Mai 2006 - n°110

Inauguration de l’Ecole Doctorale MAIN de l’Université Libre de Bruxelles

Le mercredi 26 avril 2006 a eu lieu l’inauguration de l’Ecole Doctorale Thématique (EDT) « MAIN » en sciences et ingénierie des MAtériaux, des Interfaces et des Nanostructures au sein de l’Université Libre de Bruxelles. Cette structure fait partie d’un vaste réseau mis en place par le Fonds National de la Recherche Scientifique (FNRS) à travers l’ensemble des institutions universitaires de la Communauté française de Belgique.

L’inauguration de l’Ecole Doctorale MAIN a été marquée par une réunion scientifique de grande ampleur dans le Forum du Campus de la Plaine de l’université. La première conférence a été donnée par le professeur Albert Fert, médaille d’or du Centre National de Recherche Scientifique français (CNRS), réputé pour être associé à la découverte fondamentale de la magnétorésistance géante et au développement de la « spintronique » dont les conséquences technologiques tant au niveau industriel que dans la vie quotidienne sont inestimables.

Sa conférence a été suivie de deux exposés d’éminents chercheurs belges : le professeur L. Piraux de l’université catholique de Louvain et le professeur P. Ghosez de l’Université de Liège. Le premier a mis en évidence la recherche belge dans le même domaine que le professeur Fert, tandis que le second a placé la recherche belge en sciences des matériaux, des interfaces et surtout des nanostructures dans le contexte européen. Les autorités du FNRS et des 3 académies interuniversitaires de la communauté française de Belgiqueétaient présentes à cette réunion.

70 équipes de recherche

L’Ecole Doctorale Thématique « MAIN » en sciences et ingénierie des Matériaux, des Interfaces et des Nanostructures regroupe près de 70 équipes de recherche complémentaires au sein desquelles près de 300 docteurs en sciences ou en sciences appliquées ontété formés ces cinq dernières années. Elle est rattachée aux Ecoles Doctorales suivantes : Ecole doctorale en sciences, Ecole doctorale en sciences agronomiques et ingénierie biologique et Ecole doctorale en sciences de l’ingénieur.

Les institutions concernées sont les 3 académies françaises de Belgique :

- Académie universitaire de Louvain : Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix de Namur et Université catholique de Louvain
- Académie universitaire « Wallonie-Bruxelles » : Faculté polytechnique de Mons, Université libre de Bruxelles et Université de Mons-Hainaut
- Académie universitaire « Wallonie-Europe » : Faculté des sciences agronomiques de Gembloux et Université de Liège.

Les objectifs de l’EDT MAIN sont de :

- promouvoir une recherche pluridisciplinaire associant les aspects fondamentaux et appliqués dans les domaines des matériaux (organiques, inorganiques et hybrides), des surfaces et interfaces et des nanosciences (nanostructures et nanotechnologies)

- d’assurer une formation et un encadrement de qualité aux doctorants réalisant une thèse dans ces domaines.

MAIN regroupe des équipes actives en physique, chimie, en sciences agronomiques et ingénierie biologique et sciences de l’ingénieur. Tout cela forme un ensemble cohérent qui aborde les phénomènes et les propriétés des matériaux, des interfaces et des nanostructures, toutes les échelles (du macroscopique à l’atome). Ce, par des approches expérimentales en laboratoire et sur les grands instruments de la recherche européenne, de modélisation, et pour ce qui concerne la synthèse, l’élaboration, la caractérisation, la mise en forme, la fabrication et la mise en œuvre, ainsi que le comportement en service.

Parmi les domaines de recherche des équipes, on peut citer les sciences de la matière condensée et de la matière molle, la thermodynamique, la mécanique, l’optique, la photonique, l’électronique, la micro et la nanoélectronique, la spintronique, la catalyse, l’électrochimie, l’ingénierie moléculaire, la physique et la chimie des systèmes biologiques…

L’éventail des méthodes expérimentales utilisées est large et va des méthodes organiques, des procédés de mise enœuvre des matériaux, des techniques de micro et nanofabrication aux méthodes spectroscopiques de la matière condensée, à toutes les microscopies, les techniques de mesure de propriétés mécaniques, la RMN, les mesures thermodynamiques, les mesures en microgravité, les méthodesélectrochimiques, etc...

Une partie importante de ces équipes de recherche s’est déjà regroupée depuis plus de 3 ans au sein du réseau wallon des nanotechnologies, NanoWal, dont les objectifs sont la formation des chercheurs et des industriels dans le domaine des nanosciences, des nanomatériaux et des nanotechnologies, la mise à disposition des grands équipements dans ce domaine et le transfert des nanotechnologies vers le tissu industriel wallon.

Le Réseau NanoWal a pour but de former un réseau de nanosciences et de nanotechnologies en Wallonie grâce la proximité des équipes académiques, leurs relations mutuelles déjà existantes afin de favoriser des interactions plus importantes entre les acteurs de ce domaine. Plus d’informations sur le site www.nano.be.

Former davantage les doctorants

L’EDT MAIN est surtout un outil de communication et de formation privilégié grâce à la participation des forces vives de la recherche en communauté française.

L’offre de formation poursuit des objectifs précis :

- compléter et approfondir la formation scientifique des doctorants dans leur domaine de recherche spécifique
- élargir la formation scientifique dans les domaines connexes
- acquérir une pratique à la communication scientifique orale et écrite
- encourager la mobilité.

Les doctorants qui seront formés au sein de cette école auront ainsi accès non seulement aux meilleures compétences et aux meilleurs équipements disponibles dans leur spécialité, mais seront en contact permanent avec un environnement scientifique actif et pluridisciplinaire qui englobera l’amont et l’aval de leur sujet de recherche. Ils suivront une formation doctorale comprenant d’une part une formation scientifique avancée (stages, séminaires, congrès…) et d’autre part une formationà la pratique à la communication orale et écrite (formation à la communication scientifique, séminaires, travaux enéquipe, rédaction d’articles et de rapports scientifiques mais aussi de projets de recherche).

Déjà, l’Ecole doctorale a participé à plus de 400 projets de recherche financés au niveau international, européen, national et régional. L’activité de recherche a généré la soutenance de 232 thèses de doctorat entre 2000 et 2005, et plus de 300 thèses sont en cours actuellement.

Fil rouge entre recherche fondamentale, recherche appliquée, développement de produits et de contrôle en service, l’Ecole Doctorale Thématique MAIN devrait permettre des transferts de compétences et de savoirs souvent rares en Communauté française. Par ailleurs, elle souhaite élargir ses partenariats et s’ouvrir à d’autres unités désireuses d’intégrer cette structure.

M. HASLÉ