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Comment le microbiome intestinal peut-il jouer un rôle dans l’amélioration de la santé des femmes ?


Au cours de la dernière décennie, les conversations autour du microbiote intestinal et de ses nombreux avantages se sont multipliées. Il est évident que cette population symbiotique remplit des fonctions essentielles au maintien de notre santé générale, mais elle offre également des possibilités d’applications thérapeutiques.
Parmi les nombreux systèmes qui orchestrent notre organisme, le microbiote intestinal s’est avéré être étroitement lié au système endocrinien, responsable de la production, de la libération et de la modulation des hormones. Mais pourquoi une telle relation est-elle particulièrement intéressante pour la santé des femmes ? Dans cet article, Alcimed, société de conseil en sciences de la vie, examine de plus près l’impact du microbiome intestinal sur le corps féminin.

Le rôle fondamental d’un taux d’œstrogènes équilibré pour la santé des femmes

Que sont les œstrogènes ?
Les œstrogènes sont l’une des hormones clés pour les femmes, non seulement pour leurs caractéristiques sexuelles, mais aussi pour leur rôle dans la santé osseuse, la libido, la santé cognitive et le fonctionnement cardiaque, entre autres aspects. Leur synthèse a lieu à la fois dans les sites gonadiques et dans les organes extragonadiques tels que le cerveau et les reins, et leurs taux circulants fluctuent non seulement au cours de la vie, mais aussi d’un jour à l’autre.

Il existe trois formes principales d’œstrogènes :
•    l’estrone (E1)
•    l’estradiol (E2),
•    l’estriol (E3).
Chacune est présente dans des proportions différentes tout au long de la vie des femmes, en fonction de leur statut reproductif et de leur âge.

Chez les femmes préménopausées et en âge de procréer, c’est l’E2 qui prédomine. Au cours d’un cycle menstruel, qui dure en moyenne 28 jours, les niveaux d’E2 devraient augmenter et diminuer deux fois, une fois pendant la phase folliculaire et une autre fois pendant la phase lutéale. L’E3, quant à lui, joue un rôle plus important pendant la grossesse car il est produit en plus grande quantité et peut être utilisé comme biomarqueur de la santé et du bien-être du fœtus. Au cours de la ménopause, les femmes périménopausées voient leur production d’œstrogènes diminuer jusqu’à atteindre un niveau très bas. Après la ménopause, c’est l’E1 qui joue le rôle principal.

Quels sont les effets des œstrogènes sur la santé des femmes ?
En règle générale, des niveaux élevés d’œstrogènes peuvent entraîner des ballonnements, une sensibilité des seins et des saignements abondants, tandis que des niveaux plus faibles peuvent se traduire par des bouffées de chaleur, des sueurs nocturnes, des palpitations, des maux de tête, des insomnies, de la fatigue et une perte de masse osseuse. Comme il ne s’agit que de quelques aspects affectés par la fluctuation des niveaux d’œstrogènes, leur surveillance est essentielle pour la santé féminine.

L’impact de la santé intestinale sur les hormones féminines : le rôle de l’estrobolome
Au sein du microbiote intestinal, certaines bactéries seront capables de moduler le métabolisme des œstrogènes par la sécrétion de β-glucuronidase, une enzyme responsable de la décomposition des œstrogènes en leurs formes actives. En effet, seules ces formes actives d’œstrogènes peuvent alors se lier à leurs récepteurs et déclencher la cascade physiologique qui s’ensuit. Cet ensemble de bactéries intestinales qui ont le privilège, et la grande responsabilité, d’interagir avec une hormone aussi importante que l’œstrogène est appelé « l’estrobolome ».
En cas de déséquilibre de ces bactéries intestinales, communément appelé dysbiose intestinale, cette interaction est altérée et les niveaux d’œstrogènes circulants sont affectés. Cette altération peut avoir un impact considérable sur des aspects de la santé tels que l’humeur, la libido et le poids, mais surtout contribuer au développement d’affections telles que l’obésité, l’endométriose, le syndrome des ovaires polykystiques, la fertilité et les maladies cardiovasculaires. Par exemple, les femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques présentent des profils de microbiote intestinal différents de ceux des femmes en bonne santé.


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L’axe œstrogène-microbiome intestinal : un moyen d’améliorer le microbiome intestinal des femmes

Ces dernières années, les chercheurs ont caractérisé le lien entre le microbiote intestinal et l’hormone œstrogène comme « l’axe œstrogène-microbiome intestinal ». Cette voie entre une population de bactéries et les hormones œstrogènes semble être une voie de régulation clé des niveaux circulants d’œstrogènes. Plus important encore, cette voie va dans les deux sens : il a été démontré que le microbiome intestinal est également influencé par les œstrogènes. Comme les cycles menstruels, la grossesse ou la ménopause peuvent être des périodes troublantes pour les femmes, cette voie bidirectionnelle entre le microbiome intestinal et les œstrogènes est un pont actionnable pour la prévention et la thérapie. Pour garantir un fonctionnement optimal et la cohabitation entre tous les acteurs, il est essentiel de maintenir l’intestin en bonne santé.

En plus d’un mode de vie et d’une alimentation sains, les probiotiques et/ou les prébiotiques peuvent soulager certains symptômes gastro-intestinaux douloureux en agissant sur l’estrobolome. Par exemple, pendant les cycles menstruels, une supplémentation en probiotiques peut aider à réduire les diarrhées et les ballonnements.

Dans le cas de la grossesse, l’innocuité de la supplémentation en probiotiques a été démontrée. Ses effets positifs sur la santé de la mère et de l’enfant n’ont pas encore été pleinement appréhendés, mais de grandes opportunités se profilent à l’horizon.
Dans le cas de la ménopause, les probiotiques peuvent soulager les ballonnements, les gaz, les douleurs abdominales et les selles irrégulières, ainsi que d’autres symptômes. Enfin, des études récentes ont montré des résultats motivants pour cibler les maladies liées aux œstrogènes par le biais du microbiote intestinal.

Il existe de nombreuses possibilités thérapeutiques à découvrir et à dévoiler dans le cadre de cet axe œstrogène-microbiome intestinal. Avec une population vieillissante et en croissance rapide, il est primordial de donner aux femmes des outils sains et personnalisables pour les soutenir dans leurs cycles de vie. Si votre organisation est intéressée par l’exploration de ces domaines, Alcimed est là pour vous soutenir, n’hésitez pas à contacter l’équipe d’Alcimed ici !

 

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