Mai 2007 - n°121

Montpellier SupAgro, un « Grand Etablissement » d’avenir !

Etablissement unique d’enseignement supérieur agronomique en Région Languedoc-Roussillon, membre d’Agropolis International et membre fondateur du RTRA « Recherche agronomique et développement durable », Montpellier SupAgro vient de prendre un envol prometteur…

Le 13 décembre 2006, Dominique Bussereau, ministre de l’Agriculture et de la Pêche, a présenté en Conseil des ministres deux décrets : l’un donnant naissance au Centre international d’études supérieures en sciences agronomiques (Montpellier SupAgro) et l’autre, concernant la naissance de l’Institut des sciences et industries du vivant et de l’environnement (Agro ParisTech). Ces deux établissements s’inscrivant dans la politique de réorganisation de l’enseignement agricole en sept pôles de compétences régionaux, visibles et attractifs.

Nous allons nous intéresser plus particulièrement à Montpellier SupAgro qui permet à la région Languedoc-Roussillon de regrouper la totalité du dispositif de formation en un établissement unique : l’Ecole nationale supérieure agronomique de Montpellier (ENSAM), le Centre nationale d’études agronomiques de régions chaudes (CNEARC), le Département des sciences et industries agro-alimentaires en régions chaudes de l’Ecole nationale supérieure des industries agricoles et alimentaires (ENSIA), le Centre d’expérimentation pédagogique (CEP) de Florac.

Recherches et formations de haut niveau

Piloté par Gérard Matheron depuis deux ans, le projet de Montpellier SupAgro s’est mis en place dans un environnement propice à son développement vers l’international. Ses équipes de formateurs de haut niveau, composées d’enseignants-chercheurs, de chercheurs, d’ingénieurs et de professionnels sont renforcées par des services administratifs engagés dans une démarche qualité.

Le projet scientifique et pédagogique de Montpellier SupAgro intègre les activités de recherche et de formation dans les quatre domaines du Pôle : l’Agriculture, l’Alimentation, l’Environnement et la Biodiversité. Il s’inscrit dans une perspective de développement durable avec la volonté d’une ouverture affirmée sur la Méditerranée et les Pays du Sud.

Le projet comporte également 3 autres axes :

- l’élaboration d’une politique de relations internationales concertées
- la définition et la mise en œuvre d’une stratégie commune de valorisation et de transfert des connaissances issues de la recherche
- le développement d’une logistique commune pour les 3 campus agronomiques et la mutualisation de leurs équipements.

Par ailleurs, Montpellier SupAgro dispose depuis sa création de trois établissements :

- Une antenne à Florac, située au cœur du Parc national des Cévennes et d’un vaste territoire classé Réserve de biosphère par l’UNESCO. Véritable base avancée dans les territoires ruraux et lieu de formation associant approches théoriques et pratiques de terrain, SupAgro Florac offre un centre de ressources ouvert comprenant un centre de documentation, d’équipements multimédia et un atelier audiovisuel…
- Un Institut des régions chaudes qui a pour vocation de porter l’ensemble des formations de Montpellier SupAgro dédiées aux thématiques des régions méditerranéennes et tropicales. L’institut a pour mission de contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire, à l’augmentation de revenus des populations rurales, à la gestion durable des ressources naturelles et au développement du secteur agro-industriel dans les Pays du Sud. Les formations diplômantes de cet établissement s’adressent en priorité aux étudiants étrangers en formation initiale ou continue et aux étudiants français voulant travailler outre mer : diplôme d’ingénieur des industries agro-alimentaires de régions chaudes, diplôme d’ingénieur de spécialisation en agronomie tropicale, Master « Agriculture, Agronomie et Agro-alimentaire »…
- Un Institut des hautes études de la vigne et du vin (IHEV) qui consacre l’excellence de l’établissement en matière d’enseignement et de recherche dans le domaine de la viticulture œnologie depuis la fin du XIXe siècle.

Vers un PRES d’envergure

Largement ouvert sur le Méditerranée et les Pays du Sud, Montpellier SupAgro va compter près de 1 100 étudiants qui se répartiront entre les 3 cursus d’ingénieurs et un large éventail de formations initiales et continues, inscrites dans le référentiel européen LMD (Licence, Master, Doctorat). Pour garantir la qualité de ses enseignements et continuer à développer son offre de formation, Montpellier SupAgro va s’appuyer plus fortement encore sur ses 21 unités mixtes de recherche qui l’associent à l’INRA, au CIRAD et ses autres partenaires scientifiques, tous membres d’Agropolis international. Cela lui permettra de renforcer ses activités de transfert de technologies, de valorisation des connaissances issues de la recherche, d’appui à l’innovation et à la création d’entreprises, de diffusion de la culture scientifique et technique, au service d’un développement plus équitable et plus durable.
Les formations professionnelles diplômantes répondent à l’évolution des métiers. Quelques exemples de parcours parmi les différentes orientations proposées :
- Licence professionnelle pour des métiers d’assistants ingénieurs (Agriculture raisonnée, viticulture, gestion agricole, informatique industrielle…)
- Ingénieur Agronome (Bac +5) avec 12 spécialisations
- Ingénieur des industries agro-alimentaires des régions chaudes
- Ingénieur de spécialisation en agronomie tropicale avec 4 spécialisations
- Master professionnel d’Ecole d’ingénieur
- Masters recherche
- Doctorat…

Montpellier SupAgro a été créé sous statut d’établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel (EPSCP), dans sa variété « Grand établissement » (code de l’éducation). Le statut d’EPSCP, créé en 1984, confère aux établissements concernés une capacité académique entière et une autonomie pédagogique et scientifique. Les statuts des Grands établissements peuvent déroger sur de nombreux points en vue de s’adapter à leurs spécificités et de leur conférer souplesse et réactivité. Il existe dorénavant 18 Grands établissements dont 16 en région parisienne (Collège de France, l’Ecole centrale, Conservatoire national des arts et métiers, Muséum d’histoire naturelle…).

Montpellier SupAgro a par ailleurs contribué à la création du Réseau Thématique de Recherche Avancée (RTRA) « Recherche agronomique et développement durable » de Montpellier en octobre dernier (Voir article Gazette n° 115 novembre 2006). Après la rénovation des statuts d’Agropolis international, le pôle agronomique de Montpellier devrait prochainement évoluer vers un autre objectif : la mise en place d’un grand Pôle de recherche et d’enseignement supérieur (PRES), généraliste et pluridisciplinaire, regroupant la totalité de la communauté scientifique régionale. Son statut juridique et sa mise en place sont en cours de discussions.

En attendant, la région Languedoc-Roussillon peut s’enorgueillir d’être la seule région française à bénéficier, dans le même domaine, de la création d’un Grand Etablissement et d’un RTRA.

M. HASLÉ