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La gazette DIAG & SANTÉ / PATHOLOGIES / Endocrinologie

 

Adocia, des passionnés au service de l’innovation médicale


Adocia, entreprise lyonnaise et familiale, c’est bientôt 20 ans de recherche menées pour répondre à des enjeux de santé publique majeur. Cette société de biotechnologie innovante est en effet spécialisée dans l’innovation et le développement de solutions thérapeutiques pour les maladies métaboliques.

L’équipe Adocia sur le site de l’entreprise à Lyon copyright Adocia
L’équipe Adocia sur le site de l’entreprise à Lyon copyright Adocia
 

Estelle a échangé pour vous avec Olivier SOULA, cofondateur d’ADOCIA & directeur général.

Estelle, La Gazette Diag & Santé  « Bonjour, pouvez-vous nous présenter Adocia et son histoire ? »
Olivier SOULA, cofondateur d’ADOCIA & directeur général : « Adocia, c’est une histoire de famille. Nous avons fondé la société il y a maintenant 19 ans avec mon père Gérard et mon frère Rémi. Nous sommes trois scientifiques, titulaires d’un doctorat en sciences des polymères, avec une expérience dans le domaine de la formulation de protéines. Notre ambition première est de proposer des médicaments innovants et accessibles à tous les patients dans le monde ! Aujourd’hui, la société compte 80 personnes, dont 35 docteurs en sciences. ADOCIA est avant tout une société d’innovation : Nous avons réalisé 35 études cliniques depuis notre création et signé plusieurs partenariats industriels avec de grands groupes pharmaceutiques. »

Estelle : « Quelles sont les activités principales d’Adocia ? »
Olivier Soula copyright AdociaOlivier SOULA : « Notre activité, est centrée sur les maladies métaboliques : le diabète et l’obésité. Nous travaillons également sur des thérapies pour des maladies neurodégénératives qui sont en lien avec le dérèglement du métabolisme.
Dès notre création, nous nous sommes concentrés sur l’innovation pour proposer des thérapies spécifiques au diabète, en travaillant notamment sur l’insuline. Nous demeurons l’une des rares sociétés à innover sur l’insuline. L’insuline rapide est une solution thérapeutique déjà bien connue depuis les années 2000. Là, nous innovons avec une insuline ultra-rapide. Une insuline qui rentre plus vite dans le sang et qui en sort plus vite, cela permet de limiter la montée de la glycémie donc de diminuer l’hyperglycémie, tout en limitant aussi les risques d’hypoglycémie tardive.
Nous avons d’ailleurs signé un partenariat avec Tonghua Dongbao Pharmaceuticals, une société pharmaceutique leader sur le marché de l’insuline en Chine. Nous sommes actuellement en phase 3 des essais cliniques sur cette insuline ultra-rapide.
En parallèle, nous travaillons sur une combinaison d’insuline lente et d’insuline rapide, qui permette de contrôler la glycémie tout au long de la journée. Notre solution combine des insulines modernes permettant une efficacité prouvée pour la gestion de la glycémie. Ce produit a également été licencié à la société chinoise Tonghua Dongbao il y a 6 ans, et notre partenariat, arrive à maturité.
En 2024, deux nouveaux paiements d’étape sont attendus de ce partenariat. Ces 2 projets phares représentent pour Adocia jusqu’à 80 millions de dollars de paiements d’étape supplémentaires et des royalties à deux chiffres sur les ventes. Ces accords positionnent notre société comme experte dans notre domaine, pour innover, développer et industrialiser ! »

Estelle : « Pouvez-vous nous détailler les autres innovations de votre portefeuille de projets? »
Olivier SOULA : « Un de nos projets les plus prometteurs, M1 Pram, consiste en une « bi-thérapie », couplant l’insuline a une hormone de satiété, l'amyline.
L’insuline est vitale pour l’organisme, car elle permet l’absorption du glucose.
Les cellules bêta du pancréas qui produisent l’insuline, sécrètent également l’amyline. Et il a en effet été démontré qu’elles le font de façon synchrone avec l’insuline. Or chez les diabétiques insulino-dépendants, ces cellules bêta sont détruites. Il y a donc un intérêt fort à rétablir cet équilibre physiologique essentiel, en combinant l’insuline à l’amyline. Nous sommes les premiers à proposer cette co-formulation. 2 études cliniques ont d’ores et déjà été publiées.

Ces hormones de satiété marquent une révolution thérapeutique. Aujourd’hui, au côté de l’amyline, il existe une autre grande classe d’hormones de satiété proposée aux diabétiques de type 2 : les agonistes du récepteur au GLP-1. Le GLP-1 est sécrété par la paroi de l’intestin – en gros, quand on commence à manger, le GLP-1 est sécrété vite et en quantité - sa sécrétion permet l’envoi d’un message au cerveau, un signal de satiété. Ce phénomène permet de réguler la prise de nourriture. Le GLP-1 permet de stimuler la production d’insuline et donc d’amyline.
Ces deux familles de traitements, amyline et GLP1, induisent une perte de poids.

L’ambition est de proposer un traitement pour le diabète insulino-dépendant, de type 1 mais aussi de type 2 !
Notre vision, c’est que, plutôt que de suivre l’évolution inexorable d’un diabétique de type 2, notre traitement en amont pourrait permettre de retarder l’évolution de la pathologie, en traitant le surpoids ou l’obésité, facteurs d’aggravation. Nous envisageons donc une révolution dans la prise en charge. Nous nous adressons aux patients qui n’ont plus ou ont peu de cellules bêta. Dans nos études avec ce traitement, on observe une réduction de la dose d’insuline injectée d’environ 20%, cela démontre que notre insuline fonctionne mieux. Les patients constatent les mêmes contrôles glycémiques, la même tolérance locale, les mêmes risques mais accompagnés d’une perte de poids.
Notre approche révolutionne les solutions thérapeutiques. L’insuline étant une hormone de croissance, les patients traités ont des difficultés à perdre du poids. Dans notre étude, nous avons démontré qu’une perte moyenne de 5.5kg était réalisée au bout de 4 mois de traitement.

le diabète de type 1 était historiquement appelé le diabète ‘maigre’, ce n’est plus vrai aujourd’hui. Or, pour les diabétiques de type 1 insulino-dépendants, dont la vie dépend des injections d’insuline, le surpoids et l’obésité sont un facteur d’aggravation de la maladie. Nous avons signé un accord avec Sanofi en juillet 2023 sur notre combinaison innovante d’insuline et de pramlintide (un analogue de l’amyline).

En aparté, nous avons également constaté des évolutions du bien être des patients. Nous soupçonnons que l’amyline puisse avoir un effet positif sur la dépression et que le fait qu’un grand nombre de patients diabétiques soit sous antidépresseur ne soit pas uniquement lié aux explications factuelles (maladie, contraintes, etc.), mais aussi à une explication physiologique. »

Estelle : « Et demain, un espoir pour la guérison ? »
Olivier SOULA : « Un grand OUI ! C’est l’ambition que nous poursuivons avec notre programme AdoShell.

Aujourd’hui, il y existe des thérapies via l’implantation d’îlots de Langerhans. Cela fonctionne mais les patients ayant subi ces greffes doivent prendre des immunosuppresseurs, associés à de nombreux risques et complications.
Nous portons un projet pour guérir le diabète sans risque ni complication. Nous travaillons sur un système d’implantation sous forme d’organe de synthèse contenant des îlots de Langerhans et constitué de 95% d’eau, formant une barrière au système immunitaire. Notre maillage moléculaire est une barrière physique aux anticorps, il faut imaginer une toile d’araignée en trois dimensions avec des mailles suffisamment serrées pour que les anticorps ne puissent pas pénétrer. Ainsi les îlots de Langerhans sont invisibles et fonctionnent. L’insuline, le glucose, l’oxygène sont des molécules beaucoup plus petites que les anticorps et peuvent donc passer ce maillage moléculaire.

Nous finalisons un dossier pour une étude clinique et un dépôt d’ici fin 2024. Nous sommes à la recherche de partenaires pour porter ce grand projet !
Le but ultime est d’associer ce projet au développement du travail sur les cellules souches, pour ne plus dépendre des centres de prélèvement pour les îlots de Langerhans, et ainsi permettre des implantations sans immunosuppresseurs ! »

Vous l’aurez compris, toute l’équipe d’Adocia s’investit au quotidien pour porter l’innovation a son plus haut niveau, avec l’ambition qu’un jour Guérir du diabète sera possible !

A suivre…

Pour en savoir plus :
https://www.adocia.com/fr/
contact@adocia.com

Estelle BOUILLARD

 

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