Décembre 1997 - n°23
C'est en 1995, suite à la rencontre de M.RIGEOT -gérant de la société ATHEN- et d'un représentant du CNEH -Centre National de l'Equipement Hospitalier-, qu'est née l'idée d'élaborer un appareil répondant aux besoins des hôpitaux en matière d'hygiène, et plus précisément en matière de lavage et de décontamination de kits et accessoires.
La société ATHEN, implantée en région parisienne (77), s'impose au rang des spécialistes du lavage haute pression et collabore avec de nombreux domaines d'activités, du secteur grand public à l'industrie. Son orientation vers le milieu hospitalier s'est donc tout naturellement réalisée depuis 1995, sur la base de ses solides compétences techniques, en collaboration très étroite avec les experts du monde médical et avec l'aide, notamment, du BIOCRITT Ile-de-France.
Fin 1995, le projet de création d'une cellule de lavage et de décontamination pour les lits d'hôpitaux est concrètement et clairement défini. Le dossier technique est alors exposé au CNEH, qui encourage vivement la société ATHEN dans cette innovation, et soumis à l'ANVAR Ile-de-France pour une évaluation financière.
Début 1996, un brevet français est déposé auprès de l'I.N.P.I., puis commence la fabrication du premier prototype, en collaboration notamment avec les laboratoires ANIOS pour le choix des produits de décontamination et de rinçage.
Dès la fin de l'année, le modèle original est présenté à différents organismes médicaux, parmi lesquels de nombreux centres hospitaliers. Les premières modifications sont alors effectuées à partir des remarques de chacun, essentiellement fondées sur les nouvelles contraintes réglementaires régissant le milieu hospitalier.
En parallèle, M. GUIGNARD, -cadre infirmier supérieur, hygiéniste à la Pharmacie Centrale des Hôpitaux AP/HP (Assistance Publique des Hôpitaux de Paris)-, s'intéresse au projet et fait part de son avis sur les quelques options à apporter pour optimiser son fonctionnement.
"Nous avons alors débuté la conception d'un second prototype, optimisé par l'ensemble de ces remarques", souligne M.RIGEOT. "Plusieurs changements majeurs ont en effet été réalisés, à commencer par l'addition d'une pulvérisation de mousse désinfectante, l'ajout de buses mobiles et l'élaboration d'un système permettant l'emploi d'eau chaude comme d'eau froide.".
Ainsi modifiés, les deux prototypes entrent aujourd'hui en phase de validation; le premier est à l'essai chez un professionnel, tandis que le second sera très prochainement confié à l'Assistance Publique des Hôpitaux de Paris, sous la responsabilité de M.GUIGNARD.
Précisément élaboré pour les besoins du milieu hospitalier, cet appareil de lavage et de décontamination est constitué d'une cellule unique, conçue intérieurement en inox alimentaire et dont les dimensions lui permettent une installation particulièrement aisée.
Le lit ou tout autre matériel (fauteuil, chaises...) y est introduit par une rampe d'accès et est positionné ainsi, de façon optimale, au centre de la cellule.
La mise en route de l'appareil s'effectue alors, une fois la porte convenablement fermée, grâce à un tableau de commandes particulièrement fonctionnel. Lavage, décontamination, rinçage, séchage..., l'utilisateur a la possibilité de sélectionner les différentes phases du programme dans l'ordre de ses choix. Une fois le programme lancé, un automate pilote les différentes électrovannes entrant en fonctionnement au fur et à mesure des opérations et commande, en particulier, les pompes doseuses DOSATRON.
Soulignons qu'à ce stade, la société ATHEN a sélectionné un produit fabriqué par les laboratoires ANIOS(ANIOS DC.8.92. -Homologation n° 5300170, normes NFT72110. Bactéridice NFT72150, NFT72170 et NFT72200-). Un second produit "nettoyant" reste à déterminer pour les phases "Mousse" et pulvérisation.
Le séchage est quant à lui, réalisé au moyen d'air comprimé.
Tout au long du déroulement du programme, des témoins lumineux permettent à l'utilisateur de connaître les fonctions en cours et l'avertissent en cas d'incident, comme par exemple lors du manque de produit. L'appareil interrompt alors automatiquement son fonctionnement et le reprendra au stade même où il s'est arrêté, dès le réapprovisionnement effectué.
A noter que la durée maximale d'un cycle de nettoyage-décontamination reste inférieure à 10minutes.
Facile d'installation et d'utilisation, la cellule de lavage et de décontamination répond en tout point aux exigences actuelles du milieu hospitalier, en parfaite conformité avec les contraintes normatives. De nombreux centres s'y intéressent déjà; aussi, s'agit-il aujourd'hui pour ATHEN de parfaire la validation de son produit et le faire connaître plus largement par l'intermédiaire de distributeurs.
De belles perspectives donc pour cette innovation dont les possibilités d'évolution sont nombreuses, notamment vers le lavage vapeur et le lavage à très grand froid (indispensable pour éliminer certaines bactéries). Certains spécialistes seraient même intéressés par ce concept dans des domaines beaucoup plus spécifiques tels que l'essai de matériaux en milieu marin.
S.DENIS