Mars 2007 - n°119

Le Pôle Cancer-Bio-Santé Midi-Pyrénées prend forme…

Midi-Pyrénées et Toulouse ont créé un pôle de compétitivité Cancer-Bio-Santé (Pôle CBS) qui a été labellisé par l’Etat le 12 juillet 2005. Il regroupe environ 15 000 personnes dont 3 650 chercheurs publics et privés et plus de 200 entreprises.

Eurobio 2006 a été l’occasion pour les entrepreneurs de la région Midi-Pyrénées, accompagnés par les différentes structures d’accueil locales, de mettre en avant le pôle de compétitivité Cancer-Bio-Santé grâce à deux conférences le 25 octobre :
- « Thérapie ciblée des lymphomes anaplasiques à grandes cellules : recherche d’inhibiteurs », par Christian Bailly de l’Institut de Recherche Pierre Fabre (IRPF)
- « Un projet technologique pour améliorer l’efficacité thérapeutique des anticorps monoclonaux », par Remi Urbain du Laboratoire français du Fractionnement et des Biotechnologies (LFB) et Patrick Brune de la Société Millegen.

De nombreux auditeurs tant français qu’internationaux ont pu mesurer l’impact de ce pôle sur la région Midi-Pyrénées et l’ensemble des acteurs présents a joué la carte de la solidarité autour du défi que représente le pôle.

Un pôle de compétitivité important

Le cancer touche 800 000 personnes en France et est responsable de 150 000 décès par an. Un véritable enjeu en matière de santé publique qui a amené Jacques Chirac, le Président de la République, à mettre en place en 2003 le « Plan Cancer ». Depuis, de nombreux cancéropôles inter-régionaux ont fleuri un peu partout en France.
Le Pôle de compétitivité Cancer-Bio-Santé regroupe les principaux acteurs évoluant dans la lutte contre le cancer en Midi-Pyrénées :
- les activités cliniques et médicales (CHU de Toulouse, de Limoges, ICR, secteur libéral, réseau Oncomip, Etablissement Français du Sang)
- les établissements de recherche
- les industriels de l’agroalimentaire
- les industriels de la Pharmacie
- les industriels des Biotechnologies,
- les industriels des Sciences et Technologies de l’Information
- les Universités et Grandes Ecoles
- les Institutions.

Il représente plus de 20 000 emplois privés dont plus de 10 000 en R&D dans les entreprises, auxquels s’ajoutent près de 9 000 personnes en recherche publique.
Par ailleurs, il s’appuie également sur le Cancéropôle de Toulouse-Langlade en cours d’aménagement sur l’ancien site d’AZF. Sur 220 ha, le cancéropôle va regrouper à terme un pôle de recherche privée avec le développement de Sanofi-aventis et l’implantation des Laboratoires Pierre Fabre, un pôle clinique qui mutualise l’ensemble des forces en cancérologie (la Clinique Universitaire du Cancer), un futur centre d’expertise sur le cancer, l’Institut des Technologies Avancées des Sciences du Vivant (ITAV) et une pépinière d’entreprises dédiée aux sciences du vivant.

Missions et projets de recherche

Sa mission centrale est la prise en compte globale de l’Homme sain comme du malade par la prévention, notamment par l’alimentation et par l’accélération du traitement de la maladie. Le Pôle va assurer un croisement entre la formation, la recherche et l’industrie, en favorisant les synergies entre tous ses acteurs et les projets pluridisciplinaires. Il a ainsi pour double objectif d’une part de favoriser les innovations thérapeutiques au bénéfice du patient, mais aussi de créer de la richesse (création d’entreprises, partenariats, propriété intellectuelle, innovations) et de nouveaux emplois.

Pour cela, il s’est donné plusieurs missions :

- Encourager les coopérations entre tous les acteurs,
- Favoriser la découverte de nouveaux médicaments ou traitements contre le cancer (issus de collaborations public/Privé et de projets transversaux, de nouvelles technologies (biotechnologies, nanotechnologies)
- Accompagner/accélérer un saut technologique en recherche bio-médicale

Le Pôle de compétitivité Cancer-Bio-Santé mène 38 projets de R&D associant industrie, recherche et soin. Ces projets s’appuient sur des axes thématiques définis que sont la prévention, le diagnostic, le traitement et l’accompagnement des malades.

Quelques exemples de projets phares :

- Projet 1 : Nouvelles approches technologiques pour produire des anticorps monoclonaux recombinants de classe IgA compatibles avec une utilisation thérapeutique en cancérologie. Partenaires : Cayla-invivogen, Glycode, B Cell Design, CNRS/Université de Limoges.
- Projet 2 : Thérapie ciblée des lymphomes anaplasiques à grandes cellules : recherche d’inhibiteurs de la protéine ALK. Pilotage : Laboratoires Pierre Fabre, Institut de Recherche Pierre Fabre. Partenaires : Inserm U563 (Centre de Physiopathologie de Toulouse Purpan), Société GTP Technology-Labège.
- Projet 3 : Validation chez l’animal du récepteur TrkB comme cible pour des agents thérapeutiques anti-métastatiques. Pilotage : Laboratoires Pierre Fabre, Institut de Recherche Pierre Fabre. Partenaires : Société Vectalys, UMS 2646, CNRS, Pierre Fabre, ISTMT, Inserm U573, Centre Paul Broca, Paris.
- Projet 4 : HuMabFc / Ingénierie génétique de la région Fc des anticorps en vue de l’amélioration de l’efficacité thérapeutique des anticorps monoclonaux. Partenaires : Laboratoire français du Fractionnement et des Biotechnologies (LFB), Millegen SA, Unité Inserm U589 / CHU Rangueil.

Au sein du Pôle de compétitivité présidé par Roland Bugat, cancérologue à l’Institut Claudius Regaud, l’ensemble des partenaires a créé en octobre 2005 l’Association Cancer-Bio-Santé qui a pour rôles d’assurer son animation, d’assurer une veille concurrentielle et développer un label d’excellence et enfin d’accroître la visibilité internationale du pôle, C’est aussi un lieu de débats et d’échanges entre les membres du pôle.

La Région Midi-Pyrénées se situe parmi les régions européennes les plus dynamiques en R&D. Le projet médical et scientifique, concrétisé par la Clinique Universitaire du Cancer au sein du Cancéropôle Toulouse-Langlade, donne la priorité à la recherche et à l’innovation dans la lutte contre le cancer. La région a d’ailleurs apporté une aide de 4 millions d’euros pour le seul site de Langlade (ITAV et pépinière). Midi-Pyrénées est donc une des rares régions à pouvoir disposer d’une chaîne de valeur autour de la thérapie anticancéreuse aui va de la recherche fondamentale, la recherche technologique, la recherche clinique, jusqu’à l’industrialisation des produits...

MH