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« Je pars d’une page blanche pour créer des cosmétiques. »

Comment mélanger les molécules pour obtenir un shampoing en poudre ou avec une mousse plus onctueuse ? Lesquelles associer pour créer une nouvelle coloration ? Pour mettre au point un soin capillaire, Anne-Laure joue avec les théories physico-chimiques.
Après 3 ans à l’Inra (Institut national de la recherche agronomique), la chercheuse a rejoint le géant des cosmétiques L’Oréal par « curiosité de la recherche appliquée ».

Expériences à la paillasse.
Anne-Laure passe le plus clair de sontemps en blouse, au laboratoire, à manipuler pipettes et fioles. Avec les chercheurs et techniciens de l’équipe de physico-chimie, elle prépare des formules avec des molécules. « C’est un peu de la cuisine contrôlée : je mélange les ingrédients en suivant des règles très précises. » Le produit est ensuite testé sur des têtes de poupées.
 « Le laboratoire, c’est la partie que je préfère car je suis très autonome.
Si le concept est prouvé, il part en recherche appliquée, puis en développement. » Chaque année, la jeune chercheuse propose deux à trois innovations.

Expertise élargie.
Le produit se révèle instable dans le temps ?
L’interaction avec le packaging se passe mal ? En tant qu’experte, Anne-Laure est sollicitée par les laboratoires du groupe pour trouver des solutions. « À la paillasse, je produis un milk-shake. Quand on doit le sortir à 5 tonnes, on peut rencontrer des soucis. » Il lui arrive d’étudier d’autres produits, comme du maquillage et des soins de peau. « C’est très enrichissant. Entre une coloration, un mascara et une crème pour le corps, les textures et molécules sont très différentes.
Chacun a ses contraintes scientifiques. »

Garante des formules.
Autre responsabilité pour Anne-Laure : passer au crible l’identité de tous les produits créés par son équipe pour caractériser les recettes du laboratoire. « J’analyse des échantillons au microscope ou texturomètre pour décrypter nos formules. »
L’intérêt ? Savoir par exemple ce que contient un produit limpide ou une crème blanche pour pouvoir les reproduire.