Des chercheurs utilisant la technologie Applied Biosystems découvrent que les signatures génétiques des patients souffrant de cancer du colon pourraient affecter leur pronostic

Juillet 2007 - n°123

Des chercheurs utilisant la technologie Applied Biosystems découvrent que les signatures génétiques des patients souffrant de cancer du colon pourraient affecter leur pronostic

De nouveaux résultats publiés par l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM), à Paris, suggèrent que la propre réponse immunitaire d’un patient pourrait jouer un rôle plus important que le type de tumeur dans le pronostic de la maladie. Cette étude profilait les taux d’expression des gènes liés à la réponse immunitaire adaptative des patients atteints de cancer du colon, à l’aide de technologies proposées par Applied Biosystems (NYSE:ABI), une société de Applera Corporation.

Classiquement, les tumeurs sont classifiées en fonction de leur taille et d’autres caractéristiques, telles que l’étendue de leur envahissement. On pense en général que plus la tumeur est grosse, plus le cancer est agressif, et par conséquent, plus le pronostic du patient est mauvais. Toutefois, de nouveaux résultats issus d’études de profilage génétique et d’immunohistochimie portant sur des tumeurs colorectales humaines, montrent que la propre réponse immunitaire du patient pourrait avoir une influence bien plus importante sur la survie que ce que l’on pensait, et qu’elle constitue un meilleur prédicteur pronostique que les méthodes classiquement utilisées. S’ils étaient confirmés par d’autres études, ces résultats pourraient avoir une valeur clinique en conduisant au développement de nouvelles immunothérapies stimulant le système immunitaire du patient contre les cellules cancéreuses envahissantes.

Ces résultats ont été présentés par le professeur Wolf-Herman Fridman, directeur du laboratoire INSERM du Centre de Recherche des Cordeliers, à Paris, au congrès annuel de l’American Association for Cancer Research (AACR) à Los Angeles, aux Etats-Unis, le 16 avril 2007.

Les chercheurs du laboratoire INSERM du Centre de Recherche des Cordeliers ont analysé des tumeurs primaires provenant de patients atteints de stades précoces de cancer colorectal, et ont découvert différents motifs d’expression des gènes liés à la réponse immunitaire, en fonction de l’évolution de la pathologie sur une période pouvant aller jusqu’à 15 ans. Les patients qui avaient connu une évolution favorable présentaient une expression accrue des gènes impliqués dans la réponse immunitaire adaptative, tels que les médiateurs cytotoxiques produits par les lymphocytes T ; par contre, pour les patients dont le pronostic était mauvais, cette réponse n’était pas aussi forte.

« Nous pouvons clairement observer des différences génétiques majeures entre les patients bénéficiant d’un bon pronostic et ceux dont le pronostic est mauvais, à l’aide de dosages quantitatifs de l’expression des gènes » a
dit le Dr Franck Pagès, professeur assistant à l’Hôpital européen Georges Pompidou, l’un des co-contributeurs à ces travaux de recherche, « et j’ai confirmé nos résultats à l’aide d’un certain nombre d’approches distinctes, et nous avons la certitude de l’importance de la réponse immunitaire adaptative du patient à l’intérieur de la tumeur primaire et de son effet sur la survie. »

Les chercheurs ont utilisé les technologies TaqMan® Low Density Array et 7900HT Fast Real-Time PCR System d’ Applied Biosystems pour détecter les taux d’expression des gènes. La technique de PCR en temps réel est une méthode de laboratoire utilisée pour détecter et déterminer simultanément la quantité d’acide nucléique présente dans un échantillon. Cette information aide les chercheurs à évaluer précisément la manière dont des variations quantitatives de certaines séquences d’ADN ou d’ARN peuvent contribuer aux processus biologiques, tel que le développement des maladies.

« Les techniques TaqMan Array et de dosage de l’expression des gènes sont des outils économiques, faciles à utiliser qui sont idéalement adaptés au profilage des signatures génétiques dans les maladies complexes telles que le cancer, » a dit Lars Holmkvist, président d’Applied Biosystems pour l’Europe. « Les nouveaux résultats de l’INSERM constituent un exemple de travaux de recherche facilités par la technologie d’Applied Biosystems, qui nous rapproche de l’ère de la médecine personnalisée, ayant pour objectif de procurer des traitements adaptés à chaque patient, qui permettront d’obtenir de meilleurs taux de réponse et d’améliorer les chances de guérison. »

Le Dr Galon et ses collègues poursuivent un certain nombre d’études de suivi à l’aide de la technologie d’évaluation de l’expression des gènes d’Applied Biosystems, notamment une investigation des modalités d’expression de microARN chez les patients, visant à identifier d’autres biomarqueurs que les médecins pourront utiliser pour affiner le pronostic chez les patients atteints de cancers colorectal, du sein, de la prostate et du poumon.