Juin 2001 - n°59

Le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA)

Parce que 20 % de la population française souffre aujourd'hui ou souffrira demain d'allergie respiratoire, le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA), association loi 1901, a été créé en 1996, pour poursuivre les travaux réalisés depuis 1985 par le laboratoire d'Aérobiologie de l'Institut Pasteur à Paris.

Ce réseau a pour principal objet l'étude du contenu de l'air en particules biologiques pouvant avoir une incidence sur le risque allergique pour la population. Il s'agit autrement dit de l'étude du contenu de l'air en pollens et en moisissures, ainsi que du recueil des données cliniques associées. Le RNSA fonctionne autour d'un Conseil d'Administration composé de cliniciens, d'analystes, de membres fonctionnels, et d'un Conseil Scientifique composé de membres nommés par la Direction Générale de la Santé, l'Institut de Veille Sanitaire, le Comité Supérieur d'Hygiène Publique, ainsi que des spécialistes en allergologie, en palynologie et en analyses biologiques.

Le principe de fonctionnement du RNSA repose en premier lieu sur la constitution des sites de capture. Choisi par rapport à des critères climatiques, botaniques et allergiques, chaque site est constitué d'un capteur de pollens, d'un responsable du capteur, d'un analyste et d'un médecin, responsable clinique du site.

Un centre de palynologie, dirigé par Gérard SULMONT, est basé sur le campus de la Faculté des Sciences d'Amiens. Le Centre assure d'une part, la formation initiale et continue de tous les analystes du réseau et d'autre part, le Contrôle Qualité, garant de l'homogénéité et de la qualité des analyses.

Un centre de coordination, dirigé par Michel THIBAUDON se trouve à St Clément-les-Places en plein cœur des Monts du Lyonnais, à 40 km à l'ouest de Lyon. Ce centre reçoit les résultats des analyses polliniques et, les informations cliniques associées. Il peut ainsi assurer la rédaction de bulletins allergo-polliniques, composés d'informations polliniques et cliniques qui donnent des éléments sur le risque allergique lié aux pollens présents. Ces bulletins nationaux ou régionaux sont retransmis aux sites, aux médias, aux services déconcentrés des Ministères de la Santé et de l'Environnement et à tous les partenaires du RNSA.

Les comptes polliniques sont réalisés par recueil des pollens sur des capteurs volumétriques (voir schéma). Ce type de capteur présente trois caractéristiques majeures :

- Aspiration d'un débit d'air régulier équivalent à une respiration humaine moyenne (10 litres d'air par minute).

- Transparence et stabilité du support du matériel capté offrant la possibilité d'une lecture rapide, facile et précise.

- Mode d'enregistrement permettant une analyse par tranches journalières et / ou horaires.

 

L'augmentation des allergies aux pollens (ce type d'allergie aurait doublé en 10 ans) justifie effectivement un contrôle accru de la qualité de l'air. Grâce à la forte implication de ses membres, le RNSA est très actif, tant sur le plan régional que national. Il est par ailleurs membre du réseau européen EPI (European Aerobiology Network)

 

CONTACT :

MR THIBAUDON

TÉL : 04 74 70 66 79

E-mail rnsa@erasme.org

www.rnsa.asso.fr

 

quelques précisions

qu'est-ce que la pollinose ?

La pollinose, souvent appelée rhume des foins, est l'allergie au pollen des arbres, plantes, herbacées et graminées. C'est le modèle des maladies allergiques. Elle est en général saisonnière et récidive chaque année, à peu près à la même période. Le pollen joue dans certaines circonstances le rôle d'allergène, c'est-à-dire de substance induisant, chez 10 à 30% des habitants de la planète, la fabrication d'anticorps responsables à leur tour de la libération de substances inflammatoires dans l'organisme.

Symptomatologie

Les pollens provoquent par inhalation, en pénétrant dans les voies respiratoires des individus sensibles, allergiques, des affections le plus souvent bénignes, parfois sévères, toujours gênantes, voire invalidantes :

- Rhinite avec irritation et picotement du nez, crises d'éternuements, écoulement souvent abondant, et obstruction nasale.

- Conjonctivite avec larmoiement, démangeaisons, rougeur et sensation de grain de sable.

- Toux, oppression thoracique ou respiration sifflante, asthme, avec diminution du souffle.

- Fatigue, maux de tête, manque de concentration ou d'attention, lié à un sommeil perturbé par la rhinite.

- Manifestations cutanées avec aggravation de certains eczémas, œdèmes et urticaires plus rarement.

Le rhume des foins apparaît le plus souvent entre 8 et 20 ans, et diminue avec l'âge (10 % des enfants d'âge scolaire et 15 % des adolescents et adultes jeunes). Après l'âge de 35 ans, la révélation d'une pollinose est rare.

Epidémiologie

Les études épidémiologiques récentes indiquent une augmentation de la fréquence de l'allergie pollinique, peut-être induite par la pollution atmosphérique. La pollinose se développerait par augmentation de l'agressivité des pollens sous l'influence des polluants atmosphériques. La pollution agit de plus sur les voies respiratoires en les fragilisant et en les rendant plus réceptives aux pollens.

Moisissures

Dans l'atmosphère, si les allergènes polliniques sont maintenant bien connus, le corps médical demande de plus en plus le recensement des spores fongiques. Des milliers d'espèces de micro champignons vivent sur les végétaux. Ils se reproduisent en émettant des spores qui se répandent dans l'air quand la température et l'humidité leur sont favorables. C'est ainsi qu'en été on respire environ 1000fois plus de spores fongiques que de grains de pollens. Leur inhalation peut provoquer chez les sujets sensibilisés des rhinites et de l'asthme, ce dernier pouvant aller jusqu'au malaise cardiaque. Les deux principaux genres en cause sont Alternaria et Cladosporium.

Les techniques de recueil et de comptage sont voisines de celles que l'on utilise pour les pollens.