Novembre 1997 - n°22

L'UFR 927 - Sciences de la Vie de l'Université ParisVI - Pierre et Marie Curie

L'UFR Sciences de la Vie de l'Université Pierre et Marie Curie constitue l'une des plus grosses Unités de Formation et de Recherche française. Née d'une importante restructuration, débutée en 1989 sous la direction de Mr GUERDOUX, elle s'impose aujourd'hui par la diversité et la qualité de sa recherche et de son enseignement.

"Une restructuration importante et nécessaire qui porte ses fruits..."

"Dans notre Université, cinq UFR se sont longtemps partagés le domaine des sciences de la vie: Biochimie, Biologie Végétale, Génétique, Physiologie animale, Zoologie", nous explique Mr GUERDOUX. Face aux difficultés des 5 unités à prendre en compte les problèmes transversaux et devant la crainte de voir s'établir 2sous-divisions -l'une associée au CNRS; l'autre non-, Mr GUERDOUX et son équipe ont fait le pari de créer une seule UFR. L'ensemble est imposant: il regroupe 450enseignants-chercheurs, 280IATOS, 180ITA, 220chercheurs et environ 800étudiants en thèse.

Coïncidant avec la mise en place, au niveau national, de la politique de contractualisation des universités, la création de cette UFR unique a tout d'abord permis de ré-organiser les activités de recherche et de les coordonner.

Grâce à ces premiers efforts, parfois impopulaires, le nombre d'équipes a été resserré et celui des chercheurs isolés considérablement réduit tandis qu'en parallèle, le nombre d'équipes contractualisées s'est fortement accru. Les locaux, dont la superficie actuelle dépasse les 30000 m2, ont également bénéficié d'une nette amélioration et seules quelques zones minoritaires restent encore aujourd'hui à rénover...

Le Comité National d'Evaluation, qui a récemment rendu son rapport sur ParisVI, a noté que "l'UFR vient d'opérer une restructuration importante et nécessaire qui porte ses fruits".

Ainsi, malgré les nombreuses réticences initiales, la situation de l'UFR a été considérablement optimisée, grâce à la mise en place d'une véritable politique d'enseignement et de recherche commune en interne et vis-à-vis de ses tutelles. Aujourd'hui, pour faire face aux développements techniques impressionnants dans les Sciences de la Vie, malgré le manque réel de crédits, l'acquisition des moyens les plus coûteux et la création de nouveaux postes sont décidées de manière collective; plusieurs services communs ont d'ailleurs été mis en place au sein de l'UFR: réseau informatique, microscopie électronique, systématique moléculaire (cf notre article "Laboratoires Publics" de juin 1997), atelier de production d'images. A noter également, depuis 1992, l'organisation annuelle des Journées des Sciences de la Vie, au cours desquelles tous les enseignants-chercheurs de l'UFR sont invités à présenter leurs travaux. "Cette initiative, comme le souligne Mr GUERDOUX, permet aux uns et aux autres de mieux se connaître et matérialise la volonté d'exprimer le travail individuel dans le cadre de toute l'Unité."

Organisée dans un esprit tout-à-fait convivial, elle participe, en outre, indirectement à la Formation Permanente des enseignants-chercheurs...

L'enseignement : un très large spectre de formations de tous niveaux des plus générales au plus pointues

Avec environ 1000 inscrits en première année de DEUG Sciences de la Vie et de la Terre, l'UFR Sciences de la Vie de l'Université Paris VI possède l'originalité de former un nombre d'étudiants sensiblement identique jusqu'au doctorat.

"Notre UFR est souvent la seule en France capable de proposer des enseignements dans les domaines rares des Sciences de la Vie, ceci grâce à notre très large étendue de connaissances et au public auquel nous nous adressons, suffisamment vaste pour qu'un nombre raisonnable d'étudiants s'intéresse à une formation 'pointue'", souligne MrGUERDOUX.

3DESS - "Informatique appliquée à la biologie" ; "Microbiologie appliquée et génie biologique" ; "Technologies appliquées aux organes végétaux" -, 1DEUST "Bioindustries", une préparation aux concours d'entrée dans diverses écoles, une préparation au titre d'ingénieur effectuée en collaboration avec l'Ecole de la Meunerie... sont autant de formations originales que la politique actuelle d'enseignement vise à multiplier.

20DEA et deux Ecoles Doctorales -celle de "La logique du vivant" et celle intitulée "Neurobiologie des comportements"- offrent en outre une diversité remarquable quant aux filières généralistes et constituent une force essentielle de la formation par la recherche.

La volonté de développer des relations plus étroites avec l'industrie, notamment par la création de nouveaux DESS, et d'harmoniser les collaborations avec les UFR médicales s'affichent aujourd'hui au cœur des objectifs de l'UFR927.

La recherche : un champ d'action immense, depuis la description des êtres vivants jusqu'à l'analyse sophistiquée de la structure et des fonctionnements de leurs molécules

Points forts incontestables de l'UFR, ses équipes liées au CNRS -URA- sont au nombre de6. Ses axes de recherche privilégiés sont ainsi actuellement tournés vers la biologie du développement, la physiologie de la reproduction, les neurosciences, l'écologie, la biologie des membranes végétales, la biochimie des neuropeptides.

Autres atouts essentiels, l'UFR développe un important pôle de recherche en génétique, notamment dans le cadre du Centre de Génétique Moléculaire (Unité Propre du CNRS 2420) implanté à Gif-sur-Yvette. Elle s'impose en outre par sa forte implication au sein de l'Institut Jacques Monod (laboratoire co-contractualisé avec l'Université Paris7), en particulier, dans les laboratoires "Dynamique du génome et évolution", "Bioactivation des peptides", "Polarisation cellulaire et contrôle du réseau microtubulaire", "Phytobiologie moléculaire".

12 équipes d'accueil, reconnues par les tutelles, viennent par ailleurs compléter le potentiel de recherche de l'UFR; citons entre autres: le laboratoire de paléobotanique et de palynologie évolutives, le laboratoire de phytopathologie physiologique et moléculaire, le groupe de recherche en imagerie biomédicale.

Riche de son impressionnante diversité, l'UFR 927 entend poursuivre sa politique commune dans le but d'améliorer encore la visibilité nationale et internationale de ses équipes.

Disposant aujourd'hui de solides bases pour mener à bien ses objectifs en terme de recherche, l'UFR souhaite développer ses efforts vers l'enseignement; le regroupement géographique de ses différentes activités au sein même du Campus et la création d'un secrétariat central pour toutes les formations affiliées aux Sciences de la Vie constituent notamment deux priorités de première importance.

Enfin, tant sur le plan de l'enseignement que de la recherche, l'UFR entend remédier aux problèmes engendrés actuellement par le manque global de scientifiques naturalistes en France.

"En effet, depuis le formidable essor de la génétique, les sciences naturelles basées sur la description même des organismes ont progressivement été délaissées, à tel point qu'aujourd'hui le manque de naturalistes en recherche et en enseignement pose problème", nous explique Mr GUERDOUX.

"Nous tentons donc tout d'abord, à notre niveau, d'équilibrer les recrutements, dans les secteurs en croissance rapide, par l'embauche de naturalistes intégrés dans les URA et veillons, d'autre part, à promouvoir le service commun de systématique dont les compétences en biologie moléculaire et en informatique appliquée à la systématique peuvent constituer un moyen de rencontre pour des naturalistes modernes. Un gros effort est d'ailleurs actuellement porté sur le développement de la bioinformatique, encouragé par la récente mise en place, au sein de notre UFR, d'un réseau informatique extrêmement performant...".

 

S.DENIS