Pionnier de la chirurgie numérique et de la robotique grâce à ses capacités de R&D exceptionnelles, MinMaxMedical continue son expansion en ouvrant un site de production dans la région Nord-Isère
Une combinaison subtile entre Recherche & Développement et Industrialisation, c’est la voie qu’emprunte la société MinMaxMedical, en ajoutant à son site phare de R&D, un autre site de production, inauguré le 07 avril 2025. Ce nouveau centre d’excellence est une étape majeure pour l’entreprise, qui vient en soutien à une position déjà forte dans l’écosystème grenoblois des medtechs.
Leader européen en chirurgie numérique et robotique
Fondée en 2008, MinMaxMédical est une entreprise industrielle dont l’ADN repose sur l’innovation. Son intention : améliorer les résultats cliniques pour les patient-es et les équipes de chirurgie. Pour ce faire, les missions de l’entreprise s’articulent autour de trois secteurs technologiques clés :
1) La planification préopératoire et peropératoire, par le développement de briques logicielles qui intègrent de l’intelligence artificielle et du traitement d’images. L’objectif est de permettre la réalisation d’un jumeau numérique pour accélérer la préparation chirurgicale.
2) La robotique médicale, par la conception de robots-assistants pour aider le ou la chirurgienne au cours d’une intervention. Pensée pour opérer en synergie avec l’opérateur et le patient sur la table, cette mécanique offre une précision de positionnement et une adaptabilité en temps réel.
3) Les systèmes de localisation (« tracking »), par la mise au point de capteurs de suivi qui assurent une identification précise de la position de chaque instrument par rapport à l’anatomie du patient, pour une navigation chirurgicale optimisée.
Une entreprise qui se distingue par ses fortes capacités en R&D
Depuis 15 ans, le site de R&D de MinMaxMedical a déposé 46 brevets technologiques, répartis sur 17 familles différentes. A ce jour, 40 ingénieur-es et docteur-es (parmi 53 employé-es au total) travaillent au laboratoire, et les équipes fonctionnent sur des cycles d’itération pour passer progressivement de prototypes expérimentaux à des produits industrialisables, aidées par une compréhension fine des contraintes du bloc opératoire.
"Usine de production ©MinMaxMedical"
Méthodologie des phases d’itération
La méthodologie itérative utilisée combine simulations numériques et tests pratiques. Chaque itération permet de mesurer précisément la performance de chaque composant technologique, qu’il s’agisse du logiciel de planification, du robot médical ou du système de suivi. Des prototypes en maquette, en bois ou en plastique, facilitent l’assemblage et la validation des premières hypothèses. Des bancs d’essai équipés de systèmes de mesures avancées garantissent des retours quantitatifs sur la performance. Enfin, la mise en place d’ateliers spécialisés assure la reproduction fidèle des conditions du bloc opératoire. Parmi ces derniers, une salle de chirurgie simulée et équipée d’un appareil à rayons X est mise à disposition aux scientifiques, pour permettre la réalisation des tests directement sur des modèles anatomiques ou des pièces cadavériques.
Toutes ces démarches itératives font de la R&D chez MinMaxMedical, un processus fluide et capable d’intégrer rapidement les retours des usagers, afin d’ajuster au plus vite les produits pour une précision et une fiabilité optimales sur le terrain.
Le robot-assistant
Parmi les innovations phares de MinMaxMedical, le robot médical conçu pour assister le chirurgien ou la chirurgienne pendant une opération. Comparable à un cobot industriel – aussi nommé robot collaboratif –, celui-ci se positionne à proximité du professionnel et l’accompagne dans ses gestes opératoires. Il se distingue par un rayon d’action vaste, permettant un positionnement mécanique en six degrés de liberté. En d’autres termes, le bout de l’outil porté par le robot est libre de changer de position et d’orientation au sein d’un espace de travail parmi les plus grands du marché. Le robot lui-même possède 10 axes mécatroniques. Des outils digitaux sont également intégrés pour guider et exécuter des gestes précis, comme percer, fraiser ou découper des tissus biologiques. Enfin, un système d’asservissement (avec le système de suivi) synchronise les mouvements du robot avec les déplacements éventuels du patient sur la table d’opération.
Ce dispositif de haute précision est le fruit d’un travail collaboratif de quatre années, entre des experts ayant jusqu’à 20 années d’expérience dans les domaines de la mécanique, de l’électronique et du contrôle-commande.
"Robot universel Assistant-chirurgien ©MinMaxMedical"
Les systèmes de suivi
Les systèmes de localisation constituent l’un des atouts majeurs de MinMaxMedical. Cette technologie, qui permet de positionner des instruments avec une précision fine sur le patient, repose sur des processus de mesure et de calibration rigoureux et une évaluation minutieuse des chaînes d’erreurs possibles. Le procédé implique l’utilisation d’une technologie non-optique de l’état de l’art, à rebours de la concurrence, et donc s’affranchissant des contraintes habituelles. Chaque système de localisation est associé à des trackers, certains se positionnant sur des instruments, d’autres dans les os.Leur réalisation implique la réalisation d’essais sur des matériaux simulant la densité et l’anatomie réelles, et la collaboration avec des laboratoires externes pour valider la performance en conditions quasi-réelles.
Par ailleurs, l’intégration de l’intelligence artificielle dans la gestion de trajectoire du robot-assistant et dans l’analyse des retours expérimentaux, est envisagée comme une évolution majeure du dispositif médical. L’innovation tient compte d’un paramétrage constant des règles strictes à suivre au bloc opératoire, assurant ainsi une transition optimale des technologies de laboratoire vers une utilisation clinique effective.
Vers une industrialisation ambitieuse
Pour transformer ses innovations R&D en production industrielle de masse, MinMaxMedical a inauguré le 07 avril 2025 son nouveau site de production. Ce dernier est stratégiquement situé à Apprieu, compte tenu du dynamisme croissant du bassin nord-Isère, et de sa complémentarité avec l’implantation du premier site R&D sur le département. « L’écosystème grenoblois, dynamique et innovant, est une de nos grandes richesses », déclare Thomas Lonjaret, ingénieur-docteur en micro-électronique et CEO de la société.
Certifié ISO 13485, le centre se focalise sur la fabrication des robots-assistants et des systèmes de suivi. Il comprendra deux lignes de production, une salle blanche pour la fabrication des capteurs stériles, des bureaux et une zone de stockage, pour une superficie totale de 2 100 m2.
L’objectif est de produire en 2025 les robots-assistants et les systèmes de navigation en préséries, pour ensuite monter en puissance en 2026-2027, par l’intermédiaire de séries complètes. Pour ce faire, des chaînes d’assemblage semi-automatisées, voire automatisées, sont en cours de développement pour améliorer la constance et la qualité des produits finaux. L’ambition de MinMaxMedical, dès 2028, est d’atteindre des capacités de production allant de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de robots-assistants et d'équipements par an, pour environ 100 000 capteurs pour les systèmes de suivi.
Sur le plan humain, l’expansion de la société s’articule autour d’un recrutement stratégique pour compléter l’équipe déjà constituée de sept personnes, implantées sur le site de production. Une quinzaine d’embauches est prévue pour 2025 – et une trentaine d’ici 2027 –, touchant à des compétences industrielles (ingénieur-es en industrialisation, technicien-nes opérateurs, expert-es en qualité et conformité réglementaire), afin d’assurer l’amélioration continue des processus de production, par des optimisations scientifiques et techniques en fonction des retours clients. Cette montée industrielle induit des recrutements également sur le site R&D à Saint-Martin-d’Hères, avec des profils spécialisés en robotique, en logiciel et en électronique.
"Membres de l'équipe au travail ©MinMaxMedical"
Des liens locaux et nationaux renforcés pour un déploiement à l’international
MinMaxMedical s’appuie fortement sur l’écosystème local et national pour cocréer des dispositifs médicaux complets qui répondent aux besoins du terrain, en intégrant leurs technologies internes de pointe.
Les premiers partenaires sont les clients, fabricants de dispositifs médicaux. « Nos clients ajoutent une surcouche applicative à nos produits, chacun spécialisé sur une application clinique spécifique », précise Thomas Lonjaret. Parmi eux, Dental Hologram, une startup française qui développe des solutions de navigation et de réalité augmentée pour l’implantologie dentaire, ou encore Extremis Robotics, une start-up grenobloise spécialisée dans la R&D d’un dispositif médical dans le domaine de la robotique chirurgicale de la cheville et du pied.
Des collaborations se font également avec des laboratoires de recherche universitaires et des clusters spécialisés, comme Medicalps (cluster des technologies de la santé de l'arc alpin) et Med Robotics Place (réseau national des entreprises de robotique du secteur médical). L’intention principale est de mutualiser les compétences et stimuler l’innovation dans la filière de la robotique médicale et de la chirurgie digitale. De même que des relations avec les acteurs régionaux, tels que les fournisseurs et les sous-traitants en mécanique de précision ou en électronique, permettent le co-développement d’une chaîne de valeur locale solide.
Gardant en vue cette dynamique essentielle à l’échelle locale et nationale, l’orientation à l’internationale constitue en parallèle en enjeu majeur de la stratégie de l’entreprise. Se positionnant sur des marchés américains, européens et asiatiques, MinMaxMedical anticipe ainsi l’expansion du secteur, où les besoins en précision chirurgicale sont en constante évolution, soutenu par un réseau de partenaires institutionnels, incluant la BPI France et d’autres acteurs financiers.
« En tant que praticien, je ne peux que saluer les entreprises qui créent des innovations qui bénéficient à la fois aux professionnels de santé en leur apportant précision, sécurité et temps d’intervention optimisés, et aux patients qui ont plus facilement accès aux soins et dans de meilleures conditions, avec des temps d’hospitalisation réduits et moins de soins de suite et réadaptation », témoigne Yannick Neuder, ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins, présent lors de l’inauguration du second site de MinMaxMedical.
Pour en savoir plus :
MinMaxMedical
Thomas LONJARET
thomas.lonjaret@minmaxmedical.com
https://www.minmaxmedical.com/
J S. Lopes
© La Gazette du Laboratoire