Décembre 2002 - n°73

GenoStar annonce la mise à disposition de sa plate-forme bioinformatique pour les laboratoires de recherche publics français

En décembre 1999 naissait GenoStar, consortium public/privé créé à l’initiative des sociétés Genome Express et Hybrigenics, de l’INRIA et de l’Institut Pasteur.
L’objectif était alors de proposer à la communauté scientifique un outil permettant de décrypter le vivant ; une plate-forme offrant un schéma unifié de représentation des connaissances biologiques, à même de traiter des données d’origines diverses (séquençage haut débit, micro-array, protéomique, double hybride). GenoStar réduit ainsi de façon significative les problèmes actuellement associés à l’identification et à l’interprétation des corrélations entre données biologiques.
Grâce à la compétence et la motivation de ses équipes, le consortium est aujourd’hui en mesure d’annoncer la disponibilité, pour les laboratoires de recherche publics français, d’une première version de sa plate-forme bioinformatique de génomique exploratoire.

GenoAnnot, GenoLink et GenoBool : trois modules applicatifs, autour d’un noyau dédié à la gestion et à la persistance des données

Le séquençage à haut débit de génomes confronte les chercheurs en biologie à un vaste volume d’informations. L’exploration et l’analyse cohérente de toutes ces données requièrent des systèmes informatiques de haut niveau, efficaces, sûrs et évolutifs, capables d’aider les biologistes dans leur démarche de recherche.
GenoStar répond à ces exigences en offrant, au sein d’un environnement interactif convivial, un ensemble de méthodes bioinformatiques performantes, dédiées à l’analyse des génomes.
Associé à une technologie logicielle avancée, le système est actuellement structuré en trois modules :

>GenoAnnot est destiné à l’annotation des séquences génomiques, autrement dit à la recherche et à l’identification de régions d’intérêt biologique, au premier rang desquelles figurent les gènes, à partir d’une séquence brute.

>GenoLink prolonge l’activité exploratoire et intégrative du biologiste en lui permettant de confronter des données et des informations très variées, qu’elles soient produites dans GenoStar ou importées. Ce module complète ainsi le processus d’annotation entamé par GenoAnnot vers la caractérisation des fonctions des produits de gènes.

>GenoBool aide à la mise en évidence de liens significatifs entre des collections de données hétérogènes. Il permet de coder ces données dans une représentation uniforme, puis d’y appliquer des méthodes d’analyse statistiques simples ou élaborées comme les analyses factorielles ou les méthodes de classification.

Fort de ses trois premiers modules, GenoStar offre un schéma unifié de représentation des connaissances biologiques et de leurs méthodes d’analyse ; un schéma qui affranchit l’utilisateur des problèmes liés à l’hétérogénéité des données et des méthodes, inhérents à la plupart des plate-formes existantes.

Une réponse complète, évolutive et conviviale aux exigences de la génomique

Disponible sous Linux, Unix et Mac OS X, la plate-forme GenoStar constitue un outil d’aide à la découverte complet, évolutif et convivial.

une plate-forme intégrée :
Le champ de la génomique dépasse la simple séquence génétique ; GenoStar permet l’intégration et l’analyse d’informations variées au moyen de requêtes évoluées. Les relations entre des données biologiques de sources hétérogènes peuvent de fait être étudiées : voisinage chromosomique, interactions physiques, usage du code génétique…
Les méthodes d’analyse doivent s’adapter aux données ; GenoStar offre une gamme de techniques variées, assiste l’utilisateur dans leur mise en œuvre et offre une synthèse visuelle des résultats.

plate-forme évolutive :
La génomique évolue rapidement ; GenoStar s’adapte aux nouvelles catégories de données grâce à la création et l’intégration aisée de nouveaux schémas.
La bioinformatique évolue ; GenoStar permet d’étendre la palette de méthodes d’analyse et de les enchaîner au sein de stratégies personnalisables, tout comme il est en mesure d’accueillir de nouveaux modules logiciels.

une plate-forme prête-à-l’emploi :
Les applications bioinformatiques sont très variées ; écrit en Java™, GenoStar ne dépend pas d’un système informatique particulier. Les modules qui le composent partagent leurs données et communiquent entre eux ; leurs interfaces graphiques sont homogènes…

Dès le 15 novembre, le CDRom de GenoStar Version 1.1 a été envoyé à ceux qui en ont fait la demande…

Le 14 octobre dernier, GenoStar annonçait officiellement la mise à disposition de sa plate-forme bioinformatique aux laboratoires de recherche publics français, à des fins exclusives d’enseignement et de recherche.
Cette première version GenoStar Version 1.1, a été présentée en mai 2002 lors d’une démonstration publique à l’Institut Pasteur. Elle a ensuite bénéficié d’une phase de bêta-test qui implique, depuis le mois de juin, une demi-douzaine de laboratoires académiques.
Notons que les méthodes offertes par le module GenoAnnot dédient plus particulièrement GenoStar 1.1 à l’exploration des données portant sur des organismes procaryotes. Son intérêt pratique résulte directement de la disponibilité des séquences complètes de près d’une centaine de génomes bactériens ; auxquelles s’ajoutent chaque mois deux génomes entiers. Les versions à venir, auxquelles pourront avoir accès les laboratoires étrangers et les sociétés privées, offriront dès 2003 des fonctionnalités avancées de gestion des données et des connaissances, ainsi que des capacités d’analyse étendues, en particulier des génomes eucaryotes.

Le consortium, soutenu par le Ministère délégué à la Recherche et aux Nouvelles Technologies, souhaite ainsi faire accéder la recherche française aux technologies les plus avancées en matière de bioinformatique.
" En diffusant cette première version aux laboratoires publics de recherche, nous entendons, d’une part, tenir nos engagements vis-à-vis du Ministère qui a participé à notre financement et, d’autre part, contribuer à l’effort national de recherche en génomique et post-génomique et offrir un vecteur pour l’enseignement et la diffusion des méthodes et des outils de la bioinformatique ", déclare François RECHENMANN, responsable scientifique du consortium et directeur de recherche à l’INRIA.