Mai 2006 - n°110

PCAS Biosolution : quand l’union fait la force…

Le 14 février 2006, le groupe PCAS spécialisé dans la chimie fine et la société biotechnologique Protéus ont annoncé la création d’une société commune : PCAS Biosolution. Les nouvelles voies de synthèse développées par PCAS Biosolution combineront chimie et biocatalyse pour donner accès à de nouvelles molécules et à de nouveaux procédés de fabrication performants.

PCAS Biosolution résulte d’une alliance entre deux expertises : celle en biocatalyse de la société Protéus et celle en chimie fine de PCAS. Plusieurs raisons ont contribué à ce « mariage » :

- un marché de la chimie pharmaceutique qui demande des caractéristiques précises

- une grande variété de molécules demandée par l’industrie pharmaceutique pour les essais pré-cliniques et cliniques, en vue d’une commercialisation ultérieure.

- une concurrence venue d’Asie qui fournit des molécules moins chères.

Combiner chimie et biocatalyse

Le défi actuel est de fournir rapidement les molécules nécessaires aux différentes étapes de développement d’un principe actif pharmaceutique. En effet, si un produit présente de l’intérêt, il s’ensuivra une production industrielle qui va générer une grosse activité. Cependant, il est parfois ardu de passer à ce type d’échelle de production à cause des coûts de structure nécessaire pour assurer une fourniture à grandeéchelle (multi-tonne). La biocatalyse, développée par Protéus, permet d’ouvrir l’accès à une production industrielle à un coût compétitif.

La création de PCAS Biosolution va permettre de mener un travail commun en intégrant la chimie et la biocatalyse et ainsi gagner du temps. Les deux entreprises se connaissent depuis 1998. C’est à l’initiative de Gérard Guillamot, Directeur de la R&D de PCAS et de J.M.Sonet, Directeur Marketing de Proteus, que les deux entreprises se sont rencontrées. L’idée est alors venue de mettre en commun leurs compétences pour aller vers une chimie plus propre, plus spécifique et moins coûteuse.

« PCAS est une des principales sociétés dans le secteur de la chimie fine en France, elle possède 4 usines aux normes GMP et une solide expérience réglementaire. Elle est un partenaire important pour Protéus qui lui apporte son expérience en bio-procédés », explique Jean-Marie Sonet en charge du Développement et du Marketing chez Protéus.

Naissance de PCAS Biosolution

La société PCAS Biosolution est en cours de constitution et sera basée dans le sud de la France, les équipes de Protéus se trouvant à Nîmes et celles de PCAS à Aramon (30 minutes de Nîmes).

Seuls 3 salariés constitueront l’équipe dans un premier temps et travailleront de concert avec les équipes R&D de PCAS et Protéus, en toute transparence.

PCAS Biosolution va donc jouer un rôle de coordination entre les projets de recherche des 2 entreprises et aura accès à leurs différents équipements. En effet, la jeune société disposera de droits de licence exclusifs pour l’utilisation des plates-formes technologiques et de propriété intellectuelle de PCAS et de Protéus pour le développement et la fabrication d’intermédiaires et principes actifs pharmaceutiques. Alors que Protéus possède des outils de criblage à haut débit, PCAS a des outils analytiques et de production qui peut appliquer le processus biocatalytique à grande échelle.

Les grandes sociétés pharmaceutiques et de biotechnologie figureront parmi la clientèle. « PCAS Biosolution va apporter à nos clients tous les avantages de l’intégration de la biocatalyse dans les procédés de synthèse chimique », a déclaré Christian Moretti, Président de PCAS. « Ces avantages comprennent notamment la production de composés chiraux complexes au moyen de voies de synthèses commercialement compétitives, la réduction des coûts de production, l’amélioration de la productivité, la diminution des sousproduits et l’accès à une chimie verte compétitive ».

Toutes les demandes vont passer par PCAS, notamment par Gérard Guillamot, Directeur R&D qui pilotera avec J.M. Sonet l’application de la biocatalyse.

D’autres partenariats ont été passés avec Provence Technologie (Aix), spin off qui produit des molécules spécifiques (Aza-indoles) et avec la société Borochem de l’université de Caen (Chimie du Bore).

Dans l’avenir, la société PCAS Biosolution devrait développer une production d’intermédiaires et s’axer sur les produits pharmaceutiques qui utilisent des procédés chemobiocatalytiques, dans le but de produire les molécules requises. La mise au point de ces nouvelles molécules va conduire à terme à une production en grande quantité pour suivre les étapes de développement clinique des molécules ciblées.

« la voie à approfondir est donc celle de la Biotech blanche pour aller vers des recherches et surtout des productions toujours plus propres… », conclut Gérard Guillamot.

MH