Mars 1998 - n°26

LA PROTECTION DES OPERATEURS EN LABORATOIRE DE CHIMIE

Le laboratoire de chimie est un espace de travail où sont utilisés une grande variété de produits chimiques. Tous présentent des risques pour la santé des laborantins à des degrés divers ; c'est la raison pour laquelle on utilise généralement des enceintes de protection ventilées (sorbonnes) pour les expériences mettant en oeuvre des volumes importants de produits chimiques dont la toxicité est bien connue.
Par contre, nombre de manipulations de courte durée mettant en oeuvre des quantités limitées de produits chimiques sont effectuées sur la paillaisse, le plus souvent sans protection ou parfois sous une simple hotte sans enceinte, qui ne recueille qu'une faible partie des évaporations. Pourquoi ? tout simplement parce que l'on a tendance à mini-miser le risque sur la santé et que, de toute façon, on ne dispose pas de sorbonnes en nombre suffisant dans le laboratoire. Cependant, toutes ces petites quantités de produits chimiques sont inhalées régulièrement par le personnel et le vrai risque se situe à long terme, souvent plusieurs années, comparable sur ce point au risque insidieux qui menace les fumeurs.
Certes, il existe des informations sur les limites de concentration à ne pas dépasser sur le lieu de travail pour un grand nombre de produits chimiques (VME = Valeurs Moyennes d'Exposition, publiées par l'Institut National de Recherche sur la Sécurité - INRS), et il est possible que dans de nombreux cas, ces valeurs individuelles de concentration ne soient pas dépassées sur le lieu de travail. En fait, la véritable inconnue provient de ces produits dans l'air du laboratoire, car personne ne peut connaître le risque présenté par ce mélange.

Le vrai danger : la routine !
Les risques pevent donc apparaître à long terme et ils peuvent être graves : asthme chronique, oedème, risque tératogène, et bien d'autres effets peuvent surgir à la suite de nombreuses années de travail en laboratoire, selon le degré de sensibilité de chacun.
La routine des manipulations en petites quantités de produits chimiques, l'accoutumance aux odeurs qu'elles génèrent, leur caractère apparemment inoffensif, font oublier ces risques aux laborantins.

La solution au moyen des hottes à filtration de type ETRAF
Multiplier le nombre de sorbonnes est pratiquement impossible, car il faut mettre en oeuvre des techniques de ventilation lourdes et coûteuses qui ne se justifient pas. Se contenter de petits capteurs (type "boa") que l'on place au dessus de la manipulation ne résoud rien : on sait aujourd'hui qu'il faut impérativement confiner les vapeurs de produits chimiques dans une enceinte efficace et toutes les nouvelles normes sur le sujet (NFX 15210, XPX15203, NFX 12511) déterminent des conditions de confinement extrêmement strictes, auxquelles les simples hottes sans enceinte ou munies d'une enceinte très sommaire ne peuvent répondre !
Il existe en fait une solution efficace et souple à mettre en oeuvre avec les hottes à filtrations ETRAF (Enceintes pour Toxiques à Recyclage d'Air Filtré).

Les avantages des ETRAF
Tout d'abord, elles ne nécessitent pas de raccordement à un conduit d'évacuation. Elles s'installent donc immédiatement, sans coût d'installation, à n'importe quel endroit du laboratoire sur la paillaisse, là où le laborantin a l'habitude de travailler.
Ensuite, comme elles sont équipées de filtres moléculaires, l'air filtré est directement recyclé dans la pièce. Elles ne consomment donc pas d'air, ce qui permet d'en installer autant qu'on le désire dans un laboratoire. Elles ne rejettent pas d'air chauffé ou conditionné à l'extérieur, ce qui permet de faire des économies importantes d'énergie, et elles évitent toute pollution externe au laboratoire.
Associées à l'utilisation des sorbonnes, qui restent nécessaires pour les grosses manipulations pour les produits qui ne seraient pas retenus sur un tamis moléculaire, elles complètent harmonieusement et efficacement la protection chimique dans le laboratoire.

ERLAB DFS SA
Mme I. DEGANO