Mars 2005 - n°97

Inauguration de la Centrale de micro-nano-technologie IEF-MINERVE - Université de Paris XI – Orsay

Le 24 novembre dernier, à Orsay, était inauguré la Centrale de micro-nano-tehnologie IEF – MINERVE. Dédiée aux microsystèmes et nanotechnologies, le projet MINERVE regroupe une quinzaine de laboratoires de la région parisienne. Parmi ceux-ci : l’Institut d’Electronique Fondamentale, l’IEF, implanté sur le centre scientifique d’Orsay. A la fois laboratoire de recherche et institut de formation, l’IEF développe ses activités autour des semi-conducteurs, des matériaux magnétiques et des nanotechnologies.

Grâce au financement du Contrat de Plan Etat-Région et du Ministère de la Recherche, la Centrale de Technologie initiale (dont il s’était doté en 1986) a pu étendre la surface de ses installations et acquérir de nouveaux équipements.
Gros plan !

L’Institut d’Electronique Fondamentale (IEF)

L'Institut d'Électronique Fondamentale est une Unité Mixte de Recherche CNRS / Université Paris-Sud XI, rattachée au Département des Sciences et Technologies de l'Information et de la Communication (STIC) du CNRS. Placée sous la direction de M. Jean-Michel LOURTIOZ, l’équipe de l’IEF se compose d’environ 30 chercheurs CNRS, 55 enseignants-chercheurs, 45 ingénieurs, techniciens et administratifs. Elle compte aujourd’hui plus de 70 doctorants et accueille environ 80 stagiaires chaque année.
L’IEF a été créé en 1962 sur le Centre Scientifique d'Orsay. Jusqu’au début des années 80, ses travaux de recherche s’articulent essentiellement autour du magnétisme et de l’électronique en général, puis s’orientent vers la "résonance magnétique nucléaire". Dès 1981, ils portentégalement sur "l’imagerie par résonance magnétique nucléaire", et intègrent quatre ans plus tard de nouveaux thèmes de recherche autour des semi-conducteurs, en particulier les "électrons balistiques", de l’optique guidée sur silicium et des circuits intégrés. Entre 1993 et 2000, s’imposent les recherches sur le nanomagnétisme des semi-conducteurs III-V et IV-IV ainsi que sur les microsystèmes. À la fin des années 90, les travaux sur les semi-conducteurs se trouvent encore renforcés, car liés au développement des télécoms. En parallèle, l’IEF s’intéresse aussi à l’élaboration de matériaux magnétiques et aux nano-technologies.
Aujourd’hui, les recherches menées à l'IEF portent sur les microsystèmes et les procédés associés, l'optoélectronique et la photonique, les composants microélectroniques, la conception de circuits intégrés et les architectures de machines, les matériaux semiconducteurs IV-IV, les matériaux magnétiques, les nanostructures. Un partenariat fort est développé avec le monde industriel, en particulier dans les secteurs de l’électronique, de l’optique et des télécommunications…

Le projet MINERVE

Le projet MINERVE regroupe les forces d’une quinzaine de laboratoires, répartis sur plusieurs sites franciliens : Orsay, ENS de Cachan, Plateau de Saclay et l’ESIEE de Marne-la-Vallée. L’ensemble concerne environ 200 chercheurs et enseignants-chercheurs, 40 personnels techniques et 150 doctorants et postdoctorants.
Le projet a trouvé son financement initial dans le cadre du Contrat de Plan Etat-Région (CPER) 2000-2006 avec un engagement à hauteur de 7,6 millions d'euros. Il est soutenu par le Ministère Délégué à la Recherche, le Centre National de la Recherche Scientifique, le Conseil Général de l'Essonne et le Conseil Régional d'Ile-de-France. Depuis son lancement, des aides complémentaires de la Région (hors CPER) ont été accordées par le biais d’un projet SESAME (2002) ainsi que du Conseil Général de l’Essonne par le biais du projet OPSAVE (2003), projet visant à structurer les laboratoires de recherche de l’Essonne dans le domaine de la photonique. Enfin, depuis 2003, la Centrale IEF-MINERVE bénéficie également d’un soutien dans le cadre du Réseau Technologique de Base (RTB) fondé par le ministère délégué à la Recherche. L’ensemble des investissements représente un coût total de 11,3 MEuros, dont environ 6 MEuros sont consacrés aux infrastructures et aux achats d’équipements de la Centrale IEF-MINERVE.

Le projet MINERVE repose sur une triple vocation :
la recherche, avec à la fois une base complète de moyens standards et deux axes spécialement dédiés aux nanotechnologies et microsystèmes,
la formation : formation initiale, formation à la recherche (écoles doctorales, formation d’ingénieur) et formation permanente axée vers les industriels,
le transfert de technologie vers les entreprises.

Entre autres thèmes développés dans le cadre de ce projet, s’imposent par exemple l’imagerie et l’analyse ultimes pour la nanophysique, les nanostructures, nanoélectronique, nanophotonique, l’interface Physique-Chimie-Biologie, ou encore, les microcapteurs chimiques et biologiques…
Autour de deux outils majeurs dont est dotée l'Université Paris-Sud Orsay - la Centrale de Technologie Universitaire (CTU) à l’Institut d’Electronique Fondamentale (IEF) et un microscope électronique en transmission pour la nano-analyse (STEM) implanté au Laboratoire de Physique des Solides (LPS) -, le projet MINERVE permettra de développer chez l'ensemble des partenaires des moyens innovants d'élaboration, d'imagerie et de caractérisation…

La Centrale de Technologie Universitaire (CTU)

Depuis 1986, l’Institut d’Electronique Fondamentale disposait d’une centrale de technologie dédiée essentiellement à la filière silicium qui avait déjà pour mission le soutien à la recherche, la formation et le service pour les laboratoires de l’Université et les entreprises. Le financement du CPER a permis d’étendre la surface de la Centrale et d’acquérir de nouveauxéquipements. Depuis l'ouverture des nouvelles salles en novembre 2004, la CTU comporte au total 560 m2 de salles blanches et 220 m2 de salles grises , auxquelles se rajoutent des salles d’élaboration de matériaux en couches minces. De nouveaux équipements, indispensables pour faire face à l'évolution des micro- et nanotechnologies, y sont installés. Ces instruments permettront de constituer une chaîne complète de micro- et nanofabrication de base adaptée à l'accueil des partenaires extérieurs, tout en renforçant les spécificités thématiques de MINERVE.

Outre les projets de micro- nano- technologie directement pilotés par l’IEF, la Centrale est ouverte aux projets des laboratoires extérieurs, aux prestations, aux grands groupes, aux PME/PMI et aux start-up dans le cadre de collaborations. Il est ainsi notamment prévu qu’au moins 15 % du temps d’utilisation des équipements soit dévolu aux projets pilotés par des laboratoires publics extérieurs ainsi qu’aux prestations ou interventions ponctuelles pour des partenaires.
Citons, parmi les projets extérieurs pilotés par des laboratoires publics, en cours ou en phase de démarrage : la nano-structuration de surfaces pour le greffage moléculaire (Institut Curie, Paris), la fabrication de nano-capteurs de champ magnétique en La2/3Ca1/3MnO3 (ICMA Barcelone), la préparation de substrats pour biopuces (CGM, Gif-sur-Yvette)…

Concernant les prestations pour les entreprises locales, l’IEF a acquis une solide expérience de valorisation lors des années antérieures. Les moyens de micro-technologie ont notamment été mis à disposition pour des dépôts de matériaux en couches minces (THALES, Orsay), la fabrication de réseaux sur silicium (JOBIN-YVON SA, Longjumeau), la réalisation de micro-thermocouples (CEA, Gif-sur-Yvette), les caractérisations dimensionnelles (NEMOPTIC, Magny les Hameaux, TEKELEC SYSTEMS, Villebon)….
Cette activité d’échange avec les entreprises locales s’est encore accrue à travers les liens que l’Université Paris-Sud entretient avec OpticsValley.

Les moyens de micro- nano- technologie développés maintenant dans la CTU permettront par ailleurs d’accroître les transferts industriels vers des grandes entreprises telles que ALCATEL, ALTIS Semiconducteurs, ST Microelectronics et THALES, avec lesquelles l’IEF entretient des coopérations fortes et continues. Ces équipements, à la pointe de la technologie, font assurément de la Centrale MINERVE un pôle unique, d’envergure et de visibilité internationales !

SD

Principaux moyens matériels de la CTU

Dépôt : Effet Joule. Canon à électron. Pulvérisation cathodique. Dépôt électrolytique. P.E.C.V.D (deux générateurs). Nouvelles machines de dépôt spécialisées (ex: matériaux magnétiques pour l’électronique de spin) ;
Oxydation/recuits : Four d’oxydation. Four de recuit classique. Four de recuit rapide ;
Alignement de masques et photolithographie : Machine d’alignement simple face et double face avec alignement et collage de wafers sous vide. Dépôt de résine. Recuit de résine. Contrôle de dimensions, lithographie deep UV (248nm) ;
Nanomasqueur électronique basse énergie : (1- 30 keV) ;
Gravure : RIE . Plasma O2. IBE. KOH. Machine de gravure profonde du Si ;
Caractérisations physiques, optiques : Profilomètre mécanique. Ellipsomètre spectroscopique ;
Caractérisations physico-chimiques : Spectromètre infrarouge. MEB. Microanalyse X. AFM ;
Caractérisations électriques BF : 4 pointes. I(V,T). C(V,f,T). G(V,f,T) ; Diffraction X
Equipements micro-ondes : Analyseurs de réseau automatique HP8510 45MHz - 80 GHz et 45 MHz - 20 GHz . Analyseur de réseau HP8753D 30kHz - 6 GHz . Analyseur de spectre HP8563E (26,5 GHz)…
La compatibilité "substrats 100 mm" est assurée sur toute la chaîne de fabrication/caractérisation