Décembre 2007 - n°127

Zoom sur le partenariat développé entre le CNRS et les Laboratoires Pierre Fabre - Un exemple de recherche pharmaceutique, du fondamental au développement

Dans le domaine de la santé et du médicament, le rapprochement des recherches fondamentales et industrielles est devenu irréversible. Ce processus s’accélère aujourd’hui et devrait profiter tant à la recherche publique qu’à l’industrie pharmaceutique.

Le CNRS et les Laboratoires Pierre Fabre ont très tôt perçu les bénéfices que peut apporter la mise en commun des expertises, savoirs et savoir-faire du secteur public et du secteur privé. Etre partenaires constitue un élément-clé de leur objectif commun : la meilleure compréhension des pathologies et la découverte de nouveaux médicaments.

Allier connaissances fondamentales et expertise industrielle

De nombreuses collaborations ont vu le jour entre le CNRS et les Laboratoires Pierre Fabre, notamment pour le développement de la Navelbine (vinorelbine), anticancéreux découvert dans les années 80 par le professeur POTIER et son équipe de l’Institut de Chimie des Susbtances Naturelles (ICSN, Gif-sur-Yvette). Ces relations, fédérées dès 1993 par la mise en place d’un contrat-cadre, ont atteint en 1999 un nouveau palier avec la création de deux laboratoires communs, alliant les savoir-faire et les ressources des deux partenaires.

Le CNRS apporte ses connaissances fondamentales pour l’identification et la caractérisation de nouvelles cibles biologiques d’intérêt thérapeutique, comme la chimie des substances d’origine naturelle. Les Laboratoires Pierre Fabre mettent à disposition leur expertise industrielle dans les domaines des susbtances naturelles et de la chimie médicinale, ainsi que dans la recherche et le développement de « candidats-médicaments ».

L’Institut de sciences et technologies du médicament de Toulouse (ISTMT), une nouvelle étape pour le partenariat CNRS - Pierre Fabre
Créé en janvier 2003, l’Institut de Sciences et technologies du médicament de Toulouse (ISTMT) regroupe trois unités mixtes de recherche :
Le Centre de recherche en pharmacologie – santé (CNRS / Pierre Fabre Médicament), unité de pharmacologie oncologique, travaille à l’identification de nouvelles cibles d’intérêt thérapeutique dans le domaine du cancer, l’étude du mécanisme d’action de nouvelles molécules « candidats médicaments » et la mise au point de nouveaux outils de recherche.

L’Unité de Chimie des Substances naturelles bioactives (CNRS / Pierre Fabre Médicament) est chargée de la constitution de la bibliothèque d’extraits naturels ou de composés de synthèse, de la préparation des extraits naturels (plantes, organismes marins, insectes, micro-organismes), de l’isolement et de l’identification des composés ayant une activité biologique.

Le Centre de criblage pharmacologique (CNRS / Pierre Fabre Médicament) est spécialisé dans le criblage haut débit de cibles biologiques sur la librairie d’extraits et de composés mise à disposition par l’Unité de Chimie des substances naturelles bioactives. Il contribue également à l’isolement des composés naturels ayant une activité biologique.

Sous la direction de M. Jean Edouard GAIRIN, l’ISTMT regroupe aujourd’hui plus de 100 chercheurs, ingénieurs, techniciens et stagiaires, travaillant dans des domaines variés : pharmacologie in vivo et in vitro, biologie cellulaire et moléculaire, biochimie, chimie médicinale et d’extraction, microbiologie, criblage à haut débit.

Afin d’accélérer la découverte de molécules innovantes, l’ISTMT s’est doté d’un plateau technique performant et a multiplié les collaborations nationales et internationales. Dans le domaine du cancer, notamment, l’Institut travaille en synergie avec le Centre de recherche en oncologie expérimentale (CROE) du groupe Pierre Fabre, situé sur le même site.
L’ISTMT ambitionne de se positionner comme pôle d’excellence en recherche dans les domaines des biotechnologies pharmaceutiques appliquées aux substances naturelles. Il sera tout naturellement impliqué dans le projet de Cancéropole de Toulouse et rejoindra le site de Langlade en 2009…

Le CNRS et l’industrie du médicament

Le CNRS compte cinq laboratoires communs avec l’Industrie :
=> trois avec les Laboratoires Pierre Fabre, regroupés au sein de l’Institut de Sciences et technologies du médicament de Toulouse (ISTMT) : Centre de recherche en pharmacologie – santé, Unité de Chimie de substances naturelles bioactives, et Centre de criblage pharmacologique.
=> un avec Bio-rad : modélisation et ingénierie des systèmes complexes pour le diagnostic, Montpellier ;
=> un avec BioMérieux : systèmes macromoléculaires et physiopathologie humaine, Lyon.

De 2000 à juin 2007 (hors thérapies génique et cellulaire), 15 licences ont été cédées pour des essais pré-cliniques et de phase I ; et 48 molécules à but thérapeutique ont été brevetées ; des molécules chimiques, nucléotidiques, peptidiques et anticorps, pour des pathologies très diverses : génétiques, orphelines, métaboliques, infectieuses et cancers…

Le CNRS a par ailleurs signé une convention de coopération avec ADIR-SERVIER.

Notez enfin que depuis 20 ans, le CNRS a essaimé une centaine de start-up en biotechnologie-santé (avec des chercheurs CNRS et/ou des technologies issues du CNRS). Parmi celles-ci, 22 concernent spécifiquement le domaine thérapeutique et le développement pharmaceutique.

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