Février 2005 - n°96

La technopole Rennes Atalante a 20 ans

Les statuts de l’association Rennes Atalante ont été déposés il y a vingt ans : 20 ans de partenariats ; 20 ans de complicité des intelligences scientifiques, industrielles, politiques et financières ; 20 ans de complémentarité ; 20 ans d’expériences, d’aventures et de réussites !

Un environnement favorable, des élus et des entrepreneurs motivés

Fondée à l’initiative de Rennes District en 1984, la technopole a dès sa création bénéficié d’un environnement particulièrement favorable ainsi que du soutien des élus et des entrepreneurs, soucieux de doper la recherche et l’innovation sur leur territoire.
" Lorsqu’en 1983, l’équipe municipale rennaise lançait l’idée d’une technopole, ce concept encore jeune évoquait tout à la fois la responsabilitééconomique des collectivités locales, la part croissante du facteur R&D dans la vie des entreprises et la nécessaire décentralisation de la recherche publique ", souligne M. Edmond HERVE, Président de Rennes Métropole.
" Rennes Atalante n’était d’ailleurs pas le fruit d’une génération spontanée : sans les combats convergents et le lobbying actif d’entrepreneurs et politiques bretons dès les années 50, sans la décentralisation des télécoms dans les années 60, sans un plan d’urbanisme ayant prévu des réserves foncières autour des nouveaux campus universitaires…, la technopole rennaise ne se serait sans doute pas faite… ", ajoute M. Jacques D. de CERTAINES, Président de Rennes Atalante.

La création et le développement passent aussi et surtout, par des investissements fonciers et immobiliers nécessaires à l’accueil des entreprises et réalisés par Rennes District. Des terrains ont été vendus à la collectivité par l’Université pour Rennes Atalante Beaulieu, par le CHU pour Rennes Atalante Villejean et par l’ENSAR (Ecole Nationale Supérieure Agronomique de Rennes) pour Rennes Atalante Champeaux, afin de créer des sites à proximité des campus universitaires. Cette proximité géographique constituant une condition essentielle pour favoriser le rapprochement et le développement de relations entre les différents acteurs…
Les ferments de la Technopole avaient donc pour noms : CCETT, Irisa, Inra, Celar, Transpac, Université, Insa, Supélec, CHU… sans oublier une source vive de 36 000 étudiants en 1984 (58 500 en 2003) !

Rennes District, devenu Rennes Métropole en 2000, a construit des pépinières d’entreprises pour accueillir, sur les sites de la technopole, les jeunes entreprises de technologie pendant leurs deux premières années d’existence.
Précisons que Rennes Atalante travaille en étroite collaboration avec la direction du développement économique de Rennes Métropole qui aide les sociétés dans la recherche d’une implantation répondant à leurs besoins. Rennes Métropole gère également les aides financières aux entreprises et aux établissements d’enseignement supérieur et de recherche.

L’émergence d’un pôle biomédical

L’émergence d’un pôle de compétences biomédical remonte au début des années 80, quand les collectivités s’engagent à soutenir la création d’un pôle CNRS de génétique moléculaire.
En 1984, naît le pôle GBM Bretagne, dont la mission est de promouvoir l’utilisation des sciences de l’ingénieur à des fins biomédicales. Au total, 50 entreprises et 50 laboratoires y sont impliqués, principalement localisés à Rennes, Brest et Lannion. Ils ont pour vocation de développer des recherches relevant de la biologie, de la médecine, de l’odontologie ou de l’instrumentation scientifique.

Le CHU cède alors au District de Rennes des terrains pour accueillir des entreprises issues de la recherche et des acteurs du transfert de technologie. C’est la naissance du site Rennes Atalante Villejean, où se sont installées des entreprises couvrant une grande diversité d’activités comme la pharmacologie clinique (BIOTRIAL), le diagnostic in vitro BIOPREDIC), le développement de logiciels de communication médicale (ETIAM).
Ce site technopolitain jouxte le campus hospitalo- universitaire de 12 600 personnes, 5600 étudiants, 6500 salariés du CHU, 20 unités de recherche et 18 laboratoires de recherche clinique).
Aujourd’hui, les grands organismes de recherche (Inserm, CNRS, Inra, Inria), le CHU et l’Université de Rennes 1 mutualisent leurs moyens humains et matériels pour intensifier l’essor des projets transdisciplinaires. Un institut fédératif de recherche Génétique Fonctionnelle, Agronomie et Santé de 300 personnes, un centre d’investigation clinique, une Ecole doctorale Vie-Agro-Santé.
Cette dynamique est complétée par la labellisation de projets d’envergure pluri-régionale et à visibilité européenne : la Ouest-génopole depuis 2001, et plus récemment, le Cancéropôle grand Ouest.

Un pôle agro-alimentaire, générateur d’innovations

L’importance de la Bretagne sur le marché agro-alimentaire n’est plus à démontrer. A Rennes, le secteur compte 4 500 emplois salariés privés. L’industrie agro-alimentaire et son interférence avec l’environnement trouvent un appui solide avec la présence, sur Rennes Atalante Champeaux, de l’Inra (720 personnes et 24 unités de recherche) et de l’Agrocampus (2ème pôle français d’enseignement supérieur en agronomie et agroalimentaire, avec 850 étudiants et 200 enseignants chercheurs).
La vocation agro-alimentaire et environnement du site technopolitain se confirme par l’aménagement en 1988 de la pépinière Nucléole réservée aux jeunes sociétés de ces secteurs, l’implantation en 2000 de la Générale des Eaux, puis en 2001, de la Maison de l’Agriculture.
La présence importante d’industriels de l’agro-alimentaire a favorisé la naissance sur Rennes d’entreprises fournisseurs de produits et services innovants pour ce secteur. Ces entreprises développent des services de R&D en biotechnologie alimentaire (NUTRINOV), des outils de diagnostic ultrarapide (GENESYSTEMS), du matériel de microbiologie industrielle (AES Laboratoire), ou encore l’évaluation de produits diététiques (PROCLAIM).
La mise au point de nouveaux produits et l’innovation sont des préoccupations fortes des entreprises agro-alimentaires. Cette recherche de valeur ajoutée est soutenue par la région Bretagne dans le cadre du programme" Nutrition Santé en Bretagne " qui incite les industriels à intégrer ces deux fonctions dans la fabrication de leurs produits.

L’effet réseau

De nombreuses relations de travail se sont développées localement entre les entreprises et les écoles.
Rennes Atalante contribue à renforcer ces relations en créant des occasions de rencontres et d’échanges entre le monde industriel et le milieu scientifique, entre les TIC et le biomédical, entre le biomédical et l’agroalimentaire…
ce qui contribue à faire germer des idées nouvelles, génératrices d’activités économiques. C’est ce que l’on appelle l’effet réseau.

L’impact économique

En vingt ans, les acteurs de la technopôle ont généré de nombreux emplois directs et indirects.
L’enquête Emploi annuelle de la technopole porte sur les sociétés installées sur les sites et celles hors site qui adhèrent à l’association Rennes Atalante. Les résultats de cette enquête constituent des indicateurs de la tendance économique du secteur des technologies. Cette enquête recense, fin
2004, quelques 237 entreprises de technologies (dont 159 implantées sur les sites labellisés), représentant 12 745 emplois privés (dont 8 358 sur les sites).

" Rennes Atalante constitue un réseau dense, pluridisciplinaire et réactif de scientifiques, de jeunes entreprises, de grands groupes industriels, de sociétés d’études et de conseil, de financiers, mais surtout d’hommes et de femmes qui se connaissent et savent travailler ensemble ", déclare Mme Jacqueline POUSSIER, Directrice de Rennes Atalante. " L’histoire que vous venez de lire en est la preuve. Cette richesse est notre atout principal pour tenir une place dans la compétitivité mondiale et renouveler le pari des années 80… "

SD