Novembre 2006 - n°115
Le Laboratoire de Touraine
5 500 m2 et 120 spécialistes au service de la protection de l’environnement,
de la santé humaine et animale et de la qualité des productions
agro-alimentaires
De l’analyse d’une eau de puits, à
la décérébration d’une vache folle, en passant
par la caractérisation de la flore du lait utilisé pour l’élaboration
du fromage de Saint-Maure de Touraine, le Laboratoire de Touraine constitue
un pôle de R&D à la pointe de la technologie.
Depuis sa création par le Conseil Général d’Indre
et Loire en 1992, le Laboratoire a pour vocation de réaliser des analyses
assorties de formations, conseils, expertises, et de mener des recherches
pour soutenir la politique qualité de nombreux secteurs économiques
comme l’agriculture et l’élevage, l’agro-alimentaire,
l’industrie et l’environnement.
Gros plan !
L’union de deux laboratoires aux compétences
complémentaires
Le Laboratoire de Touraine est né du regroupement de deux structures
qui préexistaient dans le département d’Indre-et-Loire
:
=> le laboratoire d’analyse et recherche, dont l’activité
était tournée vers les analyses de l’environnement, le
contrôle sanitaire de l’eau, les analyses de composition du lait,
l’œnologie et la chimie générale ;
=> le laboratoire vétérinaire départemental, dont
l’action était orientée vers le diagnostic et le dépistage
des maladies animales, ainsi que l’agro-alimentaire.
En réunissant en 1992 ces deux laboratoires au sein d’une entité
unique, le Département d’Indre et Loire a pérennisé
une plate-forme technologique polyvalente. Il offre en un même lieu
un véritable pôle de R&D au service de la protection de l’environnement,
de la santé humaine et animale, ainsi que de la qualité des
productions agro-alimentaires et agricoles.
Dès la fusion structurelle des deux laboratoires, une équipe
de direction et d’encadrement a été recrutée. Dans
le même temps, des conventions ont été signées
avec les départements de Loir et Cher et du Cher, qui souhaitaient
confier au Laboratoire de Touraine leurs activités : l’un en
matière de santé animale, l’autre en agro-alimentaire.
“ Un des points essentiels de l’histoire de notre laboratoire
tient à son intégration dans un contexte de concurrence de plus
en plus sévère, impliquant la mise en place une véritable
politique commerciale tout en conservant, de par son statut, ses missions
de Service Public ”, précise M. Jean-Louis BIND, Directeur
Général du Laboratoire de Touraine.
Le Laboratoire s’est par ailleurs illustré tout au long de son
histoire par sa capacité d’adaptation aux nouveaux besoins du
marché. C’est ainsi qu’il est parvenu à répondre
avec succès, dans un délai de moins de deux mois, à une
demande urgente formulée par un groupe pharmaceutique britannique portant
sur la recherche et l’identification de salmonelles à partir
de plus de 10 000 prélèvements.
De même, au moment de la crise de la vache folle, une équipe
de 25 techniciens a été recrutée, formée et organisée
en moins de 15 jours, pour répondre efficacement à une très
forte demande (entre 800 et 1600 tests par nuit), sans pénaliser l’activité
normale du laboratoire…
De la recherche aux prestations de service jusqu’à
la formation
Outil de pointe et de soutien logistique auprès des entreprises privées,
des particuliers et des services publics, parfois bien au-delà du territoire
régional, les activités du Laboratoire sont très diversifiées.
Ses principaux champs de compétences concernent les diagnostics et
dépistages des maladies animales, les prestations en hygiène
alimentaire, le contrôle sanitaire des eaux et les analyses environnementales.
Ils intègrent également les analyses et conseils dans les domaines
de l’agriculture, l’agro-alimentaire, l’œnologie et
la viticulture.
Virologie, parasitologie, bactériologie, biologie moléculaire,
chimie, physico-chimie… sont autant de disciplines parfaitement maîtrisées
par le Laboratoire de Touraine.
Notez que le Laboratoire de Touraine est aujourd’hui fortement impliqué
dans le dépistage de l’Influenza aviaire chez les oiseaux (avifaune,
surveillance active, surveillance des canards appelants). Il a aussi développé
une véritable expertise dans le domaine des Listeria, notamment au
travers la mise au point d’un protocole totalement inédit, permettant
un suivi quasi hebdomadaire de la qualité du lait afin d’éviter
la mise sur le marché de fromages contaminés. “ Ce
protocole, mis au point par le Dr Delaval, Directeur Général
Adjoint du Laboratoire, est actuellement étendu à la recherche
de Staphylocoques dans ces mêmes laits ”, précise
M. BIND.
Un nouveau service vient en outre d’être mis à disposition
des éleveurs. Il consiste à assurer la gestion et l’entière
traçabilité de la gestion de leurs déchets d’activité
de soin à risque infectieux.
Au delà d’une aide à l’interprétation des
résultats d’analyses, souvent enrichie de conseils, le Laboratoire
de Touraine a développé une importante activité de formation
: initiation à l’hygiène des aliments pour les artisans,
mise en place de l’HACCP dans les industries…. Il a d’ailleurs
aujourd’hui dédié un local à part entière
à ces prestations en forte croissance.
Des moyens humains et matériels
Pour répondre au développement important des activités
du Laboratoire de Touraine, ses effectifs sont passés en à peine
plus de dix ans de 70 à 120 agents (vétérinaires biologistes,
pharmacien biologiste, ingénieurs, œnologues, techniciens, préleveurs,
informaticiens…). Trois d’entre eux collaborent sur le site de
Saint Doulchard (18) au sein d’une antenne de 80 m2, tandis que 5500
m2 d’installations d’architecture moderne ont été
inaugurés en 1995 à Tours (37).
Accrédité COFRAC depuis 1996 pour de nombreux programmes et
agréé par plusieurs ministères, le Laboratoire de Touraine
été conçu en étroite collaboration avec le personnel.
Il est notamment équipé pour la filtration de l’air en
biologie et de dispositifs anti-explosions et protection contre les solvants,
en chimie. Il dispose également de deux zones de type P3, destinées
à la recherche des prions et de l’influenza aviaire.
Le parc instrumental du Laboratoire est largement équipé pour
le traitement de grandes séries : automates en bactériologie,
robots de distribution, dilution et mélange des échantillons
liquides, flux continus en chimie… auxquels s’ajoutent de nombreux
dispositifs destinés à assurer la sécurité des
manipulateurs, de l’environnement et des prélèvements
(tels les postes de sécurité microbiologique).
“ Notre Laboratoire compte également un grand nombre d'appareillages
dédiés aux analyses de traces et ultratraces ”, précise
M. BIND. “ Pour la recherche des micropolluants minéraux (métaux
lourds), par exemple, nous possédons une ICP-MS permettant de doser
l'antimoine, l'arsenic, le sélénium ou l'étain, entre
autres, à des valeurs de l'ordre du cinquième de µg/l
dans les eaux ou du µg/kg dans les aliments… ”
Les micropolluants organiques (solvants, pesticides, mycotoxines) sont quant
à eux traqués par HPLC et CPG, couplés à la spectrométrie
de masse triple quadripolaire. “ Cet équipement, récemment
installé, nous a déjà permis d'analyser des traces de
géosmine dans les vins ; substance produite par les moisissures, responsable
de goûts désagréables ”, ajoute le Directeur
du Laboratoire.
“ L’acquisition récente de nouveaux matériels
en chromatographie couplée à la spectrométrie de masse
et la mise en place de l’ICP-MS nous permettent d’élargir
notablement nos potentialités ”, remarque Jean-Louis BIND.
“ Après avoir beaucoup investi ces deux dernières
années en physico-chimie, notre Laboratoire entend désormais
porter ses nouveaux projets de développement sur la biologie moléculaire...
”
S. DENIS