Mai 2003 - n°78

Le CAREN - Centre Armoricain de Recherche en Environnement

- sa mission première porte sur la fédération et le développement des recherches multidisciplinaires menées sur les ressources naturelles, géologiques et biologiques (eau, sols, plantes, organismes, ressources non renouvelables),
-à l'origine de sa création ? cinq unités de recherche appartenant à l'université de Rennes 1 , l'INRA, le CNRS, l'Université de Rennes 2 et l'Ecole Nationale Supérieure d'Agronomie (ENSAR),
- 290 personnes - chercheurs, ingénieurs, techniciens doctorants... - y collaborent au quotidien,
- son actualité, enfin - centrée sur la récente extension de ses installations - mérite bien que nous lui consacrions une présentation plus complète...
Quel est cet établissement, Institut Fédératif de recherche ? découvrons-le à travers ce reportage...

Né de collaborations interdisciplinaires et inter-instituts, exemplaires dans le domaine de l'environnement

L'objet central de cet article n'est autre que le C.A.R.E.N., Centre Armoricain de Recheche en Environnement. Concrétisée en 2000, sa création répond à la volonté d'institutionnaliser les collaborations de recherche conduites à Rennes dans le domaine de l'environnement, depuis plus d'une décennie.
"C'est en effet, il y a plus de 10 ans, sous l'impulsion de M. François KOURILSKY, directeur général du CNRS, qu'une priorité a été donnée à l'émergence d'un pôle majeur en environnement dans l'Ouest de la france", nous explique M. Philippe DAVY, directeur du CAREN. "Cette initiative a été largement relayée par les chercheurs rennais, et en particuler par 4 unités dont les travaux de recherche concernent la dynamique des systèmes naturels soumis à des contraintes anthropiques."

Plusieurs projets régionaux (bretagne eau Pure...), nationaux (Programme national de recherches sur les Zones Humides, Programme National de Recherche en Hydrologie...) et internationaux (Programmes CEE NICOLAS, SCALFRAC...) ont été déposés dans le cadre d'appels d'offres communs aux différentes unités. Plusieurs thèses ont paar ailleurs été réalisées en partenariat... Il est apparu essentiel de mettre en oeuvre une véritable structure pour organiser et pérenniser ces collaborations. "Des collaborations à la fois interdisciplinaires et inter-instituts, exemplaires en France, qui ont donné lieu, en 2000, à la constitution du premier Institut Fédératif de Recherche en environnement", poursuit Philippe DAVY.

Officiellement fondé il y a trois ans, le CAREN est implanté à Rennes sur le campus de Beaulieu de l'Université de Rennes 1. Il est dirigé par M. Philippe DAVY du CNRS et Mme Chantal GASCUEL-ODOUX de l'INRA, et regroupe 5 unités de recherche :
- géosciences Rennes (UMR CNRS 6118 - Université de Rennes 1),
- ECOBIO (UMR CNRS 6553 - Université de Rennes 1),
- Equipe COSTEL : Littoral, Environnement,Télédétection, Géomatique (UMR CNRS 6554 - Université de Haute-Bretagne),
- UMR Sol - Agronomie - Spatialisation (UMR INRA 1069 SAS - ENSAR),
- Equipe SAD (INRA UR 980).

Approfondir les connaissances globales relatives à la dynamique sdes systèmes naturels

Le CAREN a été constitué dans le but de fédérer les différentes forces de recherche rennaises, spécialistes des systèmes naturels. Son ambition porte sur le dévelopement de recherche de premier plan, à l'échelle nationale et internationale, et sur les principales ressources naturelles - géologiques ou biologiques - susceptibles d'être profondément modifiées par l'activité humaine.
L'eau, les sols et paysages, la biodiversité, le sous-sol et ses ressources non-renouvelables, ou encore, les systèmes agricoles sont tout particulièrement pris en compte.
"La Bretagne, même si elle n'est pas l'unique cible des recherches, constitue un laboratoire naturel intéressant pour les chercheurs, exemplaire en matière de pression anthropique", déclare Philipe DAVY.
Une priorité importante est donnée à l'étude et à la maîtrise des problèmes environnementaux spécifiques à la région Bretagne. Entre autres sujets d'études, par exemple : l'impact des pollutions sur la qualité des eaux, l'évolutions des sols, des climats et de la biodiversité, la durabilité des systèmes agricoles...
Plus largement, les objectifs scientifiques de l'IFR visent à une compréhension globale de la dynamique des systèmes naturels sous quatre aspects :
- le fonctionnement, l'évaluation et la gestion des ressources ;
- la caractérisation de leur variabilité naturelle ;
- la détermination de leur réponse à l'action anthropique ;
- l'étude de leur durabilité

une structure réellment fédérative, rare à l'échelle nationale !

Les moyens mis en oeurvre sont adaptés à la fois aux objectifs posés et aux spécialités des problèmes environnementaux.
"La compréhension des mécanismes élémentaires passe par la recherche d'observables pertinents", nous explique Philippe DAVY. "... ce qui demande une forte expérimentation des sites naturels, une évaluation quantitative des principales structures et des flux associés, une prise en compte de l'hétérogénéité des systèmes et une modélisation des principaux mécanismes mis en jeu..."
Outre la promotion et la coordination des recherches fondamentales, le CAREN se donne comme objectifs de développer les méthodes d'observation et d'expérimentation in situ, de collecter les données nécessaires à la compréhension et au suivi de ces systèmes ainsi que d'élaborer les outils de modélisation pour prédire leur évolution et les principaux mécanismes mis en jeu.
Les installations du Centre Armoricain de Recherche en Environnement offrent aussi la possibilité de mettre en place de nouveaux moyens de recherche techniques et d'accueillir de nouveaux personnels.
L'IFR joue ainsi un rôle fondamental dans la gestion de ces moyens, et assure le développement de services communs dédiés aux problèmes environnementaux que se partagent les chercheurs des différentes unités...
Des missions qui font du CAREN une structure réellement fédérative, rare au niveau national, de par la diversité des partenaires institutionnels associés (deux universités, une école nationale, deux EPST) et l'étendue des disciplines scientifiques : géosciences, géographie, sciences du sol, sciences de la vie, sciences de l'homme et de la société, agronomie...

Le CAREN s'agrandit

Actualité de première importance pour le CAREN, un nouveau bâtiment entièrement dédié au dévelopement de ses activités a été inauguré le 14 mars dernier, sur le campus de Beaulieu : 2000 m2 supplémentaires, portant ainso la surface totale de ses installations à 7000 m2.

"Le CNRS, la régions Bretagne, le Conseil Général d'Ille et Vilaine, la ville de Rennes et l'université de Rennes 1 ont participé au financement de ce bâtiment, dans le cadre du Contrat de Plan Etat-région 1994-2000", précise Philippe DAVY. "Matérialisant une véritable volonté politique, les nouvelles installations du CAREN sont devenues un "ciment" scientifique et technique pour les équipes du CAREN".

c'est donc une opportunité de consolider la mise en place de services communs en communication, documentation, et de créer de nouvelles entités techniques utilisées par l'ensemble des équipes de recherche : analyses chimiques, géochimiques et microbiologiques, gestion des sites ateliers, gestion des bases de données environnementales. Une sixième unité de recherche, "civilisations atlantiques et archéosciences" (CNRS - université de Rennes 1), pourrait même rejoindre prochainement le Centre Armoricain de recherche en environnement...

SD

Contact :
M. Alain-Hervé LE GALL
Chargé de communicatiopn du CAREN