Juin 1997 - n°19

De nouveaux locaux pour le Laboratoire de Neuropharmacologie et Neurochimie INSERM CJF95-06

17 personnes, issues de formations complémentaires (INSERM , CNRS, Université, Hôpital) sont à l'origine du laboratoire de neuropharmacologie et neurochimie dirigé par le Professeur Bernard RENAUD. Ce laboratoire est situé au 4ème étage de la Faculté de Pharmacie de L'Université Claude Bernard à Lyon. Il a été conçu par et pour cette jeune formation et occupe une surface de 420 m2. L'inauguration officielle a eu lieu le 12mai1997 en présence de MarcDECHAVANNE, Président de l'UCBL, de MrJacques DOURY, Vice Président-Fédération Santé et de MrChristian COLLOMBEL, Doyen de l'ISPB. Il s'agit d'une véritable plateforme technique permettant une approche intégrée et pluridisciplinaire (techniques anatomiques, neurochimiques et électrophysiologiques, approches comportementales...) du programme de recherche.

La majeure partie du travail de l'équipe porte sur l'étude in vivo chez le rat des interactions entre systèmes de neurotransmetteurs, et s'inscrit dans une perspective physiopathologique et/ou pharmaco-thérapeutique. L'étude des interactions est abordée au niveau de deux grands réseaux neuronaux : le système du locus coeruleus (LC) et les systèmes mésolimbique et nigrostrié.

Dans le cas du locus coeruleus, l'équipe étudie les interactions entre la noradrénaline et d'autres neurotransmetteurs, notamment le glutamate, la sérotonine et le monoxyde d'azote, dans des conditions basales et au cours du syndrome de sevrage à la morphine.

Au niveau des systèmes mésolimbique et nigrostrié, l'équipe travaille d'une part sur les interactions entre la dopamine et les acides aminés excitateurs afin d'élucider les mécanismes du traitement de la maladie de Parkinson par stimulation du noyau subthalamique, et d'autre part sur les interactions entre la dopamine et la neurotensine au cours de traitements chroniques aux neuroleptiques.

Parallèlement à ces travaux chez le rat, l'équipe va développer, en collaboration avec plusieurs services des centres hospitalo-universitaires de Lyon et Grenoble, une étude clinique de ces interactions entre systèmes de neurotransmetteurs. En particulier, elle va mettre en place une technique de microdialyse pour l'étude continue et simultanée chez l'homme de plusieurs neurotransmetteurs dans le cadre de3 pathologies pouvant nécessiter une intervention neurochirurgicale : les syndromes douloureux chroniques, la maladie de Parkinson (formes graves nécessitant une neurostimulation) et les épilepsies partielles graves pharmaco-résistantes.

Les deux thèmes sont étudiés au sein du laboratoire sous des approches différentes.

Approches in vivo chez l'animal

- électrophysiologie, enregistrement unitaire

- électrochimie in vivo des catécholamines et du monoxyde d'azote

- mesure des neurotransmetteurs par microdialyse couplée à l'électrophorèse capillaire - avec détection par fluorescence induite par laser -, à l'HPLC et aux radioimmunodosages.

- tests de comportement

Approches in vivo chez l'Homme

- mesure des neurotransmetteurs par microdialyse couplée soit à l'HPLC + fluorométrie ou électrochimie soit à l'électrophorèse capillaire avec détection par fluorescence induite par laser.

Approches anatomiques

- hybridation in situ

- immunocytochimie

- radioautoradiographie de récepteurs

L'équipe statutaire du CJF INSERM 95-06 est constituée de chercheurs et ingénieurs INSERM et CNRS :

- Guy CHOUVET ( DR2 INSERM)

- Laura LAMBAS-SENAS (CR1 INSERM)

- Hélène SCARNA (IR2 INSERM)

- Marie-Françoise SUAUD-CHAGNY (IR2 INSERM)

- Luc DENOROY (DR2 CNRS)

- Anne BEROD (CR1 CNRS)

...et d'universitaires et hospitalo-universitaires :

- Bernard RENAUD (PU1 Université, PH)

- Bernadette ASTIER (MC1 Université)

- Michèle SECCIA (T1 Université)

...ainsi que d'étudiants en thèse, DEA ou en stage post-doctoral.

Cette jeune équipe a déjà établi de nombreuses collaborations au niveau régional, national et international (USA, Suède, Australie). Les objectifs de développement sont clairs :

- renforcer le potentiel humain de recherche, notamment par l'accueil d'autres chercheurs,

- renforcer le potentiel technique par l'aménagement de 80 m2 supplémentaires de laboratoire, au même niveau et dans l'axe de la surface actuelle,

- obtenir le statut d'unité INSERM.

 

 

B.BOUILLARD