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BSF, au service de la Biologie Médicale !

BSF (Biologie Sans Frontières) est une association créée en 1992 par des internes en biologie lyonnais. L’association BSF a pour mission le développement de laboratoires de biologie médicale dans des pays en développement. BSF est reconnue d’utilité publique depuis 2010. Entièrement financée par ses adhésions et des dons, l’association fonctionne grâce aux bénévoles impliqués sur le terrain ! Avec plus de 30 ans d’expérience & d’expertise, BSF a su se développer pour assurer ses missions. En mars 2023, l’association a signé une collaboration avec BIOGROUP.

L’équipe du poste de Santé de Toubacouta.
L’équipe du poste de Santé de Toubacouta.
 

Le fonctionnement de BSF

BSF repose aujourd’hui sur le travail des bénévoles et une assistante à mi-temps. Son bureau, composé de 6 personnes, est présidé par Chantal Rich, soutenue par son vice-président Bernard Massoubre. La biologie médicale étant multidisciplinaire, les bénévoles sont biologistes, techniciens, enseignants, avec des compétences variées : biochimie, hématologie, parasitologie, bactériologie, immunohématologie etc…
Experts de la biologie médicale, ils sont dévoués à leur mission au sein de l’association. Les interventions font appel, chaque fois que cela est possible, à un binôme d’experts bénévoles comprenant généralement un senior et un junior, dont le profil biomédical correspond aux besoins du laboratoire.
BSF opère sur le long terme, en transmettant des compétences dans le domaine de la biologie médicale et en s’efforçant de revenir sur les lieux d’intervention pour suivre l’évolution des projets.

Vue du bâtiment du poste de santé
Vue du bâtiment du poste de santé

Zoom sur une mission BSF au Sénégal

Nabila MORENO, biologiste en activité hospitalière, a rejoint BSF en 2019 et fait partie du conseil d’administration et du groupe communication de l’association. Elle nous explique son parcours « En 2019, j’ai contacté BSF, car j’avais un lot de lecteurs de glycémie à donner. Ce contact a été le début d’une belle aventure, car je me suis rapidement intégrée à l’équipe BSF. J’ai effectué ma première mission d’exploration et d’audit au centre hospitalier de Selibaly à la demande de l’association « Agir pour Selibaly » en Mauritanie. Et depuis, j’ai réalisé d’autres missions de formation ou d’accompagnement à Kindia en Guinée en partenariat avec la fondation Mérieux. »

En novembre 2023, Nabila MORENO est partie au Sénégal pour une nouvelle mission !
Cette mission a été co-réalisée avec Christian BILLON, technicien de laboratoire, qui a rejoint BSF dès 2009 pour une première mission en Mauritanie, à Nouakchott. Christian a travaillé une douzaine d’années en Afrique de l’Ouest, en Mauritanie puis au Sénégal. Après sa première mission en Mauritanie avec BSF, il en a réalisé de nombreuses autres, notamment au Sénégal pour le projet en Casamance, au Bénin ou encore au Cambodge.
La mission de novembre 2023 s’intéresse à une nouvelle région du Sénégal : le delta du Sine-Saloum.
L’objectif était de réaliser un audit de l’existant. Pour ce faire, du matériel a été emporté : microscope, centrifugeuse, pipettes, cônes, récipients divers, posters, etc…
Cette mission a été menée dans le cadre d’un nouveau projet BSF auprès du Poste de santé de Toubacouta, suite à une demande de l’organisation non gouvernementale marseillaise « Mouthiou Si Diam » (MSD, « Accoucher en paix »). Il s’agissait d’une mission exploratoire, d’une prise de contact avec la structure. Elle a permis d’une part, de faire un point sur le matériel, les capacités d’accueil de l’établissement, les performances du laboratoire et, d’autre part, d’apporter pour les prochaines missions du matériel de laboratoire pour compléter et élargir le panel des analyses médicales.
Comme chaque mission a son lot d’imprévu, la formation initialement prévue sur place n’a pu avoir lieu, en raison d’un problème familial de la technicienne; L’équipe BSF a donc apporté son soutien en la remplaçant sur le terrain et en réalisant les analyses des patients pendant son absence.

Vue du laboratoire de Toubacouta après le passage de BSF
Vue du laboratoire de Toubacouta après le passage de BSF

BSF, présente aux JIB 2023

L’association était présente lors de la dernière édition des Journées de l’Innovation en Biologie en novembre 2023. Elle y a animé une table ronde autour du sujet « Comment le développement de la Biologie Médicale peut-il contribuer au développement d’un pays ? » coanimée par Josette RAYMOND et Julie LOURTET.

Constat : l’Afrique abrite un quart des malades dans le monde. Pourtant, le continent ne bénéficie que de 1.3% des ressources financières mondiales consacrées à la santé et de seulement 3% des professionnels de santé (OMS, 2018). L’espérance de vie en Afrique oscille entre 50/60ans, alors qu’elle oscille entre 80/89 ans dans les pays du Nord. La biologie médicale est un maillon essentiel du développement, puisqu’on estime actuellement que 70% des décisions médicales sont prises à partir des résultats d’analyses biologiques, favorisant une meilleure prise en charge thérapeutique.

En Afrique, il existe plusieurs structures : des laboratoires hospitaliers, des grands laboratoires privés et des petits laboratoires, urbains ou ruraux, qui s’adressent au « patient du dernier km ». C’est avec ces derniers que BSF collabore.

Josette RAYMOND, responsable antenne BSF nous explique : « Il faut d’abord analyser les causes de la mortalité, pour mesurer l’impact de la biologie médicale. Dans les pays du Nord, la mortalité est principalement due à des maladies non communicables (Diabète, Cancer, Maladies cardiovasculaires etc.) et à seulement 4,5% de maladies transmissibles. A l’inverse, dans les pays d’Afrique subsaharienne, les maladies transmissibles sont responsables d’environ 60% des décès. On note aussi depuis 2010 une augmentation des maladies chroniques. Le continent africain doit donc faire face à un double fardeau : celui des maladies transmissibles et celui de l’augmentation des maladies non transmissibles. »

« On note également une grande disparité du coût de la santé, poursuit Mme RAYMOND, les frais de santé directs et indirects demeurent élevés en Afrique, avec un reste à charge important pour les patients. En parallèle, la formation en biologie rencontre des difficultés. Les formations pour les techniciens existent, mais ils sont très rarement formés à la biologie médicale.
On sait que dans nos pays du Nord, 60 à 70% des diagnostics sont réalisés grâce à la biologie médicale ! Il est évident qu’en l’absence de biologie ou avec une biologie peu fiable, il est compliqué de diagnostiquer correctement. Par voie de conséquence, souvent, ce sont des traitements empiriques ou probabilistes qui sont donnés aux patients en fonction de leurs seuls symptômes.
Prenons l’exemple de la lutte contre la résistance aux antibiotiques : les maladies infectieuses étant la première cause de mortalité, si la biologie médicale ou la bactériologie n’est pas ou est mal réalisée, comment prescrire le bon antibiotique ? Accéder à une biologie médicale fiable permet de délivrer un antibiotique adapté et c’est un enjeu de santé mondial. L’absence d’une biologie médicale de qualité augmente le risque de décès, favorise la transmission de la maladie et l’apparition de bactéries multirésistantes ! »

Julie LOURTET, secrétaire adjointe BSF complète : « Les objectifs de l’OMS 2030 sont ambitieux ! Pour les atteindre, que devons-nous mettre en place ? On a parlé des tests en biochimie, hématologie, immunologie etc… Or, en Afrique, la problématique majeure est liée aux maladies transmissibles. Nous devons donc travailler sur la microbiologie, la bactériologie, la parasitologie, la virologie.
Il paraît essentiel de développer toute cette partie diagnostique microbiologique sur le terrain ! Et malheureusement, c’est ce qui est le plus compliqué, le plus chronophage et qui demande un certain nombre de moyens. Chez BSF, nous cherchons à rendre accessibles des solutions rapides et pérennes. Nous débutons souvent avec des examens directs, permettant déjà d’orienter le diagnostic. Après ces examens directs, nous pouvons compléter avec des cultures, des premières techniques, des premières géloses etc… mais cela demande une formation et un minimum d’équipements (étuves, frigos, accès électricité, automates etc…).
Nos interventions visent à améliorer la rapidité et la qualité du diagnostic permettant in fine une meilleure prise en charge du patient & de la santé des populations ».

BSF poursuit son engagement pour la biologie médicale dans les pays en développement. Pour mener à bien ses actions, BSF collabore avec de nombreux partenaires, tels que la fondation EDF, la fondation Mérieux, Humatem, les laboratoires Bioval, Biolabo, H20 Sans frontières, entre autres. Ses interventions et missions ont toutes pour objectif de faire progresser de façon durable la biologie médicale, en travaillant en complète collaboration et confiance avec les autorités locales et médicales.

En savoir plus : https://biologiesansfrontieres.org/
Contact : courrier@bsf.asso.fr


E .BOUILLARD

 

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