Juin 2006 - n°111

Les LPO, Laboratoires Publics de l’Ouest, informent les professionnels sur les nouvelles réglementations en vigueur dans les filières agro-alimentaires

Depuis plusieurs années, les laboratoires départementaux des Côtes-d’Amor, du Finistère, d’Ille-et-Vilaine, de Loire-Atlantique et du Morbihan, ont choisi de mutualiser leurs expériences et leurs savoir-faire pour mieux répondre aux préoccupations des professionnels en matière de santé et de protection animale, de qualité et de sécurité alimentaire.
Ce travail de concertation a abouti, en 2001, à la constitution du réseau LPO, « Laboratoires Publics de l’Ouest ».

Concrètement, la création du réseau permet d’améliorer la gestion des laboratoires, notamment dans leurs aspects techniques :échanges d’informations et de procédés pour optimiser la prise en compte des nouvelles contraintes réglementaires, des différentes méthodes d’analyses, service rendu aux clients, communication…

Chaque année depuis 2001, déjà, les laboratoires membres du LPO participent ensemble au SPACE (Salon de la Production Animale Carrefour Européen), à Rennes. Le 12 avril 2006, pour la première fois, dans le cadre des changements réglementaires relatifs aux filières agro-alimentaires, ils ont organisé, à Josselin (Morbihan), une matinée de conférences à destination des professionnels.

Présidées par Mme Valérie BADUEL, directrice adjointe de l’AFSSA, ces premières Rencontres des LPO se sont structurées autour de l’intervention de spécialistes - dont Mme Rosine DANGUY (LDA 22), M. Bernard CARON (LDA 44), Mme Joëlle CARRIE (LDA35), M. Patrice JACOB (LDA 56), Mme Anne MOISAN (LDA 29) - sur les thèmes :

=> Règlement Zoonose et salmonelles : calendrier, filières concernées et implications techniques
La conférence a permis une présentation rapide et claire des textes communautaires qui organisent la prévention des zoonoses sur le territoire européen. Une réglementation qui rend obligatoire, selon un calendrier précis prévu jusqu’en 2010, la surveillance de certaines salmonelles dans les élevages de volailles, de porcs et les usines d’aliments.
L’accent a ensuite été mis sur les implications pratiques de ces obligations : fréquence et type de prélèvements, séritypes visés, méthodes d’analyses, coûts…
En participant au circuit de la normalisation, en testant les méthodes en conditions réelles, en proposant leur modification, les laboratoires du réseau LPO sont en mesure d’intervenir et d’agir pour simplifier les outils de contrôle.

=> Paquet Hygiène et nouveaux critères microbiologiques : comment transformer un bouleversement en opportunité réelle pour les filières alimentaires ?
La parution de l’ensemble des règlements européens du « Paquet Hygiène » et du « règlement critères » 2073/2005 entraîne un changement profond du droit alimentaire en étendant la mise en place de moyens de maîtrise de la sécurité alimentaire, depuis la production primaire jusqu’au consommateur. L’arrivée de ce nouveau règlement est l’occasion de réfléchir à la définition de critères d’hygiène des procédés et de germes témoins plus pertinents que ceux qui étaient imposés en 1979. Les opérateurs doivent obtenir aujourd’hui des responsables de laboratoire un réel support scientifique et une compétence en écologie microbienne pour les aider à choisir entre E-coli, entérobactéries, Clostridium… et définir des critères nécessaires et suffisants pour chaque produit dans le cadre de véritables études HACCP des process. La prise en compte prévisionnelle de l’évolution des produits jusqu’à la DLC, à l’aide de tests de vieillissement mieux adaptés ou de challengetests, s’inscrit également dans les exigences du nouveau règlement.

? Résidus d’antibiotiques dans les aliments : ce que les nouvelles méthodes détecteront…
L’utilisation des antibiotiques dans les filières animales est de plus en plus discutée. Les risques réels ou supposés liés à leurs résidus dans les aliments (toxicité résiduelle, antibiorésistance, sensibilisation) sont à l’origine de contrôles qui se renforcent.
Les pouvoirs publics ont la responsabilité de la mise en place de« Plans de Contrôle » officiels dont les objectifs et les modalités répondent à des impératifs réglementaires précis, d’origine européenne pour l’essentiel (respect des Limites Maximales de Résidus, absence de substances interdites…). Au-delà du respect de ces normes obligatoires, les producteurs d’aliments peuvent poursuivre des objectifs propres vis-à- vis de ces résidus : gestion de la production, paiement des matières premières, communications spécifiques (labels)…
Que ce soit pour la détection en première intention ou pour la confirmation, de nouvelles techniques apparaissent, réputées selon les cas plus sensibles ou plus rapides, moins chères ou encore plus polyvalentes (LC/MS/MS ; « Premi Test »…). L’évolution des techniques de détection des résidus devrait permettre d’envisager de nouvelles pistes de travail pour fiabiliser la production et/ou rassurer le consommateur, à condition d’en connaître les limites et de savoir les utiliser à bon escient…

=> Mycotoxines : changements réglementaires et analytiques
Qu’il s’agisse des matières premières ou des produits finis, la problématique « mycotoxines » fait aujourd’hui partie intégrante du dossier de la sécurité alimentaire. L’Union Européenne renforce son arsenal réglementaire sur le sujet. Quelle(s) mycotoxine(s) rechercher ? Comment prélever un échantillon représentatif pour envoi au laboratoire ? Qu’attendre des méthodes analytiques émergentes ? Faut-il préférer les méthodes multi ou mono résidus ? Les chimistes des LPO se proposent de vous faire partager leur expérience de laboratoire de contrôle situé à l’interface entre professionnels, réglementation et Autorités Compétentes (DSV et DGCCRF).

Au-delà des conférences, une large place a été accordée au dialogue et à l’échange de questions-réponses entre la salle et les intervenants. Plus de 150 personnes ont ainsi participé à ce premier rendez-vous. La plupart exercent en tant que ingénieurs qualité, vétérinaires, conseillers hygiène, responsables de restauration, chargés de mission métiers de la bouche, directeurs de recherche, inspecteurs de salubrité, responsables et techniciens de laboratoire, éleveurs… de la région Bretagne et de Loire-Atlantique.
« L’enjeu aujourd’hui pour le Réseau est de pérenniser ces Rencontres des LPO, afin d’en faire un rendez-vous annuel pour les professionnels et les clients des laboratoires », nous confie Mme Estelle BILGER, chargée de communication pour le Conseil Général du Morbihan.
« Nous envisageons dans cette optique une seconde édition en 2007, qui pourrait, à nouveau, avoir lieu à Josselin en Morbihan, ville centrale et facile d’accès pour la majorité des professionnels et des clients qui viennent en majorité des différents départements représentés par le réseau… »

Le thème, encore indéfini à ce jour, sera fixé en fonction de l’actualité. « Santé animale, sécurité alimentaire, qualité de l’eau… les sujets ne manquent pas dans les domaines de compétences des LPO ! », conclut Mme BILGER.

S. DENIS