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2025-06-20 

La Fondation pour la Recherche Médicale présente 3 mesures pour limiter l’impact des polluants chimiques sur la santé et invite les pouvoirs publics à prendre les mesures nécessaires

L’Organisation mondiale de la Santé estime que 24 % des décès dans le monde peuvent être attribués à des facteurs environnementaux (qualité de l’air, de l’eau, de l’alimentation, exposition aux produits chimiques…). Les études épidémiologiques et toxicologiques solides se multiplient, établissant un lien entre l’exposition à certains polluants et des maladies chroniques (cancers, maladies neurodégénératives ou cardiovasculaires, asthme, obésité, diabète) ou encore l’autisme, l’infertilité, certaines anomalies congénitales.

Devant ce contexte alarmant, la Fondation pour la Recherche Médicale (FRM) - qui a fait de la thématique « Environnement et santé » un axe prioritaire de recherche - constate que les réglementations françaises et européennes ne tiennent pas suffisamment compte des données scientifiques produites par les chercheurs : des polluants chimiques industriels à la toxicité scientifiquement établie restent autorisés malgré les alertes des scientifiques ; les doses et seuils autorisés ne tiennent pas compte de la poly-exposition et des effets cocktails des polluants dont les effets sont susceptibles de se combiner ; en France et en Europe, on autorise l’importation de produits contenant des substances pourtant interdites sur le territoire… et plus globalement, aucune mesure n’est prise alors même que la toxicité de certaines substances est démontrée à l’échelle moléculaire, cellulaire et sur des organismes entiers.

Aujourd’hui, alertée par les chercheurs experts du domaine et forte des preuves qui s’accumulent, la FRM appelle à l’action. Elle invite les pouvoirs publics français et européens à prendre en compte l’ensemble des données scientifiques issues des laboratoires publics de recherche, qui démontrent la toxicité de polluants chimiques sur la santé, et à prendre les dispositions légales et réglementaires nécessaires pour assurer la protection des populations et préserver la santé des générations futures.

Pour cela, elle propose trois mesures : 
1.    Retirer du marché les polluants chimiques industriels à la toxicité scientifiquement établie, ainsi que les biens de consommation en contenant, et interdire l’importation de ces derniers 
2.    Abaisser les doses et seuils autorisés des polluants chimiques en tenant compte de la poly-exposition et des effets cocktails
3.    Mener des campagnes de prévention et émettre des recommandations pour protéger les populations, en particulier pendant la période périnatale, moment de plus grande vulnérabilité à ces polluants

L’histoire a déjà démontré (notamment avec l’amiante ou le chlordécone) les conséquences sanitaires irréversibles de décisions réglementaires prises trop tardivement. 
Dernier scandale récent, celui du cadmium(1), un métal lourd classé comme cancérogène certain pour l’homme, et présent en trop grande quantité dans les engrais phosphatés en France. 
Selon l’Anses, une part des adultes (0,6 %) et des enfants (14 % des 3-17 ans et jusqu’à 36 % des moins de 3 ans) sont contaminés à travers l’alimentation, notamment la consommation de céréales, de pain ou de chocolat. Les risques pour la santé sont pourtant connus : cancers, effets sur la reproduction, atteintes rénales…

Il est du devoir des pouvoirs publics d’utiliser les résultats de la recherche et d’agir au plus vite pour protéger la santé des populations et celle des générations futures.

Communiqué de presse en PDF, à télécharger

 

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