Mars 1998 - n°26

Université de Provence (Aix-Marseille I) : UPRES 2002 Biodiversité, laboratoire de biologie animale

 

L'UPRES 2002 Biodiversité de l'université de Provence, constituée par des enseignants-chercheurs du supérieur, regroupe trois équipes de recherche qui travaillent sur les thématiques suivantes :
- Biologie du plancton en milieux marin et continental (eaux douces et saumâtres),
- Biologie des poissons en eaux continentales douces et saumâtres,
- Biologie des lépidoptères.

Biologie des populations et des organismes aquatiques

L'UPRES a reçu une habilitation pour quatre ans. Dans le cadre de ce plan quadriennal qui se termine en 1999, deux programmes de recherche sont en cours :
- Etude de la biologie des populations: le développement de la recherche sur la dynamique et sur la génétique des populations (étude des relations intra et inter-spécifiques au sein des populations) s'avère le but envisagé. Après les méthodes usuelles de prélèvement sur le terrain (pêche électrique...), les résultats sont analysés statistiquement. L'étude de la génétique des populations est basée à l'aide des techniques de séquençage de l'ADN.
- Etude de la biologie des organismes: cet aspect concerne les stratégies écophysiologiques mises en place par les différents organismes, notamment dans le domaine de la nutrition et de la reproduction. Les recherches s'effectuent au niveau cellulaire dans les organes ciblés par microscopie électronique à transmission et à balayage.
L'UPRES 2002 Biodiversité regroupe actuellement une quinzaine d'enseignant-chercheurs, une douzaine de doctorants et 3 personnels ATOS. Les sources de financement proviennent d'une part du contrat quadriennal et d'autre part de contrats extérieurs (notamment avec l'EDF pour étudier l'impact de l'aménagement de rivières sur les populations de poissons).

Visualisation des organes nécessaires à la nutrition et à la reproduction

La biologie du plancton est le sujet de recherche de Jacques Mazza, directeur de l'UPRES 2002. Il s'intéresse plus particulièrement à l'étude des organes qui interviennent dans les mécanismes de nutrition et de reproduction.
Pour le mécanisme de nutrition, les études portent sur le tube digestif et les glandes annexes dans différents groupes de crustacés et aussi chez les chaetognathes. Les chercheurs se consacrent principalement à l'examen des copépodes chez les crustacés inférieurs; des mysadacés et des euphausiacés chez les crustacés supérieurs. L'objectif de cette recherche consiste à déterminer les différences entre les espèces de régimes alimentaires divers et de milieux d'habitations variés (par exemple: en surface ou en profondeur).
Dans le mécanisme de reproduction, les phases cellulaires de la reproduction (l'ovogenèse), l'appareil génital (les voies génitales et le glandes annexes associées) et l'aire génitale (partie terminale des voies génitales) sont étudiés en détails. " Grâce à l'examen comparé de l'aire génitale de différents groupes, on peut retracer les grandes lignes de l'évolution qui se produisent entre les diverses espèces d'un même groupe. Dans les années à venir, cette recherche sera menée en relation étroite avec l'équipe qui travaille sur la biologie des populations et plus particulièrement sur leur génétique (structure de l'ADN) dans un souci de complémentarité." déclare J. Mazza.
Les recherches dans ce domaine s'effectuent à l'aide des méthodes usuelles : prélèvements du plancton et études microscopiques. Le microscope électronique à balayage visualise la structure externe (aire génitale). Le microscope électronique à transmission, quant à lui, permet d'observer l'organisation cellulaire à partir de coupes fines réalisés dans les différents tissus. Les méthodes cytochimiques et immunocytochimiques (utilisation d'anticorps pour détecter la présence d'enzyme par exemple) complètent les recherches.
" Cette recherche se place dans un créneau original dans la biologie du plancton, aucun autre laboratoire français ne s'intéresse aux organes impliqués dans les fonctions fondamentales comme la nutrition et la reproduction. Nous entretenons de nombreux échanges et collaborations avec des laboratoires de recherche étrangers (anglais, japonais et américains). " déclare J. Mazza.

J. SILVY