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2022-07-01 
Des molécules d'un genre nouveau pour détruire les cellules cancéreuses du pancréas

Inactives lorsqu'elles sont administrées, les « prodrogues » deviennent bio-actives à la suite d'une réaction chimique à l'intérieur de la cellule ou de l'organisme. A l'Institut Curie, l'équipe « Chimie et biologie du cancer » menée par Raphaël Rodriguez vient de mettre en évidence in vitro l'efficacité anti-tumorale et spécifique de prodrogues sur des cellules cancéreuses du pancréas métastatiques et résistantes aux traitements conventionnels. Publiés dans le Journal of the American Chemical Society, ces résultats mettent à profit la chimie du fer dans le cancer et ouvrent la voie au développement d'une nouvelle classe de médicaments anti-tumoraux.

« Dans cette étude, nous démontrons une nouvelle fois que les voies chimiques sont un levier thérapeutique puissant pour amplifier certains phénomènes qui conduisent à la mort des cellules cancéreuses, en l'occurrence ici des cellules du pancréas », se réjouit Raphaël Rodriguez, directeur de recherche au CNRS au sein de l'unité Chimie et Biologie de la Cellule (Institut Curie, Inserm, CNRS). « Grâce aux petites molécules chimériques que nous avons développées, notre fenêtre thérapeutique s'élargit : nous parvenons à cibler spécifiquement les cellules tumorales les plus néfastes pour l'organisme tout en épargnant les cellules saines. S'il nous faut poursuivre nos travaux vers la clinique, les perspectives sont prometteuses. »

« En tant que co-auteur de ce papier, je ne résiste pas à ce clin d'œil historique en précisant que notre illustre fondatrice a publié dans ces mêmes pages il y a 100 ans », se réjouit le Pr Alain Puisieux, directeur du Centre de recherche de l'Institut Curie, co-auteur de l'étude. Il déclare : « Ces résultats confortent la stratégie choisie de cibler le métabolisme du fer dans les cellules tumorales qui sont impliquées dans les processus métastatiques et les récidives. Ils illustrent concrètement les potentialités de la chemical biology, cette discipline qui vise à utiliser les principes de la chimie physique et la connaissance de la biologie pour avoir un impact sur la médecine. C'est pourquoi, au sein du Centre de recherche de l'Institut Curie, nous avons fait le choix de développer cette expertise à l'avenir prometteur en terme de solutions thérapeutiques pour la cancérologie. »

Retrouvez l'intégralité de cette actualité en ligne sur le site curie.

 

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