Avril 2000 - n°47

Unité INSERM 471 "Génétique du stress et neurobiologie de l'adaptation"

L'objectif général de l'unité 471 est de mettre en évidence au niveau moléculaire les mécanismes mis en œuvre lors de la réponse au stress. Les recherches associent une étude phénotypique des principaux paramètres de l'adaptation (réactivité comportementale et neuroendocrinienne, activité des systèmes sérotonergiques centraux) et une analyse moléculaire des gènes impliqués, soit par la recherche de marqueurs génétiques associés aux caractères phénotypiques, soit par l'analyse de gènes candidats. "La réactivité aux stimulations de l'environnement et la sensibilité aux troubles induits ou favorisés par le stress sont très variables d'un individu à l'autre et une partie importante de cette variabilité est d'origine génétique " confirme Pierre Mormède, directeur de l'unité. Laboratoire associé à l'INRA, l'unité 471 travaille sur la génétique du stress et la neurobiologie de l'adaptation chez l'homme mais aussi chez l'animal. "En médecine humaine, nos recherches concernent différentes pathologies liées au stress comme l'anxiété, la dépression ou encore l'obésité. En médecine vétérinaire, nous travaillons sur le bien-être de l'animal, la mise en évidence des facteurs génétiques impliqués dans la réponse au stress permettra par exemple une sélection génétique afin d'obtenir des individus mieux adaptés aux conditions d'élevage " précise Pierre Mormède. L'équipe comprend une quinzaine de personnes -dont quatre chercheurs INSERM , INRA et Université de Bordeaux 2 - réparties sur quatre projets de recherche principaux.

Cartographie génétique (responsable : Marie-Pierre Moisan)

Ce thème de recherche consiste à mettre en évidence par analyse de QTL (Quantification Trait Locus) les gènes associés à un caractère phénotypique. Les chercheurs ont ainsi mis en évidence l'implication de la partie télomérique du chromosome 7 dans le phénotype d'hyperactivité chez des rats Wistar-Kyoto Hyperactifs (spécialement sélectionnés pour leur réactivité motrice élevée lorsqu'ils sont exposés à un environnement nouveau). De même, des QTL liés à l'expression de comportement d'anxiété ont été mis en évidence dans un croisement Lewis x SHR. Les recherches se poursuivent et visent à identifier les gènes impliqués dans ces variations phénotypiques. "Nous travaillons également en collaboration avec un service hospitalier psychiatrique sur une approche de cartographie génétique du syndrome d'hyperactivité avec déficit attentionnel chez l'enfant " précise Pierre Mormède.

Mécanismes sérotonergiques (responsable : Francis Chaouloff)

Les systèmes sérotonergiques sont impliqués dans les troubles de l'adaptation et de l'humeur (anxiété, dépression) et sont les cibles de nombreux médicaments psychotropes. Le but des recherches menées par l'unité est de mettre en évidence les mécanismes moléculaires au niveau des systèmes sérotonergiques responsables des vulnérabilités génétiques aux troubles de l'humeur et des différences de réponse aux psychotropes.

Mécanismes neuroendocriniens (responsable : Martine Duclos)

L'axe corticotrope sécrète en périphérie les glucocorticoïdes et il est un acteur de premier plan dans la réponse de l'organisme au stress. Les chercheurs ont mis en évidence à plusieurs niveaux des variabilités fonctionnelles qui sont maintenant en cours d'analyse moléculaire chez le rat et le porc. Les études cliniques visent à rechercher le rôle de ce système neuroendocrinien et des facteurs de stress dans la genèse de l'obésité.

Comportements d'addiction (responsable : Pierre Mormède)

"Cet axe de recherche est bientôt terminé " précise Pierre Mormède. Les grands systèmes de renforcement sont impliqués dans les différences individuelles de réactivité et en particulier dans la propension à consommer des substances psychotropes telles que l'alcool. Les recherches de l'unité s'intéressent d'une part aux bases moléculaires des variations d'origine génétique, et d'autre part aux mécanismes neurochimiques impliqués.

" L'objectif des recherches menées au sein de notre unité est appliqué, les moyens mis en œuvre le sont moins et relèvent essentiellement de la biologie moléculaire, de la neuroendocrinologie, de la neurochimie et de l'étude du comportement " explique Pierre Mormède.

V. CROCHET

Contact:

U 471

Pierre Mormède