Avril 2004 - n°87

LE CEMAGREF : Recherches pour l’ingénierie de l’agriculture et de l’environnement

Le CEMAGREF, institut de recherche à taille humaine, réunit environ 900 personnes dont plus de la moitié d’ingénieurs et de chercheurs. Il accueille de plus chaque année, en moyenne, quelque 150 doctorants et 250 stagiaires de longue durée…

Leur mission commune ? L’ingénierie de l’agriculture et de l’environnement, avec pour objectif de contribuer au développement durable des territoires : aider à protéger et gérer les hydrosystèmes et les milieux terrestres, dynamiser les activités qui les valorisent et prévenir les risques qui leur sont associés.
Les compétences des scientifiques du CEMAGREF, centrées sur les sciences de l’ingénieur, intègrent les sciences de la nature et du vivant, les sciences de l’univers, tout en mobilisant les sciences humaines et sociales. Une origine diversifiée qui facilite la construction de partenariats variés…

Quatre orientations scientifiques

Le CEMAGREF s’organise autour de 32 unités de recherche, réparties sur tout l’Hexagone et DOM-TOM : Aix-en-Provence, Montpellier, Grenoble, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Lyon, Rennes, Antony, Nogent-sur-Vernisson et la Martinique.

Les recherches conduites par l’Institut correspondent à des enjeux actuels et futurs, bien identifiés par la communauté scientifique internationale, et répondent aux besoins des milieux professionnels et des pouvoirs publics. Ainsi, outre la contribution au progrès de connaissances, le CEMAGREF diffuse des méthodes de diagnostic et de contrôle, développe des outils de négociation et de gestion, conçoit des technologies innovantes et apporte son expertise aux services publics et aux entreprises.
Quatre grandes orientations scientifiques sont développées actuellement :

le fonctionnement des hydrosystèmes,
le génie des équipements et services pour l’eau et les déchets,
la gestion des territoires à dominante rurale,
le génie des équipements dans le secteur agricole et alimentaire.

Les hydrosystèmes et leurs relations avec l’agriculture, d’une part, la gestion des risques naturels, d’autre part, sont deux thématiques scientifiques prioritaires pour les années à venir. Les méthodologies scientifiques constituent un apport essentiel à la recherche en ingénierie. Modélisation, information géographique et informatique scientifique sont privilégiées…

Un trait d’union privilégié

Les recherches conduites au CEMAGREF, contractualisées et ancrées sur le réel, ne se conçoivent pas sans recours à un partenariat très développé. Le CEMAGREF occupe une place originale dans le dispositif de la recherche française, trait d’union privilégié entre la recherche fondamentale, les pouvoirs publics et les utilisateurs publics ou privés. Il questionne les autres organismes de recherche, stimule la recherche de base et se ressource au contact des réalités de terrain.

Des partenariats avec l’enseignement supérieur et la recherche :

Le CEMAGREF a fait de son insertion dans la communauté scientifique française et internationale une priorité depuis son passage en EPST (Etablissement Public à Caractère Scientifique et Technique), en 1985. Le partenariat qui en découle avec l’enseignement supérieur et la recherche est en constante progression.
Les relations engagées peuvent prendre des formes diverses : collaboration institutionnelle via des structures de type Groupement d’Intérêt Public (GIP) ou d’Intérêt Scientifique (GIS), mise en commun de compétences et de moyens via les conventions de recherche ou les programmes communs, contacts individuels…

Précisons ainsi que le CEMAGREF participe à trois GIP et seize GIS, s’associant de fait à la plupart des organismes scientifiques public français. Cinq laboratoires communs sont mis en place avec les établissements d’enseignement supérieur, à Montpellier, à Paris et à Clermont-Ferrand. De nombreuses collaborations sont par ailleurs signées avec d’autres instituts de recherche et des laboratoires d’enseignement supérieur (INRA, Muséum National d’Histoire Naturelle, CIRAD, Université Joseph Fournier de Grenoble, Université Louis Pasteur de Strasbourg, CNRS…). Le CEMAGREF consolide aussi ses relations avec les centres techniques, partenaires essentiels pour développer certaines recherches jusqu’à leurs applications : ITCF (Institut Technique des Céréales et des Fourrages) et ACTIA (réseau de Centres Techniques Agroalimentaires).

Notez que le CEMAGREF est habilité comme laboratoire d’accueil pour 16 DEA. Une trentaine de thèses y sont soutenues chaque année… Son système de bourses de thèses, lancé en 1988, associe à son financement les collectivités territoriales, les ministères, les centres techniques ou les entreprises.

Un lien étroit avec l’Industrie :

Le CEMAGREF gère un portefeuilles de contrats avec près de 200 partenaires du monde économique : industriels de l’eau et des déchets, équipementiers pour l’agriculture et l’agroalimentaire, transformateurs des industries alimentaires, bureaux d’études et sociétés de services…

Dans le secteur agroalimentaire, les collaborations se font avec des groupes industriels internationaux, comme avec des PMI très spécialisées. Dans celui des équipements agricoles, des accords existent avec de grands constructeurs européens et de nombreuses PME/PMI françaises. Le domaine de l’eau et le stockage des déchets sont des secteurs très particuliers, où l’équilibre est recherché entre les leaders du marché…

Nous retiendrons entre autres entreprises partenaires du CEMAGREF :

- DANONE, avec qui deux actions sont engagées dans le domaine du génie frigorifique,
- SIEMENS, dans le cadre d’une collaboration scientifique sur l’imagerie à résonance magnétique nucléaire,
- UNIR, association des grands transformateurs de l’industrie alimentaire, pour l’étude d’une technique originale de flux d’air ultra-propre en industrie alimentaire,
- la Lyonnaise des Eaux et la société France Assainissement, pour le suivi de l’exploitation des stations d’épuration à boues activées (élimination biologique de l’azote et du phosphore),
- l’ANDRA, avec qui le CEMAGREF étudie l’efficacité des systèmes d’étanchéité et de drainage installés en couverture du centre de stockage de déchets radioactifs de la Hague…

Ajoutons que le CEMAGREF et EDF ont signé, il y a huit ans déjà, un accord définissant le cadre de leur coopération dans le domaine de l’ingénierie de l’eau et des milieux aquatiques. Cet accord scelle un partenariat scientifique effectif depuis plus de 35 ans entre les deux établissements. Les thèmes de recherche développés en commun concernent cinq grands domaines : les ouvrages hydrauliques, les risques, la gestion de l’eau, la gestion des milieux, la sociologie.

Les produits de recherche et les activités

Le CEMAGREF a engagé plusieurs actions de fonds pour faciliter et structurer le transfert de ses résultats de recherche au monde des entreprises. La plus importante, couronnée de succès, est sans nul doute son partenariat développé avec le CEA-DTA et l’ESC Lyon, dans le domaine du marketing de la recherche. Une démarche innovante destinée à préparer les actions de transfert de demain !

Différents produits résultent déjà des recherches et des activités conduites au CEMAGREF. Les missions de l’Institut s’illustrent par de nombreuses publications (850 publications/an), des participations à des colloques (près de 400 par an), des expertises et conseils aux services publics, essais et analyses…

L’Institut se met au service des entreprises sous forme de prestations d’ingénierie dans de nombreux domaines. L’appui aux bureaux d’études dans des cas complexes constitue à la fois une valorisation et un enrichissement de ses compétences. Une attention particulière est portée aux méthodes de diffusion des innovations technologiques auprès des PMI, en particulier dans le secteur agricole et forestier. Le CEMAGREF gère d’ailleurs un portefeuille industriel riche de plus de 30 brevets et 11 logiciels commercialisés…. Notez qu'actuellement, un nouveau plan stratégique se prépare et sera mis en place courant 2004. Nous ne manquerons pas de vous en parler dans un prochain article… A suivre !

SD