Mars 2004 - n°86

CYCLAMED fête ses 10 ans !

Placé sous le haut patronage de Roselyne BACHELOT-NARQUIN, Ministre de l’Ecologie et du Développement Durable, et en présence de Patrick OLLIER, Président de la Commission des Affaires Economiques, de l’Environnement et du Territoire de l’Assemblée Nationale, CYCLAMED a fêté son 10ème anniversaire.

“ Nous voulons avant tout remercier ceux dont l’engagement bénévole a permis le succès de CYCLAMED illustré par une croissance ininterrompue : pharmaciens d’officine, grossistes-répartiteurs et partenaires humanitaires, notamment ”, déclarait en janvier 2003 M. Jacques AUMONIER, Secrétaire Général de CYCLAMED.
Dans ce contexte, le 6 novembre dernier, se sont rassemblés au Musée de l’Ecole de Médecine, celles et ceux qui ont contribué de façon imminente à la naissance et au développement de l’Association.
En 10 ans d’existence, la notoriété de CYCLAMED a progressé de façon exceptionnelle. De 7 % en 1995, elle est passée à 78 % en 2003 avec une sur-pondération auprès des seniors, particulièrement consommateurs de médicaments. 74 % de nos concitoyens déclarent déposer leurs Déchets Issus de Médicaments chez leur pharmacien…

Un exemple de consensus pérenne au sein de la chaîne du médicament

Association Loi 1901 à but non lucratif, CYCLAMED regroupe l’ensemble de la profession pharmaceutique (laboratoires, répartisseurs, pharmacies). Elle répond au décret du 1er avril 1992 sur la récupération des emballages ménagers et a été approuvée par les Pouvoirs Publics le 20 septembre 1993 pour assurer la valorisation de tous les Déchets Issus de Médicaments (D.I.M.) en provenance des ménages.

Depuis 1994, date de sa mise en place effective, CYCLAMED connaît une progression constante.
“ L’efficacité du dispositif, conçu par des professionnels soucieux de préserver l’environnement et conscients de la dimension humanitaire de leur mission, est aujourd’hui incontestable ”, souligne M. Bernard MESURE, Président de CYCLAMED. “ En 2002, l’Association a valorisé plus de 14 000 tonnes de Déchets Issus de Médicaments, soit plus du double qu’en 1995, avec une progression à deux chiffres par rapport à 2001. ”
Ce geste simple du retour des D.I.M. à l’officine offre trois atouts majeurs : protéger l’environnement avec une valorisation énergétique, redistribuer des Médicaments Non Utilisés (M.N.U.) à des fins humanitaires, et prévenir les ingestions accidentelles de médicaments notamment pour les enfants en bas âge.

La valorisation énergétique des Déchets Issus de Médicaments atteint désormais 96 % du total. En 7 ans, elle a été multiplié par 2,5, passant de 5 379 tonnes en 1995 à 13 444 tonnes en 2002. “ Cette valorisation énergétique a permis de chauffer et d’éclairer plus de 7 000 logements ”, constate Mme Bénédicte NIERAT-MUNIER, chargée de communication pour CYCLAMED.
La valorisation humanitaire, c’est-à-dire la redistribution des Médicaments Non Utilisés par les associations caritatives partenaires de CYCLAMED, s’élève à 629 tonnes, soit 10 millions de boîtes qui ont permis de sauver de nombreuses vies en France et à l’étranger.
Quant à la prévention des accidents par ingestion, elle pourrait permettre d’éviter chaque année 22 000 intoxications d’enfants par des médicaments.

Lors de la soirée organisée par CYCLAMED, le 6 novembre dernier, un film a été diffusé, recueillant les témoignages d’autorités des milieux environnemental et pharmaceutique. “ Ce court-métrage a retracé de façon vivante l’histoire et les perspectives d’avenir de CYCLAMED : le contexte et les conditions de création, la mise en place progressive de cette première filière dédiée, reconnue par tous et devenue dorénavant un modèle adopté par la très grande majorité des pays européens ”, nous explique Mme NIERAT-MUNIER.

Un fonctionnement simple et facile

Le dispositif mis en œuvre par CYCLAMED s’appuie sur le circuit inverse de celui de la distribution du médicament. Les patients consommateurs préalablement sensibilisés par les sacs et les fiches-conseils CYCLAMED“ et par les campagnes télévisuelle et radiophonique rapportent à l’officine les emballages vides et les Médicaments Non Utilisés.

Le pharmacien effectue un tri primaire en regroupant d’une part toutes les boîtes intactes et non périmées dans un carton CYCLAMED“ “ MNU valorisables ”, destiné à la redistribution humanitaire. Il rassemble, d’autre part, toutes les boîtes entamées et périmées, ainsi que les emballages vides, dans un carton CYCLAMED“ “ A détruire ”, dédié à la valorisation énergétique.
Le grossiste-répartiteur reprend, au cours de sa livraison de médicaments, les deux cartons. Il met à la disposition des partenaires humanitaires locaux de CYCLAMED“ les “ MNU valorisables ” et conserve le carton “ A détruire ” dans un conteneur CYCLAMED“ destiné au partenaire incinérateur régional.
Les laboratoires pharmaceutiques financent, quant à eux, l’ensemble des coûts extérieurs liés à la mise en place de ce dispositif.

Un point sur les produits exclus du dispositif

Essentiellement représentés par les seringues et les aiguilles usagées, les D.A.S. répondent à une réglementation spécifique (loi du 15 juillet 1975 et décret du 6 novembre 1997) et nécessitent une filière sécurisée. Les arrêtés du 7 septembre 1999 obligent de plus à suivre des modalités d’entreposage et d’élimination très précises et contrôlées.
Les producteurs désignés (établissements de santé, personne morale et personne physique) sont donc obligés d’éliminer leurs D.A.S. ou de confier cette opération à un prestataire habilité qui, en contre-partie, établira les documents confirmant l’élimination définitive de leurs produits.

- Les produits chimiques
Représentés par les substances pouvant entrer dans la composition des préparations magistrales officinales, ils sont soumis à la loi du 15 juillet 1975.
Leur élimination est à la charge du dernier intervenant professionnel. Autrement dit, le pharmacien, qui doit prendre contact avec un prestataire habilité pour effectuer leur prise en charge, leur transport et leur élimination physique.

- Les thermomètres à mercure
Interdits de vente depuis le 1er mars 1999, ils doivent être éliminés dans une filière appropriée qui ne peut être l’incinération, compte tenu de la toxicité du mercure.

- Les radiographies
Comme le mercure, les sels d’argent sont des substances toxiques pour les incinérateurs. Leur élimination doit donc également suivre une filière bien spécifique.

- Les produits de parapharmacie
Ils ne font pas partie des Déchets Issus de Médicaments et ne peuvent donc pas intégrer le dispositif CYCLAMED®. Les particuliers doivent les regrouper avec les autres déchets ménagers ou dans les systèmes de tri sélectif.

Mais, en ce qui concerne les emballages et Médicaments Non Utilisés, tous les partenaires CYCLAMED collaborent plus que jamais pour faire acquérir au plus grand nombre “ le bon réflexe ” : rapporter dès la fin du traitement les D.I.M dont les M.N.U. à l’officine !
Au-delà des frontières de l’Hexagone, le dispositif CYCLAMED s’est d’ailleurs exporté avec succès sur l’île de la Réunion, ainsi qu’en Guyane, Martinique et Guadeloupe. “ Le respect de toutes les formes de vie continue de nous animer comme au premier jour, et je sais pouvoir compter sur vous tous, professionnels comme usagers des médicaments, pour nous soutenir dans notre engagement ”, conclut M. Bernard MESURE.

S. DENIS