Septembre 2006 - n°113

L’INRA décerne ses premiers « Lauriers »

Le 8 juin 2006, à Paris, ont été remis les premiers « Lauriers de l’INRA », par Dominique BUSSEREAU, ministre de l’Agriculture et de la pêche, François GOULARD, ministre délégué à l’Enseignement supérieur et à la recherche, Jacques Samarut, président du conseil scientifique de l’Inra directeur-adjoint de l’École normale supérieure de Lyon et Henri REVOL, président de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques.

Cinq prix attribués

- Le Laurier de la recherche agronomique, prix d’excellence scientifique, est attribué sous l’égide d’un Jury international, présidé par M. Jacques SAMARUT, Président du Conseil scientifique de l’INRA et directeur adjoint de l’Ecole Normale Supérieure de Lyon à une personnalité qui a contribué d’une manière exceptionnelle au rayonnement de la recherche agronomique. Il couronne l’ensemble de l’œuvre et la carrière d’un chercheur de renommée internationale. Le lauréat 2006 est en quelque sorte le père de la génomique fonctionnelle chez les plantes ; il a su conduire ses travaux jusqu’au brevet et à l’innovation…

- Le Laurier « Jeune chercheur » distingue le travail d’un chargé de recherche nouvellement recruté à l’INRA. « Vous verrez que pour certains, la valeur n’attend pas le nombre des années ! », déclare Mme Marion GUILLOU, Présidente Directrice Générale de l’INRA.

- Le Laurier « Ingénieur » récompense la contribution remarquable d’un ingénieur dans le développement méthodologique, la valorisation des résultats de recherche ou dans l’administration de la recherche.

- Deux Lauriers « appui à la recherche » enfin sont attribués à deux techniciens dont la contribution est exemplaire dans leur travail en appui à la recherche. « Cette année, les lauréats sont récompensés pour leur apport très particulier et significatif dans des activités d’expérimentation, de formation et de transfert », ajoute Marion GUILLOU.

Pour Marion GUILLOU, « les Lauriers de l’INRA ont l’ambition de récompenser à la fois l’excellence scientifique et la dimension humaine, inventive et collective des métiers de la recherche, mais aussi cette dimension éthique, essentielle dans l’exercice de nos métiers. Ce sont, en effet, ces femmes, ces hommes, ces compétences, ces qualités qui ont permis à l’INRA depuis soixante ans, d’être en capacité de se mobiliser pour répondre aux nouvelles questions de recherche et pour innover… »

Au travers ces Prix, l’INRA souhaite ainsi honorer la créativité, les compétences remarquables que l’on rencontre à l’INRA, et mieux faire connaître les métiers de la recherche. « L’histoire de chacun des lauréats est passionnante : du colza et des allers et retours fantastiques entre la recherche fondamentale et la sélection de semences productives, en passant par la relance du porc créole, les analyses génétiques au service de la recherche comme de l’élevage, les travaux économiques les plus originaux ou l’expérimentation en viticulture», complète la Présidente Directrice Générale de l’INRA. « Les femmes et les
hommes que nous honorons aujourd’hui ont de beaux résultats à leur actif… »
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Le palmarès des lauréats

- Le Laurier de la recherche agronomique :
Georges PELLETIER, 63 ans, est ingénieur agronome et docteur ès sciences. Il a dirigé la Station de génétique et d’amélioration des plantes au centre INRA de Versailles-Grignon, de 1991 à 1999. Il a ensuite contribué à la mise en place du consortium de génomique végétal français, Génoplante, dont il est aujourd’hui président du directoire. Sa contribution aux sciences agronomiques est exceptionnelle. Il a permis à l’INRA de jouer un rôle pionnier dans les recherches sur la plante modèle Arabidopsis thaliana et la génomique fonctionnelle des plantes. Il mit au point la technique de mutation in planta pour cette espèce (ses articles scientifiques restent parmi les plus cités sur ce sujet) et a créé l’une des premières collections de lignées d’insertion chez cette espèce largement utilisées aujourd’hui dans le monde. Il a aussi appliqué ses découvertes à la mise en œuvre d’innovations pour l’amélioration des semences, à travers notamment un brevet très largement utilisé pour la création de variétés de colza.

- Le Laurier « Jeune chercheur »
Stéphane DE CARA, 32 ans, est docteur en sciences économiques de l’Université de Paris X, chercheur dans l’unité mixte de recherche INRA – INA P-G « Economie publique » du centre INRA de Versailles-Grignon.
Ses travaux portent essentiellement sur l’analyse des relations entre politiques agricoles et environnementales, avec un regard particulier sur les impacts économiques qu’engendrent la réduction des gaz à effet de serre et le stockage de carbone en agriculture et en sylviculture.

- Le Laurier « Ingénieur »
Marie-Yvonne BOSCHER, 48 ans, est ingénieur de recherche, directeur exécutif du Laboratoire d’analyses génétiques pour les espèces animales (Labogena) au centre INRA de Jouy-en-Josas. Elle pilote depuis 1994 ce groupement d’intérêt économique en relation principalement avec les éleveurs, les sélectionneurs et les organisations d’élevage et en a permis un développement rapide et harmonieux, assurant les transitions technologiques nécessaires, la gestion d’une unité de 60 personnes, et la mise en place de l’assurance-qualité.

- Le Laurier « appui à la recherche »
Edouard DESPOIS, 61 ans, est technicien de recherche en expérimentation animale au centre INRA d’Antilles-Guyane, responsable d’équipe. Il a consacré ses missions de technicien expérimentateur notamment à l’étude d’une race locale, le porc créole, utilisée comme modèle d’adaptation à la chaleur. Dans le prolongement de son activité d’expérimentation, il a contribué à la sauvegarde de cette race en Guadeloupe et joue un rôle essentiel dans le partenariat avec les professionnels de l’agriculture.
Jésus SANCHEZ, 55 ans, est adjoint technique de la recherche sur le domaine expérimental de Couhins, près de Bordeaux. Il a consacré toute sa carrière à la vigne et au vin. Ouvrier viticole à 15 ans, il contribue à la vinification de grands crus avant de rejoindre l’INRA en 1980 pour devenir premier maître de chai. Le jeune vignole de Couhins produit désormais des crus (Graves, crus classés) reconnus par les meilleurs spécialistes.

Aujourd’hui plus que par le passé, il s’agit d’anticiper et d’accompagner les évolutions de l’agriculture et des industries alimentaires en prenant impérativement en compte le double objectif de compétitivité économique des entreprises et de développement durable.

« Plus que jamais, les domaines d’intervention de l’INRA –l’agriculture, l’alimentation, l’environnement et les territoires – sont mobilisés pour répondre à ces interrogations », complète Marion GUILLOU. « La cérémonie des « lauriers de l’INRA » nous rappelle que les défis d’aujourd’hui seront relevés par les femmes et les hommes qui y travaillent, par leurs compétences, leur savoir-faire et leur engagement, se traduisant quotidiennement par des avancées, des découvertes, des innovations. Reconnaître et valoriser ces compétences, accompagner les mutations des métiers pour réussir les changements, attirer et accueillir de nouveaux talents, n’est-ce pas aussi cette ambition qui fera qu’aujourd’hui, comme demain, on aura envie de travailler à l’INRA ou avec l’INRA ?… »