Mars 2004 - n°86

L’Incubateur Régional de Picardie

L’Incubateur Régional de Picardie (IRP), comme les 31 autres incubateurs régionaux reconnus par le Ministère de la Recherche, est membre du réseau France Incubation. Il a été fondé dans l’optique d’accueillir et d’accompagner les porteurs de projets technologiques et innovants, voir les très jeunes entreprises.

Adossé aux établissements supérieurs de recherche régionaux, l’incubateur picard se concentrait à l’origine sur l’essaimage des projets issus de ces structures. “ Désormais, notre champ d’investigation est beaucoup plus large ”, constate M. Benoît JACQ, Directeur de l’IRP. “ Les projets exogènes représentent 50% de nos activités en Picardie… ”
Ainsi, l’IRP s’adresse aujourd’hui aux porteurs de projets de tous horizons. Officiellement créé en octobre 2000, il est vraiment opérationnel depuis février 2001 et connaît un nouvel essor en juin 2002, avec l’arrivée de M. JACQ.
Benoît JACQ possède tous les atouts pour mener à bien ses objectifs à la direction de l’IRP. Issu de l’Université Picardie – Jules Verne avec un doctorat en biotechnologies, mais aussi de l’UTC (Université de Technologie de Compiègne) et de l’IAE (Institut d’Administration des Entreprises), il a ensuite travaillé dans le privé, avant de rejoindre l’Incubateur Régional de Picardie. Depuis son entrée en fonction, une douzaine de projets ont été retenus par l’Incubateur…

Organisation et environnement de l’IRP

C’est dans le cadre de l’ADRTP (Association pour le Développement de la Recherche et de la Technologie en Picardie), avec le soutien notamment des Etablissements d’Enseignement Supérieur et de Recherche (EESR) que l’Incubateur Régional de Picardie a vu le jour.
“ La structure de l’incubateur se veut simple, souple et légère ”, nous confie M. JACQ. “ L’IRP fonctionne en étroite collaboration avec les EESR, les structures d’aides à la création (CCI, PFIL, CRITT, ANVAR…), les fonds d’investissement (amorçage, capital-risque, investisseurs…) et les structures d’accueil (pépinières, technopôles, club d’entrepreneurs…). ”

L’une des originalités majeures de l’Incubateur Régional de Picardie réside dans sa géographie éclatée : Amiens, Compiègne, Beauvais, Laon, Saint Quentin….. De fait, l’incubé peut précisément choisir son site d’implantation pour rester proche de son laboratoire d’origine et faciliter ainsi la continuité de leurs échanges.
L’autre caractéristique spécifique à la structure picarde repose sur son aspect multisectoriel. “ Les secteurs technologiques des projets concernés ne doivent pas se limiter aux sciences dures traditionnelles (physique, chimie, électronique…), mais s’étendre à des domaines tels que la santé, l’agriculture, voire les sciences humaines ”, précise M. JACQ.
50% des projets suivis par l’incubateur concernent le marché des sciences de la vie (santé et agro-alimentaire) : un projet se rapporte aux NTIC, tandis que les autres sont relatifs aux sciences de l’ingénieur.

Comment être incubé par l’Incubateur Régional de Picardie ?

Un schéma commun est suivi pour toute intégration d’un projet par l’Incubateur picard. Il débute bien évidemment par la détection de ces projets (par l’incubateur lui-même ou, plus souvent, par des organismes ou institutions des EESR). S’ensuit une rencontre préliminaire avec les responsables de l’Incubateur, puis la formalisation des projets retenus lors de cette première sélection.
“ Cette étape de formalisation est fondamentale ”, remarque Benoît JACQ. “ Elle permet de mettre en évidence l’objet, les difficultés ainsi que les besoins liés au projet, avant sa présentation aux différents Comités d’experts… ”
Fort de ces éléments nouveaux, le projet est donc tout d’abord soumis à l’aval du Comité technologique au sein de chaque EESR, puis à la validation du Comité de Sélection sur les plans financier, juridique, technique et économique. Ce Comité est composé d’une dizaine de professionnels issus de divers milieux socio-économiques, de la valorisation, de la création d’entreprise, du financement et de l’industrie. Il décide des expertises complémentaires à apporter si nécessaire, du passage devant le Comité de Surveillance et de l’orientation des soutiens proposés.
Vient alors la présentation finale du projet devant le Comité de Surveillance, constitué de représentants des EESR et de responsables institutionnels. Ce Comité prend l’ultime décision quant à l’acceptation du candidat au sein de l’IRP.
La durée moyenne d’incubation proposée est de 18 mois pour un montant moyen d’intervention par projet de 30 000 euros correspondant aux dépenses à engager.

Quelques exemples de projets soutenus par l’Incubateur Régional de Picardie

En trois ans, l’IRP a étudié plus de 50 projets dont une douzaine ont été incubés. En voici quelques exemples :
le projet NOVECO, lauréat du concours Création d’entreprise innovante du Ministère de la Recherche en 2003. Le porteur du projet, Laurent CHAUDE, et ses associés proposent de développer une pastille auto-hermétique permettant d’aspirer les jus de cuisson tout en conservant l’emballage d’origine ; les intérêts environnementaux, bactériologiques et économiques sont majeurs pour l’industrie agroalimentaire. L’accompagnement technologique est réalisé par le Centre Technique des Conserves et Produits Agricoles qui apporte son expertise pour la réalisation du transfert technologique.
le projet METROERGO, conduit par Cécile BISCH, doctorante en génie biomédical, et deux professeurs de l’Université de Picardie. Le projet consiste à offrir des services et des produits permettant l’étude de l’impact des ambiances et contraintes physiques sur l’homme : bruit, lumière, chaleur, poste de travail …
le projet Fusiomètre, lui aussi doublement lauréat du concours du Ministère de la Recherche en 2001 et 2002. Le porteur de projet, Stéphane PALLUEL, souhaite développer un appareil de mesure en semi-continu des températures de fusion et de cristallisation de substances chimiques. Cet équipement sera installé sur les lignes de production et permettra de réduire les fastidieux contrôles analytiques…

SD