Mars 2005 - n°97

La fabrication d'une électrode de pH combinée : voyage au cœur de la production chez Radiometer Analytical

En fournissant à ses utilisateurs des instruments de mesure, logiciels, capteurs et solutions d'étalonnage, Radiometer Analytical maîtrise l'ensemble de la chaîne de mesure. Depuis la fabrication de son premier pH-mètre à Copenhague il y a plus de soixante ans, Radiometer Analytical a constamment développé sa maîtrise et son expertise dans le domaine de l'électrochimie. L'équipe Radiometer Analytical nous a convié à assister, sur son site de Villeurbanne (69), à la naissance d'une électrode...

La fabrication d'une électrode de pH combinée nécessite de 2 à 11 jours de travail, en fonction du type de capteur.

Première étape, la verrerie : c'est l'étape la plus spectaculaire, mais aussi celle qui nécessite un véritable savoir-faire. La bouche et l’oeil deviennent de véritables outils de précision, si l'on considère que la boule de verre (verre sensible) doit, sur certains modèles, respecter des cotes de Ø 10.5 mm, avec une marge d'erreur de ± 1 mm, toute erreur étant de surcroît "irrattrapable".

A la base d'une électrode en verre : des tubes de cristal de 2 m de long dont les diamètres peuvent varier de 2 mm à 12 mm en fonction de l'électrode. Les tubes de cristal sont, dans un premier temps, travaillés à froid pour être coupés et percés à l'aide d'une scie (sèche ou humide) et d'une perceuse dont les lames et le foret sont diamantés. A la fin de cette étape de découpage de verre, leséléments obtenus passent dans l'atelier"chaud".

L'agressivité du diamant provoque des angles vifs et coupants. L'étape de flambage au chalumeau permet d'arrondir les angles. L'étape suivante, dite étape du recuit, permet à la flamme du chalumeau d'égaliser les tensions (inégalités de la matière) sur la longueur du tube. L'étape des doubles soudures permet d'obtenir la compartimentation intérieure de l'électrode.

Vient ensuite l'étape du poreux (céramique de Ø 1 mm) qui est elle aussi fondamentale : en effet, si le montage est réalisé à une température trop élevée, la céramique poreuse sera bouchée et les échanges ioniques ne se feront pas. A l'inverse, si la température est trop faible, des fuites apparaissent. La mise en place de la boule de verre sensible, dont la formulation est confidentielle, détermine la performance de l'électrode et s'effectue à partir d'une première boule en verre destinée à créer un socle après cassage pour le prélèvement du verre sensible dans un fourà 1200 °C.

On "souffle" ensuite la boule de verre sensible. Après un dégraissage et un contrôle unitaire mécanique, les éléments en verre passent à l'étape du montage de l'électrode.
- Remplissage :
- cristaux de KCl + solution de remplissage interne
- mise en place des éléments de référence Red Rod interne et externe contenant de la poudre d’AgCl
- Une première étape de collage assure l'étanchéité de l'électrode
- Un blindage de cuivre permettra la connexion électrique de l’électrode de référence et le blindage de la tête de l’électrode.
- Mise en place du câblage
- Taggage, qui consiste à marquer unitairement chaque électrode pour en assurer la parfaite traçabilité
- Une seconde étape de collage pour assurer l'isolation de l'électrode avec 24 heures de séchage

A ce stade les électrodes sont pratiquement finies. Il ne reste plus que l'étape du collage de la tête, déjà disponible sur le câble.

Un trempage de 12 heures dans une solution d’hydratation permet d'amorcer le verre sensible. Une fois l’électrode amorcée, les spécifications de chaque électrode sont contrôlées par un banc automatique permettant d’établir un certificat rassemblant ses caractéristiques (pente, temps de réponse, etc...).
Les électrodes sont enfin emballées individuellement en attendant de rejoindre votre laboratoire.

BB