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2021-01-27 
BIG et ses études cliniques de désescalade thérapeutique : Améliorer la personnalisation des traitements grâce à la collaboration internationale

4 février = Journée mondiale contre le cancer
THÈME POUR 2021 : « ENSEMBLE, TOUTES NOS ACTIONS SONT IMPORTANTES »


La Journée mondiale contre le cancer a cette année pour thème : « Ensemble, toutes nos actions sont importantes ». Constitué de plus de 50 groupes académiques de recherche sur le cancer du sein, le vaste réseau mondial Breast International Group (BIG) est à l’avant-plan de la recherche actuelle en ce domaine. Les études cliniques menées par BIG reposent sur l’idée que la collaboration internationale est essentielle pour avancer à grands pas vers la guérison du cancer du sein. Ces études ont conduit à des réalisations qui ont modifié les pratiques et ainsi ouvert la voie à un traitement plus personnalisé du cancer du sein.

Ensemble pour de meilleurs traitements
Parmi les études cliniques menées par BIG, certaines visent à évaluer la possibilité de réduire en toute sécurité la quantité et/ou la durée de certains traitements du cancer du sein – voire de les éviter totalement – sans augmenter le risque de récidive du cancer ou affecter la qualité de vie des patients. Le recours aux tests génomiques de pointe est étroitement lié à certaines de ces études de « désescalade thérapeutique ».
Aucune des réalisations du BIG ne serait possible sans la volonté de travailler ensemble. Si elle entend tester de nouveaux traitements avec un nombre de patients suffisant pour garantir la validité des résultats, la recherche clinique ne doit pas se limiter à une seule institution, ni même à un seul pays. Le meilleur moyen de réussir consiste à mettre en commun les ressources et l’expertise multidisciplinaire du monde entier en vue d’établir des priorités de recherche, d’améliorer la collaboration et de réduire la duplication inutile des efforts pour obtenir plus rapidement des résultats. C’est pourquoi BIG pense globalement et agit localement, venant ainsi en aide aux personnes atteintes d’un cancer du sein partout dans le monde.


Etudes de désescalade thérapeutique du BIG
Les études de désescalade thérapeutique du BIG contribuent à adapter plus précisément les traitements du cancer du sein aux besoins individuels des patients. Quatre grandes études internationales à long terme sont aujourd’hui en cours ou seront lancées prochainement sous l’égide du BIG : DCIS (BIG 3-07 / TROG 07.01), MINDACT (BIG 3-04 / EORTC 10041), EXPERT (BIG 16-02 / ANZ 1601) et DECRESCENDO (BIG 19-02 / IJB-EBC-Decrescendo-2020).

Les résultats importants obtenus par l’étude DCIS (en français : CCIS, ou carcinome canalaire in situ), menée dans 11 pays à travers le monde, ont montré que l’individualisation de la radiothérapie pour les femmes atteintes de CCIS du sein entraîne une diminution des récidives post-chirurgicales. Le CCIS est un cancer du sein qui se caractérise par la présence de cellules anormales dans les canaux galactophores du sein. Il n’est pas invasif, mais peut le devenir s’il n’est pas traité. Présentée en décembre dernier lors du Symposium de San Antonio sur le cancer du sein, un congrès annuel international de premier plan, l’étude montre qu’après une chirurgie mammaire conservatrice, des doses de radiation plus élevées dans la partie du sein où le CCIS a été trouvé, en plus de la radiothérapie de l’ensemble du sein, ont réduit de manière significative le risque de récidive chez les patientes présentant un CCIS à haut risque. Par rapport à une radiothérapie de 5 semaines du sein entier, l’étude montre également que les 3 semaines de radiothérapie, plus courtes et plus pratiques, n’ont pas augmenté la récidive.

La personnalisation des doses de rayons et du nombre de traitements en fonction des risques de récidive chez les patientes atteintes d’un CCIS et soumises à une radiothérapie après une opération suscite un vif intérêt à l’international. Les résultats de l’étude auront probablement un impact significatif sur la meilleure manière de gérer les patientes atteintes de CCIS dans le monde. Ils pourraient également conduire à une meilleure utilisation des ressources de soins de santé en réduisant les cas de surtraitement ou de sous-traitement des patientes atteintes de CCIS.

L'étude DCIS a été activée en Australie et en Nouvelle-Zélande en 2007, et à l’international en 2009. Elle est menée sous l’égide du BIG. Trans-Tasman Radiation Oncology Group (TROG) Cancer Research est le groupe de coordination et le promoteur de l’étude.
 
Les chercheurs de l’étude MINDACT, menée dans 9 pays européens par la European Organisation for Research and Treatment of Cancer (EORTC) en étroite collaboration avec BIG, ont montré que jusqu’à 46 % des patientes à haut risque atteintes d’un cancer du sein à stade précoce pourraient, si un test génomique tumoral sophistiqué (MammaPrint®) montrait que leur cancer présentait une faible probabilité de récidive, éviter la chimiothérapie et ses effets secondaires probables. L’étude, publiée en 2016 dans le New England Journal of Medicine[1], a démontré l’importance qu’il y avait à évoluer vers le recours aux caractéristiques biologiques d’une tumeur pour aider à exclure en toute sécurité la nécessité d’un traitement auparavant jugé nécessaire.

Les résultats du suivi à plus long terme des patientes participant à l’étude MINDACT ont confirmé en 2020 l’utilité du test MammaPrint et la possibilité de réduire considérablement et en toute sécurité le recours à la chimiothérapie post-chirurgicale pour certains groupes de patientes, épargnant ainsi à nombre d’entre elles un traitement désagréable, ainsi que ses effets secondaires à court et long terme.
 
Dans le cadre de l’étude EXPERT (nom public : BIG radio tuning), menée en collaboration avec Breast Cancer Trials Australia & New Zealand (BCT-ANZ), BIG étudie s’il est possible, après une chirurgie mammaire conservatrice, d’épargner une radiothérapie à certaines patientes atteintes d’un cancer du sein précoce à faible risque. Tout comme pour MINDACT, un test génomique sur la tumeur du sein sert à déterminer le risque de récidive du cancer. Chez les patientes présentant un faible risque de récidive, une combinaison de radiothérapie standard et de traitement hormonal est comparée à un traitement uniquement hormonal.

Les résultats de l’étude EXPERT, qui sera menée dans 9 pays de par le monde, pourraient influencer la manière de traiter 2 femmes sur 5 atteintes d’un cancer du sein. Si l’étude prouve que certaines patientes n’ont pas besoin de radiothérapie, on pourrait épargner ses effets secondaires potentiels à de nombreuses femmes touchées par cette maladie, tout en permettant aux systèmes de soins de santé de faire des économies importantes.
 
DECRESCENDO, une étude internationale menée par BIG en collaboration avec la Clinical Trials Support Unit de l’Institut Jules Bordet (IJB-CTSU, Bruxelles, Belgique), va procéder sous peu au recrutement de patients dans 12 pays en vue de leur participation à l’étude. Si, dans les études MINDACT et EXPERT, la décision de désescalade thérapeutique se fonde sur un test des caractéristiques biologiques de la tumeur effectué en début d’étude, dans DECRESCENDO, les cliniciens évalueront si les patientes atteintes d’un cancer du sein HER2 positif à ganglions lymphatiques négatifs et à récepteurs hormonaux négatifs se prêtent à une désescalade chimiothérapeutique en fonction de leur réponse au traitement pré-chirurgical. Celles dont les tumeurs montrent une réponse complète après chirurgie verront leur chimiothérapie s’arrêter et recevront uniquement un traitement anti-HER2.
 
La recherche académique nécessite persévérance et résilience à long terme
BIG mène depuis plus de 20 ans des études cliniques et des programmes de recherche sur le cancer du sein partout dans le monde. Malgré la pandémie de COVID-19 et les nombreux défis qu’elle pose, le réseau BIG a poursuivi ses efforts en vue de faire progresser la recherche sur le cancer du sein, faisant ainsi preuve de la persévérance et de la résilience nécessaires à la conduite d’études académiques internationaux d’envergure.

Les études cliniques du BIG suivent également les patients longtemps après la fin du traitement expérimental, dans le but de détecter les effets secondaires à long terme, d’améliorer les traitements thérapeutiques, ainsi que la qualité de vie des patients.

Plus de 30 études cliniques ou programmes de recherche sont à tout moment en cours ou en voie de réalisation sous l’égide du BIG. Plus de 95.000 patients ont participé aux études du BIG depuis 1999.
 
Cancer du sein : faits et chiffres
Le cancer du sein représente aujourd’hui 1 cancer sur 4 diagnostiqués chez les femmes dans le monde. Environ 1 femme sur 8 sera atteinte d’un cancer du sein au cours de sa vie. En raison de sa prévalence élevée dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, le cancer du sein est devenu le cancer le plus fréquemment diagnostiqué chez la femme, avant même le cancer du poumon. Pour les hommes, la probabilité de développer un cancer du sein au cours de leur vie est d’environ 1 sur 800. Il a été estimé à quelques 2,3 millions de personnes dans le monde, dont environ 1 % d’hommes, le nombre de personnes atteintes d’un cancer du sein jusqu’à fin 2020.

Les taux d’incidence du cancer du sein chez la femme sont les plus élevés en Australie / Nouvelle-Zélande (environ 95 %), en Europe occidentale (environ 90 %), en Amérique du Nord (environ 90 %), en Europe du Nord (environ 86 %) et en Europe du Sud (environ 80 %). Ces taux dépassent de loin ceux des autres cancers dans les pays développés et en développement, ce qui, avec environ un quart de tous les nouveaux cas de cancer dans le monde, en fait le cancer le plus fréquemment diagnostiqué chez la femme. Il constitue également la principale cause de décès par cancer chez les femmes (1 sur 6) et, avec environ 685.000 décès par an, la cinquième cause de mortalité par cancer dans le monde (Source : rapport Globocan, décembre 2020).
 
A propos du Breast International Group (BIG)
Le Breast International Group (BIG) est une organisation sans but lucratif qui réunit des groupes académiques de recherche contre le cancer du sein, provenant du monde entier. Elle est basée à Bruxelles, en Belgique.

La collaboration internationale est cruciale si l'on veut réaliser des progrès significatifs dans la recherche sur le cancer du sein, éviter les doublons, partager les données, contribuer au développement plus rapide de meilleurs traitements et améliorer les chances de guérison des patients. C'est pourquoi BIG facilite la recherche sur le cancer du sein au niveau international en stimulant la coopération entre ses membres et d'autres réseaux académiques et en collaborant avec l'industrie pharmaceutique, tout en maintenant son indépendance par rapport à celle-ci.

BIG a été fondé en 1999 par des leaders d'opinion européens dans le but de lutter contre la fragmentation de la recherche européenne sur le cancer du sein. Des groupes de recherche d’autres parties du monde ont rapidement fait part de leur intérêt à rejoindre l’organisation et, deux décennies plus tard, BIG constitue un réseau de plus de 50 groupes de recherche du monde entier partageant la même vision. Ces entités sont rattachées à plusieurs milliers d'hôpitaux spécialisés, de centres de recherche et d’experts en cancérologie de renommée internationale répartis dans environ 70 pays sur 6 continents. Actuellement, le réseau BIG chapeaute plus de 30 études cliniques en cours ou en voie de développement. BIG travaille aussi en étroite collaboration avec l'Institut National du Cancer américain (US National Cancer Institute - NCI) et les groupes de recherche nord-américains du cancer du sein (North American Breast Cancer Groups - NABCG). Ensemble, ils représentent une force d'intégration puissante dans le domaine de la recherche sur le cancer du sein.

Les recherches effectuées par BIG sont en partie soutenues par son unité philanthropique, connue sous le nom de BIG against breast cancer, une appellation utilisée pour interagir avec le grand public et les donateurs, et pour lever des fonds destinés aux études cliniques et programmes de recherche purement académiques sur le cancer du sein conduits par BIG. BIG against breast cancer mène une collecte de fonds vitale pour aider à financer des études cliniques académiques et des programmes de recherche sans aucun intérêt commercial mais essentiels pour les patients atteints d’un cancer du sein. Les fonds récoltés permettent aux groupes membres du BIG (composés d’experts du cancer du sein partout dans le monde) et à leurs hôpitaux affiliés de financer leurs efforts, ainsi que la participation des patients à une ou plusieurs études BIG. 94,1 % de tous les fonds perçus par BIG en 2019, et notamment par le biais des activités philanthropiques de BIG against breast cancer, ont été directement consacrés aux recherches du BIG.

Vous trouverez de plus amples informations sur www.BIGagainstbreastcancer.org


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