Janvier 2002 - n°64

L'Université Pierre et Marie Curie annonce une large restructuration de ses activités et le réaménagement de ses sites sur tout l'Hexagone

Octobre 2001 : le nouveau Président de l'Université Paris VI, le Professeur Gilbert BEREZIAT, fait sa première rentrée universitaire.

Ses projets, axés sur la restructuration des activités universitaires et du cadre de vie de l'Université, sont le fruit d'une réflexion en profondeur sur l'adéquation de ces opérations avec les objectifs de Paris VI.

" Notre volonté vise à valoriser au mieux l'ensemble des ressources de l'Université en renforçant les coopérations et les complémentarités entre les disciplines, les composantes de l'Université (UFR, services administratifs, centres de recherche) qu'elles soient basées sur le campus de Jussieu ou sur les sites extérieurs ". Gilbert BEREZIAT et son équipe de direction entendent donc concentrer leurs efforts sur plusieurs priorités stratégiques :

- réorganiser en profondeur les objectifs et les structures de recherche et d'enseignement de l'Université ;

- mettre en oeuvre des réformes visant à établir une interaction renforcée entre les étudiants, les professeurs et l'administration ;

- créer de nouveaux dispositifs pour une meilleure insertion professionnelle des étudiants.

Cette conception va de pair avec un nouveau et audacieux projet d'urbanisme qui ouvre l'Université sur la Ville ; un projet centré sur le campus parisien de Jussieu, mais qui s'inscrit dans une politique immobilière de restructuration et d'extension beaucoup plus vaste, concernant l'ensemble de l'Université Pierre et Marie Curie (UPMC) : sur Paris, région parisienne et sur tous ses sites basés en province.

La Recherche réorganisée autour d'un objectif central : renforcer l'interdisciplinarité

Professeur de médecine et de sciences, enseignant au sein de l'Hôpital Saint Antoine (Paris, 12ème), M. Gilbert BEREZIAT s'est récemment vu confier de nouvelles responsabilités à la tête de l'UPMC. Aux côtés d'une équipe de direction profondément renouvelée, M. BEREZIAT a pris ses fonctions le 3 mars 2001 à la présidence de la plus grande Université scientifique et médicale de l'Union européenne.

4 000 chercheurs, 161 laboratoires de recherche, 30 000 étudiants (22 000 en sciences, 8 000 en médecine), 250 contrats de recherche signés en 2000, plus de 10 start-up nées sous l'impulsion de ses chercheurs, 52 brevets détenus en pleine propriété et 19 en copropriété, 17 dépôts de logiciels et un portefeuille de 32 licences... ces chiffres éloquents illustrent l'actualité de l'Université Paris VI.

Principale héritière de la Faculté des Sciences en Sorbonne, située au coeur du quartier Latin, l'Université Pierre et Marie Curie est en effet reconnue dans le monde entier pour ses activités de haut niveau, tant dans le domaine de la recherche que celui de la formation.

Intéressons-nous, tout particulièrement, à cette forte concentration de connaissances et de savoir-faire en Recherche. L'ensemble des laboratoires de l'Université est aujourd'hui impliqué dans la restructuration initiée par la nouvelle équipe présidentielle. Quatre grands pôles thématiques constituent désormais le nouveau visage de la Recherche au sein de l'UPMC :

1/ Modélisation et Ingénierie :

Avec près de 1000 collaborateurs, 1 IFR, 4 écoles doctorales et 31 unités de recherche, ce pôle possède le plus gros laboratoire informatique parisien. Une large partie de son activité est consacrée à l'imagerie et à la robotique, de la macro- à la nano-robotique.

2/ Matière et nouveaux matériaux :

22 laboratoires, 2 IFR, 5 écoles doctorales, soit plus de 500 enseignants et chercheurs

3/ Espace, Environnement, Ecologie :

585 chercheurs et enseignants, 22 laboratoires associés au CNRS, à l'INRA et à l'IRID, 2 IFR, 4 écoles doctorales... : dans le cadre de la politique de restructuration de l'Université Pierre et Marie Curie, ce pôle " Espace, Environnement, Ecologie " connaît une importante segmentation. Parmi les structures concemées : l'IAP (Institut d'Astrophysique de Paris) dont un certain nombre de laboratoires devraient évoluer prochainement. Au coeur de ses thématiques de recherche : les problèmes liés aux variations climatiques, les retombées sur le suivi des espèces, le renouvellement des énergies renouvelables...

4/ Génomique et Post-génomique :

Associés au CNRS, à l'INSERM et à l'INRA, les 86 laboratoires de ce pôle menent en commun des spécificités de haut niveau, qu'elles soient d'ordre biologique, médical, chimique, physique, mathématique ou encore informatique. La génomique, les neurosciences, les systèmes de communications cellulaires et les nouvelles approches thérapeutiques constituent les grands axes de recherche de ce pôle.

Y sont réunis 5 IFR, 6 écoles doctorales, soit plus de 800 ingénieurs, techniciens, personnels administratifs, et près de 1200 enseignants et chercheurs...

Réorganisé autour de l'affinité des disciplines, le nouvel organigramme de l'UPMC a été pensé et mis en oeuvre pour favoriser l'interactivité entre chercheurs et les inviter à collaborer davantage. Cette nouvelle organisation présente une autre caracténstique importante : celle de supprimer toute frontière entre recherche et transfert technologique ; un atout de taille pour dynamiser et optimiser la valorisation des résultats de recherche de l'Université Paris VI.

Une université parisienne, mais pas seulement

Parisienne depuis sa première heure, l'Université compte de nombreuses installations sur la Capitale : le campus principal de Jussieu, les sites des Cordeliers, Pitié-Salpétrière, Saint Antoine et Curie, ainsi que ceux des 10 établissements hospitaliers et de soins partenaires de l'Université : l'hôpital Broussais, l'hôpital Européen Georges Pompidou, l'Hôtel-Dieu, l'hôpital Tenon, l'hôpital Rothschild, l'hôpital Trousseau, l'hôpital Charles Foix, l'hôpital des Quinze Vingt, l'hôpital des Diaconnesses, l'Institut Monsouris.

l'Université Pierre et Marie Curie est aussi une université nationale ; outre ses deux autres centres implantés en région Île-de-France (Saint Cyr et Orsay), elle possède en effet trois stations marines - à Banyuls (66), Roscoff (29) et Villefranche sur Mer (06) - et deux stations terrestres : l'une à Thonon les Bains (74), l'autre à Valensole (04).

Autant de sites qui sont aujourd'hui au coeur de la nouvelle politique immobilière de l'UPMC.

Une réorganisation immobilière générale

La nouvelle équipe présidentielle de l’UPMC s'est fixée pour objectif de restructurer l'ensemble de ses missions de formation et de recherche, mais aussi d'optimiser les aspects socioculturels et, plus largement, tous les aspects de la vie universitaire dans ses relations avec la Ville, au niveau régional, national et intemational.

- Jussieu :

parmi les projets définis à ce jour, le réaménagement du site de Jussieu occupe une place majeure.

" L'idée fondamentale se décline en trois axes, souligne M. BEREZIAT.

1/ ouvrir le campus sur la ville, multiplier les espaces verts et optimiser l'interface entre l'Université et le quartier

2/ organiser l'espace afin de rendre visible les services oqfierts aux étudiants et aur personnels

3/ augmenter les interactions disciplinaires. "

Une collaboration exemplaire entre les responsables de l'Université et une équipe d'architectes a permis de dresser une image précise de ce que sera le site Jussieu à l'avenir, " un vaste campus du quartier Latin, qui irait de la Pitié-Salpétrière à l'Odéon, en englobant nos sites de la montagne Sainte-Geneviève ", précise le Pr BEREZIAT.

Parmi les éléments planifiés, des jardins en gradin seront installés dans la continuité du parvis de l'Institut du Monde Arabe et un lien avec le Jardin des Plantes sera créé, en longeant, le long de la rue Cuvier, les ménageries et les serres nécessaires à l'enseignement et à la recherche.

A l'articulation du quai Saint Bernard et de la rue Cuvier, l'actuel bâtiment des restaurants sera détruit pour permettre la construction d'un centre de rencontres intemationales et d'une maison de la recherche.

A l'angle de la rue des Ecoles et le long de la rue des Fossés Saint Bernard, les douves seront comblées et transformées en jardins de plain-pied ; des zones d'accueil de boutiques seront installées pour assurer la continuité avec la ville. Enfin, contrairement à certaines propositions, la tour centrale du campus Jussieu ne sera pas détruite. Son aspect extérieur sera repensé pour mieux l'intégrer dans le nouveau panorama et sa structure interne réorganisée afin de gagner de la place.

- les autres sites parisiens de l'Université Pierre et Marie Curie

Les sites des Cordeliers, Saint Antoine, Pitié Salpétrière et Curie bénéficieront eux aussi directement de cette restructuration immobilière.

" L'évolution de la formation des futurs médecins et le dynamisme de la recherche nous amènent à repenser l'organisation de cette partie médicale de l'Université et, en particulier, à en mutualiser les moyens ", nous explique Gilbert BEREZIAT.

Les installations universitaires des trois sites seront remises en sécurité. Plusieurs opérations immobilières destinées à accueillir des opérations de recherche structurantes sont en cours ou au stade d'étude.

A la Pitié-Salpétrière, la construction d'un nouveau bâtiment de recherche est envisagée afin de répondre au développement de l'équipe Neurosciences qui s'impose parmi les meilleures au monde.

Sur le site Curie, ce sont de nouvelles installations dédiées à la biologie moléculaire que l'UPMC projette de créer, en partenariat avec l'Institut Curie.

Quant au site des Cordeliers, l'accent est porté depuis 5 ans sur la rénovation de locaux pour la réimplantation d'unités de recherche. 7 laboratoires ont d'ores et déjà emménagé sur le site restauré et d'autres devraient suivre sous peu.

A noter que parmi les établissements partenaires de l'Université Pierre et Marie Curie, nombreux sont ceux qui sont également concernés par la nouvelle politique immobilière de Paris VI. Ainsi, est à l'étude la construction d'un nouveau bâtiment de recherche, en collaboration avec l'hôpital Tenon (Paris, 20ème, tandis que sur le site de l'hôpital Charles Foix, à Ivry, un projet a été lancé pour l'implantation d'une pépinière d'entreprises essaimées de l'UPMC.

- les stations marines et terrestres

La politique immobilière dans les stations marines et terrestres se discute en partenariat avec les universités de proximité, les collectivités locales et territoriales. Chaque fois que cela est possible, il est fait appel aux fonds européens

A Roscoff, de nouvelles installations dédiées à l'enseignement et à la recherche viennent d'être inaugurées.

Un bâtiment de recherche entièrement rénové a été finalisé au début de cette année à Banyuls, tandis que la rénovation d'un second bâtiment est d'ores et déjà programmée. Un plan de financement pour la reconstruction de l'hôtel accueillant les étudiants et les chercheurs en visite est à l'étude et devrait aboutir l'an prochain.

Sur le site de Villefranche, en concertation avec la région PACA, le rectorat et l'université de Nice, la création de nouveaux locaux de recherche est à l'étude, dans le cadre du Contrat de Plan Etat Région.

Quant à la station de Thonon-les-Bains, des perspectives de développement immobilier existent, mais doivent être précisées en relation avec le développement d'activités d'enseignement et de recherche communes avec les universités de Genève et de Lausanne.

A suivre. . .