Retrouvez dans nos brèves les actualités liées aux laboratoires et aux acteurs du monde des sciences


 

2022-03-24 
Cancers de la thyroide à faible risque - Vers la fin du traitement à base d'iode radioactif

NEW ENGLAND JOURNAL OF MEDICINE
PAS DE BÉNÉFICE DE L’IODE RADIOACTIF DANS LE CANCER DE LA THYROÏDE À FAIBLE RISQUE

    
Les patients atteints d’un cancer différencié de la thyroïde à faible risque de rechute ne devraient plus recevoir un traitement à base d’iode radioactif après chirurgie thyroïdienne. Ce changement de paradigme qui plaide pour une désescalade de la prise en charge de ces patients a été démontré avec l’essai clinique prospectif randomisé de phase III, ESTIMABL2, promu par Gustave Roussy et qui a été principalement mené par des médecins-chercheurs de Gustave Roussy, de l’Inserm et de l’Université Paris-Saclay. Accompagnée d’une vidéo pédagogique, l’étude, publiée dans the New England Journal of Medicine du 10 mars 2022 et saluée dans l’éditorial de la revue donne lieu à un nouveau standard de traitement.  

Les cancers différenciés de la thyroïde sont parmi les plus fréquents des cancers endocriniens (90 %) et présentent dans la majorité des cas (75 %) un faible risque de récidive à cinq ans. Pour ces patients, un traitement standard à base d’iode radioactif était jusqu’à présent utilisé après une résection de la glande thyroïde par chirurgie (thyroïdectomie) pour éliminer les reliquats thyroïdiens et les potentielles cellules cancéreuses. L’administration d’iode radioactif se déroule dans le cadre d’une hospitalisation de trois à cinq jours. Elle comporte peu d’effets secondaires hormis de rares nausées ou des problèmes des glandes salivaires et lacrymales. Par ailleurs, les grossesses sont contre-indiquées dans les six mois qui suivent un traitement par iode radioactif.

L’ajout d’iode radioactif après une thyroïdectomie est pratiqué depuis plus de 60 ans suite aux résultats d’études rétrospectives ayant montré un bénéfice sur la diminution des rechutes et de la mortalité dans les cancers différenciés de la thyroïde tous risques confondus. La question de son utilisation dans les cancers à faible risque restait posée suite à un précédent grand essai clinique randomisé et prospectif en 2012, ESTIMABL1 publié dans The New England Journal of Medicine qui démontrait qu’une dose d’iode trois fois moins élevée (1,1 GBq) apportait le même bénéfice qu’une dose de 3,7 GBq, sur la récidive de ce cancer.

Communiqué en PDF


Partager cette brève :