Mai 2008 - n°132

Le SFRL, syndicat de l'industrie du diagnostic in vitro, célèbre ses 30 ans

Le SFRL, Syndicat de l’industrie du diagnostic in vitro, vient de fêter son 30ème anniversaire. A cette occasion, il a organisé le 13 mars dernier, à Paris, une soirée-débat intitulée : « Diagnostic in vitro, inventer aujourd’hui la médecine de demain ».
C’est pour nous l’opportunité de consacrer un article à cette organisation professionnelle, particulièrement bien représentative du secteur, et de faire le point également sur l’innovation diagnostique et la médecine du futur…

Qu’appelons-nous « diagnostic in vitro » ?

L’industrie du diagnostic in vitro fait partie des industries de santé ; elle est constituée par l’ensemble des sociétés qui conçoivent, développent, fabriquent et commercialisent les réactifs, matériaux et instruments permettant la réalisation d’analyses de biologie médicale à partir d’échantillons prélevés sur le patient (sang, urine, peau…). Effectuées en dehors du corps du patient, ces analyses sont dénommées tests de diagnostic in vitro, qu’elles soient réalisées à l’hôpital, en laboratoires d’analyses médicales privés ou par le patient lui-même.

Les tests de diagnostic in vitro participent au diagnostic au sens le plus large du terme : ils révèlent la prédisposition à une pathologie, contribuent à évaluer son état d’avancement et participent au traitement en mesurant son efficacité et en permettant son ajustement. Aujourd’hui, 60 à 70 % des décisions médicales s’appuient sur des résultats de tests de diagnostic in vitro (selon The Value of Diagnostic : innovation, adoption and diffusion into health care. 2005. The Lewin Group).

Le marché du diagnostic in vitro s’impose ainsi comme un secteur d’emploi dynamique, représentant en 2006 près de 200 entreprises en France, 10 000 personnes directement au sein des sociétés (fabricants et distributeurs) et plus de 38 500 salariés dans les laboratoires privés d’analyses médicales, sans compter le personnel des laboratoires publics…

A propos du SFRL…

Fondé en 1977, le SFRL est l’organisation professionnelle fédérant la majorité des acteurs du diagnostic in vitro en France. Il réunit aujourd'hui plus de 80 sociétés adhérentes, parmi lesquelles des entreprises françaises, des filiales de groupes multinationaux, des fabricants implantés en France, des distributeurs exclusifs de produits, ou encore, des membres associés concernés par l’activité du diagnostic in vitro.

Le Syndicat se structure également autour d’un bureau de 11 membres élus pour deux ans, de commissions de travail et d’une équipe de permanents. Il représente en France 95 % du chiffre d’affaires du diagnostic in vitro, estimé en 2006 à 1,51 milliards d’euros (1,28 milliards d’euros pour les réactifs et 0,23 milliard d’euros pour les instruments).

Depuis sa création, le SFRL s’impose ainsi comme l’interlocuteur de référence des pouvoirs publics pour le marché du diagnostic in vitro. Au-delà de ces missions de représentation au sein des instances dirigeantes nationales et européennes, il s’engage à défendre les intérêts économiques, matériels et moraux de ses adhérents, participer à différentes commissions statutaires (AFSSaPS…), fédérer les entreprises sur des projets communs, développer les coopérations avec les autres acteurs de santé, assurer un service d’information continu et pluridisciplinaire…

Une soirée-débat qui rencontra un vif succès

Le 13 mars dernier, le SFRL célébrait donc ses 30 ans en organisant une grande soirée débat sur le thème de l’innovation diagnostique et de la médecine de demain. En compagnie de Joël de ROSNAY, experts scientifiques, médico-économiques et industriels ont ainsi débattu de l’intérêt des tests de diagnostic in vitro en termes de bénéfice clinique, d’amélioration de la qualité de la prise en charge du patient et de gestion des coûts.

Pour mettre en perspective la contribution de l’industrie du diagnostic in vitro à la médecine de demain, trois thématiques ont été développées :
- la place croissante du diagnostic in vitro dans l’histoire de la maladie ;
- le diagnostic in vitro : un outil de prévention et d’économie de santé ;
- des industries innovantes dans un secteur technologique sensible.

Première du genre dans le secteur du diagnostic in vitro, cette soirée a rencontré un vif succès en réunissant quelque 300 participants du monde médical : industries de santé, autorités de tutelles, politiques et média.

Au cœur de l’innovation technologique

L’industrie du diagnostic in vitro, grâce à l’investissement de plus de 10 % de son chiffre d’affaires dans les services de R&D (environ deux millions d’euros/jour), développe sans cesse de nouvelles techniques pour répondre aussi bien aux besoins de santé publique qu’à l’amélioration du service médical rendu au patient.

La stratégie d’innovation permanente de cette industrie s’est focalisée ces dernières années sur plusieurs approches complémentaires. D’une part, la mise à disposition d’un matériel de plus en plus performant pour les biologistes :

* l’automatisation et la robotisation croissante des laboratoires, notamment lors de la phase pré-analytique, qui se traduit par une standardisation des processus, une miniaturisation des systèmes, la diminution des volumes de prélèvements, une amélioration de la qualité (précision, reproductibilité, fiabilité) et de la rapidité des résultats ;
* l’accès à de nouvelles techniques comme la biologie moléculaire utilisée maintenant en routine ;
* la gestion informatisée des données qui se doit d’être de plus en plus efficace (mutisites) pour permettre un meilleur service rendu aux cliniciens et aux patients.

D’autre part, la recherche de nouveaux marqueurs et de nouveaux paramètres apporte une contribution essentielle aux progrès thérapeutiques et une plus-value économique certaine dans l’ensemble de la chaîne de soins.

Enfin, avec le décryptage de l’ADN, la protéomique, les micro et nanotechnologies, nous assistons actuellement à une révolution scientifique qui génère de nouvelles approches diagnostiques :

La pharmacogénomique
Cette discipline est basée sur la présence d’une réponse différente suivant les individus aux traitements médicamenteux. Aujourd’hui, la posologie d’un médicament est déterminée en fonction du poids de l’individu. Il n’est intégré que le volume de distribution du médicament alors que sa capture, son métabolisme et sa toxicité sont extrêmement variables suivant les individus. Demain, les tests de pharmacogénétique permettront d’adapter les traitements à la véritable constitution du patient.

Le théragnostic
L’association d’un test diagnostique et d’une thérapie ou théragnostic présente trois principaux domaines d’application :
- l’identification de patients répondant au traitement (test d’efficacité) ;
- l’identification de patients présentant un risque d’effets secondaires nocifs associés au traitement ;
- le suivi de la réponse à un traitement et détermination du dosage médicamenteux non toxique le plus efficace.

La médecine prédictive
La médecine prédictive détermine par l’étude des gènes la probabilité de développer une maladie donnée. L’analyse du polymorphisme génétique grâce aux tests de diagnostic in vitro peut permettre d’apporter une information quant à la susceptibilité d’un individu à une maladie.

Les biopuces
Les biopuces présentent trois domaines d’applications prometteurs : la pharmacogénomique, la médecine prédictive avec l’analyse génomique et le diagnostic de maladies infectieuses. Dans ce dernier, l’intérêt des biopuces est manifeste en termes de rapidité, de sensibilité et de spécificité des réponses. Elles permettent en effet d’aborder deux domaines du diagnostic des maladies infectieuses : l’établissement du profil génotypique de l’agent infectieux ou de son hôte et la multidétection d’agents responsables d’une pathologie.

L’industrie du diagnostic in vitro ouvre sans cesse de nouvelles voies de recherche et contribue quotidiennement à l’amélioration de la prise en charge et de la qualité de vie de chaque patient. Le grand défi de demain sera de penser l’acte de soin dans sa globalité, au travers d’une chaîne d’acteurs efficients et de favoriser une politique de soutien à l’innovation de ce secteur.

S. DENIS

Retour