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AMGEN : la place des biomarqueurs dans les traitements du cancer


Le 7 septembre 2021 s’est déroulé un atelier Amgen digital sur la personnalisation des traitements innovants du cancer et la place des biomarqueurs, notamment dans le cadre du cancer du poumon. Trois intervenants ont apporté leurs éclairages sur ces sujets.

Troisième cancer le plus fréquent en France, le cancer du poumon est une maladie dans laquelle des cellules cancéreuses se multiplient dans les tissus du poumon.  Première cause de décès par cancer chez les hommes (25 %), il est la seconde cause de décès chez les femmes après le cancer du sein. Près de 85 % de ces cancers bronchiques sont des formes dites « non à petites cellules » (CBNPC).  Environ 50 % des personnes atteintes de CBNPC présentent dans les cellules cancéreuses du moins une mutation génétique liée à l’apparition du cancer et à sa croissance. Malgré les récentes avancées dans les traitements, les besoins d’innovations restent importants.

Le test biomarqueur ou test moléculaire consiste à analyser du sang, des liquides organiques ou des tissus pour identifier la composition spécifique de la tumeur d’un patient et prédire la réponse au traitement ou fournir des informations sur le risque de progression. Certains biomarqueurs sont liés à des thérapies mises sur le marché, approuvées par la DFA, tandis que d’autres sont encore en cours de développement dans le cadre d’essais cliniques.


Le Pr Fabrice Barlesi, Directeur Général de Gustave Roussy est intervenu en premier sur les Biomarqueurs et la Médecine de précision.

Les caractéristiques d’un biomarqueur rassemblent l’aspect clinique (ex. âge), biologique (ex. taux de marqueur), radiologique (ex. nombre de sites métastatiques), tumorale (ex. expression protéine, HER2), thérapeutique (ex. taux médicament) … et sont reliés à une conséquence telle que la réponse au traitement, la survie ou l’irruption d’un effet indésirable. Il existe deux types de biomarqueurs :

Les biomarqueurs pronostiques
Ils influencent le devenir quelque soit le traitement reçu, selon le sexe. Les femmes vivant avec un cancer bronchique ont systématiquement une meilleure survie que les hommes, tous autres facteurs égaux par ailleurs.
Les biomarqueurs prédictifs
Ils influencent le devenir lorsque le patient reçoit un traitement donné.

La pratique de la médecine a changé avec l’arrivée des biomarqueurs, notamment :

  • Avec l’identification des biomarqueurs d’intérêt chez chaque patient :
    Développement des plateformes de génétique moléculaire (INCa 2006)
    Remboursement RIHN (Référentiel des actes innovants hors nomenclature) toujours d’actualité
  • Avec la disponibilité des traitements bio-guidés (Autorisation de mise sur le marché- AMM et Autorisation temporaire d’utilisation-ATU).

Concernant la médecine personnalisée, notamment dans le Cancer du poumon, les oncologues sont les premiers experts des maladies rares. Le démembrement de la molécule est nécessaire pour arriver à un traitement de plus en plus précis pour le patient. Des traitements innovants sont disponibles, dont certains remboursés aux USA. La médecine personnalisée change l’avenir du malade et lui confère une meilleure survie. Dans le cadre du cancer du poumon, la baisse du nombre de décès aux USA est conséquente (3,2% depuis 10 ans et de 6,3 % entre 2013-2016).
Dans les prochaines années, de nouveaux défis sont à résoudre dans la maladie :
-    Co-altérations moléculaires
-    Résistances,
-    Monitoring
-    Maladies rares
-    Enregistrement
-    Accessibilité
-    Couts (tests et traitements)
-    Applicabilité…


Notez que l’extension de la Médecine de précision à l’Immunothérapie est en cours.


Nathalie Varoqueaux, Directrice Médicale Amgen France, évoque à son tour les défis du développement des thérapies ciblées et de l’identification de bons biomarqueurs.

Il s’agit de prédire quel patient va répondre au traitement donné. En 2018, environ 55 % des études cliniques sont axées sur des biomarqueurs en onco-hématologie et 70 % des médicaments développés en oncologie sont des médicaments de précision.
Les biomarqueurs et R&D : un axe de développement majeur pour AMGEN
-    Générer des informations sur la biologie des maladies pour découvrir les principaux facteurs de risques génétiques pour les maladies humaines grâce à deCODE Genetics, une société islandaise filiale d’Amgen et leader mondial dans l’analyse et la compréhension du génome humain.
-    S’appuyer sur les caractéristiques génétiques des tumeurs dans la majorité des programmes de développement précliniques et cliniques.
-    Innover dans le design des études cliniques d’Amgen et intégrer l’intelligence artificielle (IA).

Pour rappel, Amgen, ce sont plus de 20 molécules en développement en Onco-Hématologie et plus de 50 % de ses molécules auront un ou des biomarqueurs associés.


nathalie-varoqueaux Directrice médicale Amgen France


Laure Gueroult-Accolas, Fondatrice de l’association « Patients en Réseau » a présenté le point de vue patient sur la perception des biomarqueurs et l’attente de la médecine personnalisée.

Association Loi 1901, « Patients en Réseau » comprend plus de 12 800 utilisateurs depuis 2014 répartis sur « Mon réseau® Cancer du sein », « mon réseau® Cancer du poumon » et « mon réseau® Cancer Colorectal ».
Le but de cette association est de faciliter le quotidien face à la maladie :
-    Rompre l’isolement,
-    Comprendre la maladie et ses traitements, trouver les informations pour mieux vivre et traverser l’épreuve de la maladie,
-    Trouver et échanger des adresses utiles,
-    Retrouver ou créer des événements.
L’intervenante souligne l’importance de l’enjeu des biomarqueurs concernant :
Les cancers héréditaires : mieux dépister, mieux suivre les personnes à risque, réduire le nombre de cancers.
Mutations dans la tumeur : accès à des thérapies ciblées, efficaces, pour vivre plus longtemps avec une qualité de vie souvent retrouvée ».
Tests génomiques : vers une médecine plus personnalisée, adapter le mieux possible le traitement aux caractéristiques de la maladie, désescalade thérapeutique (pas de chimio pour certains types de cancer du sein). Le but étant de réduire le poids du traitement.
Le cancer du poumon est un enjeu théranostique majeur. Il est souvent diagnostiqué tardivement, au stade métastatique pour les deux tiers des malades. Plusieurs thérapies ciblées changent les perspectives de vie des patients (EGFR, ALK, Ros1…) et de très nombreuses thérapies arrivent (KRAS, NTRK…), source d’espoir majeur pour ces maladies. Un enjeu important est celui des tests pour tous, quelque soit le lieu de soin et leur financement, permettant l’accès aux innovations importantes. Le problème actuel rencontré en France est qu’ils sont partiellement financés.
La réforme annoncée du RIHN est donc essentielle !

Nathalie Varoqueaux intervient de nouveau et précise que le remboursement des tests est une étape indispensable pour une recherche optimale des biomarqueurs, et pourtant environ 50 % des tests biomarqueurs innovants réalisés en France sont financés. L’obstacle le plus courant est le coût/remboursement. Le remboursement des tests biomarqueurs fait l’objet d’une procédure dérogatoire et provisoire du fait de son caractère innovant : « Le référentiel des actes innovants hors nomenclature (RIHN) »
Certains actes initialement innovants, mais désormais utilisés en soins courants, sont inscrits sur la liste complémentaire du RIHN et sont en attente de prise en charge dans le droit commun.

Une concertation avec les acteurs de l’oncologie, notamment La Ligue contre le cancer, est en cours, dans une approche conjointe. Beaucoup d’interactions entre les molécules sont encore à découvrir. Il faut aussi prendre en compte l’évolution de la résistance au traitement et aller vers une médecine de précision dès le stade le plus précoce afin de diminuer le risque de récidive. Les biomarqueurs doivent être encore affinés pour le meilleur bénéfice du patient.
Il faut notamment voir si le plan France Médecine Génomique 2025 est approprié avec le séquençage du génome entier afin d’identifier les altérations moléculaires. Actuellement, cette identification prend 4 semaines et c’est trop long par rapport à la prise en charge du malade. Une réflexion vers la médecine de précision et l’espoir de mieux guérir les malades est en cours.

 


Laboratoire de recherche Amgen à Thousand Oaks en Californie, USA


Amgen, un groupe d’envergure

Premier acteur mondial indépendant dans le domaine des biotechnologies, Amgen est présent dans cinq grandes aires thérapeutiques : Oncologie-Hématologie, Néphrologie, Rhumatologie, Cardiologie & Inflammation.

Le Groupe dispose de centres de recherche en Amérique du Nord et en Europe et investit, chaque année, environ 4 milliards de dollars en R&D, soit près de 20 % de son chiffre d’affaires. Amgen France est la troisième filiale du groupe en termes de recherche clinique après les Etats-Unis et l’Allemagne.

 « Depuis sa création en 1980, Amgen délivre des avancées majeures dans la prise en charge globale des patients atteints de cancer et d’hémopathies malignes. Aujourd’hui, plus de 40 ans après, l’oncologie représente près de 70 % du portefeuille et du pipeline d’Amgen, avec une vingtaine de nouvelles molécules en cours de recherche et développement », explique Nathalie Varoqueaux. « Notre stratégie ? Innover toujours plus en privilégiant la médecine de précision par l’exploitation des biomarqueurs et d’approches ciblées permettant de meilleurs résultats. Des solutions inédites qui repoussent les limites de la science pour accélérer la mise à disposition des traitements pour les patients. Toujours avec le même objectif : guérir à terme le cancer. »

Pour en savoir plus : www.amgen.fr

 

M. HASLÉ

 

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