Septembre 2006 - n°113

CARDIO3 : Réparer les insuffisances cardiaques

Le 4 avril 2006, Mme Marie-Dominique Simonet, la Ministre belge de la Recherche et des Technologies nouvelles du Gouvernement wallon, a inauguré officiellement le laboratoire de la société Cardio3, situé dans le Parc de l’Alliance de Braine-l’Alleud. Cette jeune société prometteuse s’est lancé un challenge important pour l’homme : offrir une « seconde jeunesse » au cœur des victimes d’incidents cardiaques.

Il faut savoir que les maladies cardiovasculaires sont à l’origine de près de 3 décès sur dix dans les pays occidentaux. Près d’une personne sur dix souffre de problèmes cardiovasculaires et beaucoup de cas d’insuffisance cardiaque apparaissent chaque année. Un constant alarmant, d’autant plus qu’il n’existe pas actuellement de traitement permettant de régénérer le muscle cardiaque, en dehors de la transplantation cardiaque. Une fois le myocarde atteint, notre espérance de vie est de moins de 5 ans !

Une alliance stratégique

C’est dans ce contexte que s’est constitué le projet Cardio3. Il est issu de l’alliance de 3 entités :
- le groupement des cardiologues de l’Hôpital d’Alost, un des grands hôpitaux européens spécialisés en cardiologie
- l’expertise en biologie cellulaire (cellules souches) du Professeur Ike Lee
- l’expertise en management de Michel Lussier et de Christian Homsy.

L’idée est venue d’abord de l’hôpital d’Alost et de chercheurs souhaitant faire de la R&D ensemble. Ensuite, ils ont pris contact avec M. Lussier et C. Homsy pour valoriser le concept. Les premières levées de fonds sont venues d’investisseurs privés et des institutions : 6,4 millions d’euros dont 2,9 millions d’euros de la Région wallonne sous forme d’avance récupérable.

La société Cardio3 naît en février 2005 et s’installe en mars dans un immeuble d’entreprise du Parc de l’Alliance. Ses locaux s’étendent sur 200m2 dont 150m2 de laboratoire avec entre autres matériels : incubateurs, hottes, congélateur azote grand froid, microscope à fluorescence…

En finir avec l’insuffisance cardiaque…

La mission de l’entreprise est claire : poursuivre des recherches sur les cellules souches afin de régénérer le muscle cardiaque. Ces cellules prises sur le malade, vont être d’abord différenciées en cellules cardiaques, puis réimplantées chez le patient. Une seconde vie commence alors pour lui car cette technologie va permettre au muscle cardiaque de se reconstituer, au moins en partie, à partir des cellules implantées.

Si les activités menées au laboratoire de Braine-Alleud ont débuté fin 2004, la structure est actuellement en phase de tests sur les animaux (préclinique) avant les tests sur l’homme (clinique) prévus courant 2007. Il faudra attendre les environs de 2009 pour que le traitement soit mis sur le marché au niveau européen.
Par ailleurs, Cardio3 bénéficie d’un portefeuille de 5 brevets (soumis ou en phase de révision).

La société Cardio3 a passé 13 partenariats de recherche, surtout en Belgique mais aussi en France, Angleterre et Pays-Bas. Il s’agit d’un panel d’universités européennes dont les technologies sont proches de celles de l’entreprise belge. Chaque semaine, les responsables des projets se réunissent pour faire le point sur les différents travaux des universités concernées.

Actuellement, environ 27 personnes collaborent à ce projet qui a permis la création de 8 emplois directs et 7 emplois indirects (chercheurs, post doctorants, techniciens…). Certains font partie du personnel de l’incubateur qui héberge la société.

La création de Cardio3 vient renforcer le secteur des biotechnologies en Région wallonne qui est considérée comme l’un des 5 pôles de compétitivité du Plan Marshall belge.
Dans l’avenir, une fois que le traitement sera autorisé, Cardio3 a l’intention de monter une unité de production et de recruter au fur et à mesure les compétences nécessaires à l’évolution de la société. Pour devenir un acteur de référence dans son domaine et dans le monde scientifique…

M. HASLÉ