Septembre 2006 - n°113

ROCHE DIAGNOSTICS inaugure la première plate-forme française Puce à ADN en milieu hospitalier

Il y a peu, nous vous présentions le groupe Roche et tout particulièrement l’actualité de sa division Roche Diagnostics France. Une actualité riche, puisque, aujourd’hui encore, l’Entreprise s’illustre à travers un nouvel événementiel : l’inauguration de la première plate-forme française Puce à ADN en milieu hospitalier.

La plate-forme Affymetrix / Roche CYP450 mise en place à l’Hôpital Georges Pompidou, à Paris

Pour la mise en place de sa première plate-forme Puce à ADN (AmpliChip CYP450), visant à être utilisée dans un contexte de pharmacologie de routine en France, Roche Diagnostics France a choisi d’équiper en mars 2006 le Laboratoire de Biochimie de l’Hôpital Européen Georges Pompidou, dirigé par le Pr Philippe BEAUNE, l’un des spécialistes français de pharmacogénétique.

LePr Philippe BEAUNE, qui est également à la tête d’une équipe de chercheurs à l’INSERM – UMRS 775 “ Bases moléculaires de la réponse aux xénobiotiques ”-, est secondé dans son activité par le Dr Marie-Anne LORIOT, expert en pharmacogénétique.

L’intérêt majeur de la technologie des puces à ADN est d’analyser, en un seul test, un nombre extraordinaire de données génétiques, tant qualitatives que quantitatives. La ligne de produits AmpliChip Roche Diagnostics est née en janvier 2003. Au-delà de son expertise en tests moléculaires, Roche Diagnostics a bénéficié d’une alliance stratégique, conclue il y a une dizaine d’années avec la société américaine Affymetrix sur la technologie des puces à ADN idéalement adaptée à la pharmacogénomique.

Le test AmpliChip CYP450 (CE-IVD) repose sur cinq processus de base :

1. Amplification par PCR des régions génétiques spécifiques, à l’aide d’ADN isolé à partir d’un échantillon de sang total

2. Fragmentation et marquage des produits amplifiés

3. Hybridation des produits amplifiés avec les sondes de la puce et coloration des produits liés sur la puce Affymetrix

4. Analyse par lecture laser des séquences hybridées révélant les variations génétiques au niveau des éléments de l’échantillon d’ADN et de la micropuce

5. Analyse automatique par le logiciel permettant de créer un rapport présentant les variations génétiques spécifiques et le phénotype.

Test AmpliChip P450 : optimisation du choix et de la posologie d’un traitement

Tous les patients ne répondent pas de la même façon à un traitement médicamenteux (en termes d’efficacité et d’effets secondaires), et les facteurs héréditaires (séquences d’ADN de notre patrimoine génétique) représentent une des raisons majeures de cette variabilité interindividuelle.

La pharmacogénomique étudie les mécanismes génétiques des variations individuelles de la réponse aux médicaments. Des variations qui dépendent d’un certain nombre de paramètres dont certains liés :

=> au médicament lui-même : absorption, transport sanguin (liaison aux protéines), distribution tissulaire,élimination (rénale, digestive) ;

=> au patient (sexe, âge), à son état physio-pathologique (insuffisance hépatique, cardiaque, rénale, grossesse, allaitement) et à sa capacité de métabolisme hépatique enzymatique (cytochromes P450).

De fait, les cytochromes P450 (CYP 450) sont une famille d’enzymes présentes majoritairement dans le foie et, dans une moindre mesure, dans l’intestin grêle, les reins, les poumons et le cerveau. Ces composés, dotés d’une activité catalytique des réactions d’oxydation des médicaments, comprennent plusieurs enzymes spécifiques dont les principales impliquées dans le métabolisme des médicaments sont dénommées CYP 3A4, CYP 2D6, CYP 2C9, CYP 1A2, CYP 2C19. Leur activité est variable d’une personne à l’autre en fonction du patrimoine génétique.

En effet, un patient qui possède plusieurs copies du gène normal aura un métabolisme rapide ou ultra-rapide (métaboliseur rapide) ; un patient à un gène normal aura un métabolisme intermédiaire (métaboliseur extensif) ; enfin, un patient possédant un gène inactif ou absent aura un métabolisme lent (métaboliseur lent / limité).

Aujourd’hui, c’est une posologie standard
– qui convient à la plupart des patients
– qui est le plus souvent administrée.
En revanche, schématiquement, des patients qui métabolisent trop lentement un médicament sont exposésà un risque d’effets secondaires indésirables (toxicité, mortalité), alors que des patients qui métabolisent trop rapidement un médicament sont à risque d’échec thérapeutique.

En définissant le profil génétique de deux gènes-clés du métabolisme des médicaments (CYP 2D6 et CYP 2C19, impliqués de façon majeure dans le métabolisme de 25 % des médicaments), le test AmpliChip P450 permet aux cliniciens de choisir, pour chaque patient, la classe thérapeutique et la posologie adaptées pour une efficacité thérapeutique d’emblée plus sûre.

Le test AmpliChip P450 est le premier test ADN homologué au sein de l’Union Européenne (marquage CE-IVD) et a aussi obtenu l’enregistrement auprès de la FDA permettant son utilisation à des fins de diagnostic biologique de routine en Europe et aux Etats-Unis.

Les médicaments plus particulièrement concernés : certains psychotropes (antidépresseurs et antipsychotiques), mais également des antiarythmiques, analgésiques, antiémétiques et bétabloquants, ainsi que des benzodiazépines, antiépileptiques et antiulcéreux…

Fort des avancées obtenues, ROCHE DIAGNOSTICS poursuit le développement des tests de puces AmpliChip et d’autres tests génétiques permettant d’identifier de façon plus précoce et plus sûre des maladies, des facteurs de risque de prédisposition et de progression de maladie, ainsi que des facteurs de réponse aux traitements…

A suivre !

SD