Janvier 2000 - n°44

Remplacer les gants en latex

l'augmentation de l'allergie au latex dans les professions de soin amène à réduire l'utilisation des gants de cette manière pour des objectifs de prévention. Quelles sont les matières utilisables pour remplacer ces gants avec une sécurité équivalente ?

source : Travail et Sécurité -La prévention au quotidien - page 48 - sept 99 - N° 588

En dehors du caoutchouc naturel (latex), les matériaux courants constituant les gants médicaux sont peu nombreux. Parmi les élastomères synthétiques, le plus fréquemment utilisé est le caoutchouc nitrile, appelé communément «nitrile» qui correspond à un copolymère de butadiène et d'acrylonitrile. Parmi les polymères thermoplastiques, les plus courants sont d'une part le polychlorure de vinyle appelé communément "PVC" ou "Vinyle" et d'autre part le polyéthylène.

Certains types de gants, principalement des gants de chirurgiens, font appel à des polymères particuliers tels que les polyuréthannes, les copolymères styrène-butadiène et styrène-éthylène-butadiène, etc. Mais leur utilisation reste peu répandue et leur prix est élevé.

En ce qui concerne la qualité des gants mis sur le marché, le marquage CE apposé par le fabricant atteste de leur conformité aux exigences essentielles de la directive européenne 93/42 du 14 juin 1993 relative au dispositifs médicaux, transposée en droit français par le décret du 16 mars 1995. Les normes NF EN 455, en particulier la NF EN 455-1 portant sur l'étanchéité des gants (essai de fuite à l'eau) et la NF EN 455-2 qui s'intéresse aux propriétés physiques des gants concernent tous les gants médicaux non réutilisables quelle que soit la nature du matériau constitutif.

En plus du marquage CE, les gants médicaux peuvent porter la marque NF-Médical qui permet d'apporter la garantie de produits conformes non seulement aux normes NF EN 455.1 et NF EN 455-2 mais aussi aux spécifications complémentaires du règlement particulier de la marque. Les gants d'examen et les gants de soin qui appartiennent aux produits de classe 1 sont mis sur le marché sans contrôle de leur qualité par un organisme indépendant. La marque NF est donc souhaitable car elle apporte la garantie d'un contrôle de la fabrication et des dispositions d'assurance qualité du fabricant grâce aux essais et aux audits de qualité réalisés par l'organisme de certification.

Dans l'immédiat, lorsqu'une extrême dextérité n'est pas requise et que l'intervention ne nécessite pas l'emploi de gants stériles, il est possible de substituer les gants en latex par des gants en «vinyle» pour les gants d'examen ou de soins. A moyen terme, il faut surveiller l'émergence des nouveaux matériaux qui pourront éventuellement compléter les produits disponibles actuellement. En ce qui concerne les gants latex eux-mêmes, il faut signaler que différentes techniques visant à diminuer le taux de protéines sont mises en oeuvre à la préparation du latex, lors de la fabrication des gants en particulier pendant la vulcanisation et également dans la phase finale (lavage supplémentaire, chlorination). La norme NF EN 455-3 propose une méthode d'extraction et de mesure de la concentration de protéines totales contenues dans les gants médicaux. Cependant, elle ne spécifie pas de niveau de concentration admissible. Des études complémentaires sont nécessaires pour préciser la nature des protéines responsables des allergies et déterminer le niveau résiduel acceptable.

Au sujet de la protection contre les produits chimiques il faut choisir des gants conformes à la norme NF EN 374 - Gants de protection contre les produits chimiques et les micro-organismes, et s'informer auprès du fabricant de leurs performances en terme de temps de perméation vis-à-vis de chaque produit chimique considéré.

Quels que soient les gants choisis, il estsouhaitable de mettre en place des procédures de contrôle qui permettent de vérifier leurs caractéristiques à la réception et leur comportement en cours d'utilisation.

J.C.M

A lire : Dossier médico technique. Allergies aux gants médicaux : une liste de gants disponibles sur le marché. DMT, 1997, 72, pp. 323-336 (réf. : TC65)