Septembre 2006 - n°113

« Immunotechnologies – Développement et Valorisation des Innovations Diagnostiques et Thérapeutiques » : un Master de l’Université Paris 6

Depuis deux ans déjà, l’Université Pierre et Marie Curie – Paris 6 (UPMC) propose aux étudiants scientifiques, notamment aux médecins, pharmaciens, vétérinaires et ingénieurs diplômés en sciences, une formation complémentaire intitulée « Immunotechnologies– Développement et Valorisation des Innovations Diagnostiques et Thérapeutiques ». Ce parcours de spécialisation est développé en 2ème année du Master Sciences et Technologies, mention « Biologie Moléculaire et Cellulaire ».

M. Fabien DEPIS, formé dans le cadre de ce cursus et actuellement en poste au sein de la société Novimmune, nous présente cet enseignement, conçu en relationétroite avec les industriels.

Une formation à vocation internationale, au plus près des entreprises

La formation « Immunotechnologies – Développement des Innovations Diagnostiques et Thérapeutiques » est ouverte depuis septembre 2004 dans le cadre de la mise en place du système LMD à l’Université Paris 6. Ses objectifs sont multiples :

=> offrir aux étudiants une formation en immunotechnologies à vocation internationale ;
=> se rapprocher des entreprises de biotechnologies grâce à la constitution d’un réseau de partenaires ;
=> faciliter l’insertion professionnelle des jeunes diplômés par des projets de spécialisation et des stages menés au sein des entreprises.

Afin d’optimiser la qualité pédagogique de la formation, plusieurs sites ont été choisis sur Paris pour accueillir les étudiants : le campus de Jussieu, le Centre de Recherches Biomédicales des Cordeliers, le centre hospitalo-universitaire de l’hôpital Salpêtrière, et l’Institut Pasteur.

Ce parcours de master réunit chaque année une quinzaine d’étudiants de diverses formations ; une opportunité de favoriser les échanges interdisciplinaires !

Au programme…

Le cursus « Immunotechnologies » de l’UPMC associe formations théorique et pratique afin de rendre les étudiants rapidement opérationnels durant leur stage en immersion dans les entreprises. En parallèle des 150 heures de cours magistraux, sont ainsi planifiées 80 heures de travaux pratiques organisés sous forme de stages à temps plein, 50 heures de travaux d’études dirigés, 60 heures d’Apprentissage Par Projet (APP), auxquelles s’ajoute un stage de 6 à 9 mois réalisé en entreprise dès le mois de janvier (R&D, consulting, valorisation de la recherche…).

La formation aborde des aspects purement scientifiques, mais également des thèmes au plus près des préoccupations du monde professionnel. Au programme :

=> deux modules de spécialisation scientifique : l’un traitant des Immunothérapies, Thérapies cellulaires et géniques ; et l’autre, des anticorps monoclonaux et leurs dérivés, des outils d’analyse, de diagnostic et de thérapeutique, comprenant une formation pratique approfondie de cytométrie en flux ;

=> un module en immersion avec le monde des entreprises de biotechnologies, divisé en trois parties : 1/ la démarche scientifique du développement du médicament depuis le modèle expérimental jusqu’aux essais cliniques ; 2/ les aspects réglementaires traitant des brevets, de la législation, du contrôle qualité de la production et de la bioéthique ; 3/ la valorisation de la recherche par le transfert de technologies et l’importance de la communication ;

=> un module de spécialisation, au choix, abordant des aspects plus pratiques : Immunomonitorage (tétramères, ELISpot, Détection de cytokines intracellulaires…), Clonage et génération d’anticorps simple chaîne…

=> un module d’apprentissage par projets (APP) dont l’objectif vise à former les étudiants au management projet. Cette année, quatre projets ont été menés : promotion de la formation, création d’une association des anciens étudiants de la formation, création d’un site web présentant cette association, réalisation d’un guide des métiers de l’immunotechnologie.

=> un module d’ouverture, proposant des spécialités d’autres masters telles que la valorisation de la recherche et les innovations biomédicales, ou encore, les conférences de génomique / protéomique à l’Institut Pasteur.
Parmi les intervenants, on compte des enseignants-chercheurs universitaires, des médecins, des chercheurs à l’interface entre la recherche académique et industrielle, et des entrepreneurs de divers secteurs : propriété intellectuelle, consulting, financement/business développement/études de marché, développement cliniques…

Les étudiants bénéficient ainsi d’une large vision du monde professionnel et acquièrent un savoir-faire très recherché, notamment par la maîtrise de techniques de pointe telles que RT-PCR, production et purification de protéines recombinantes, ELISA/ELISPOT, immunofluorescence & cytométrie en flux, analyse in silico…

Une forte implication des professionnels

L’équipe pédagogique est constituée d’enseignants-chercheurs de l’UPMC : Bertrand Bellier, Isabelle Cremer, Sylvain Fisson, Stéphanie Graff-Dubois et Adrien Six. De nombreux intervenants professionnels (Sanofi-Aventis, L’Oréal, Novimmune, LFB, cabinet Regimbeau…) participent également à la formation « Immunotechnologies» et offrent volontiers leurs domaines de compétences : gestion de projets, recherche et développement de médicaments, législation relative à la propriété intellectuelle, recherche de partenaires financiers…

Lors de la mise en œuvre de ce cursus, le programme a d’ailleurs été défini par Paris 6 l’équipe pédagogique, après consultation de plusieurs industriels déjà identifiés comme partenaires potentiels de la formation. Notez ainsi, en particulier, que France Biotech et Paris-Développement ont été sollicités et sont directement impliqués dans l’élaboration des activités proposées.
La formation évolue donc en fonction des besoins du marché, à la suite des discussions engagées avec les industriels partenaires et dans le cadre de la procédure d’évaluation mise en place. Pour exemple, cette année, deux enseignements ont été ajoutés à la demande de certaines entreprises accueillant les stagiaires : un atelier pratique de cytométrie en flux et un nouveau module formant à la gestion de projet en situation réelle.

Conformément à la démarche qualité mise en œuvre et pour répondre aux recommandations d’organismes tel que le Leem, il est désormais prévu de renouveler 10 à 20 % du contenu de la formation tous les deux ans. Cette « révision » touche aussi bien les thématiques abordées au sein de chaque module ou activité, que l’organisation même de ces activités ou les modalités d’évaluation.

Concluons en précisant que cette formation à visée internationale ouvre aux diplômés des perspectives de recrutement au sein des starts-ups de biotechnologie comme des grands groupes pharmaceutiques. Les postes visés sont tout aussi bien ceux d’ingénieur d’étude, de technico-commercial, de consultant, de chef de projet, d’attaché de recherche clinique (ARC)… Les étudiants formés peuventégalement s’engager dans une carrière de chercheur au sein de laboratoires académiques ; ils poursuivent alors leurs études par une thèse doctorale industrielle encadrée dans une unité de recherche publique (contrat CIFRE)…

SD